Deux Frères (HD DVD)

Synopsis

Le film relate la destinée mouvementée de deux bébés tigres que l’arrivée des hommes va soudainement séparer de leur parents. L’un des bébés est capturé pour devenir bête de cirque, l’autre pour demeurer à jamais l’animal de compagnie d’un administrateur colonial. Mais ces deux frères qui grandissent loin l’un de l’autre parmi les hommes et que tout sépare désormais vont être finalement amenés à se retrouver à l’âge adulte lors d’un redoutable combat organisé pour le seul plaisir des humains.

Critique Subjective

Le scénario est ici prétexte à nous transporter au début du siècle dernier dans l'univers colonial indochinois et plus particulièrement centré sur l'activité d'un chasseur de fauves et pilleur de temple (Guy Pearce) qui fait commerce de ses prises auprès des coloniaux établis dans la région, gouvernés par un administrateur maladroit joué par Jean-Claude Dreyfus.

Les personnages vont croiser les deux félins à plusieurs reprises, influant plus ou moins directement sur leur destinée. Le spectateur assiste, souvent du point de vue des fauves, à l'évolution des comportements humains à leur égard. La corruption, le commerce, le pouvoir, la soif de renommée sont autant d'aspects qui vont amener les tigres captifs à des transformations de caractère, et du regard qu'ils portent sur les hommes. Le film nous fait alors réfléchir à des sujets aussi vastes que la cruauté des hommes, ou la sagesse des enfants et amène le spectateur à s'interroger sur le devenir de la fraternité.
L'aventure est filmée d'une main de maître en décors naturels par Jean-Jacques Annaud. Il parvient a exprimer à l'image et en détail, les sentiments des deux tigres séparés par le destin. Qu'il s'agisse de joie ou d'inquiétude, d'amusement ou de colère, aucune voix off ne vient forcer la main au spectateur qui saisit à la volée l'ensemble de ces sentiments.

Il est en effet épatant de constater a quel point le jeu d’acteur des félidés est éloquent. Les tigres, par l’expression de leur regard et leurs attitudes savamment mises en scènes par les dresseurs et montées avec talent, parviennent à eux seuls à raconter des pends entiers de l’histoire que de nombreux mots ne pourraient détailler avec autant de perfection.
L'intensité de ces scènes fait presque oublier le jeu des acteurs Jean-Claude Dreyfus et Guy Pearce, plus gâtés par leur rôle que Philippine Leroy Beaulieu. Toutefois, les séquences donnant la parole aux humains servent avant tout de lien à l'histoire et permettent une transition humoristique ou une relance dramatique parfois nécessaire pour dynamiser le film.

conclusion

Un Guy Pearce confortable dans son rôle, un Jean-Claude Dreyfus talentueux et une Philippine Leroy-Beaulieu discrète font bon ménage avec les acteurs principaux à 4 pattes Koumal et Sangha. L’ensemble forme un spectacle pour tout public et donne du plaisir à toute la famille en flattant les pupilles des amoureux de félins. Rappelons nous au passage (via le site officiel du film) que les tigres, ces êtres majestueux tant chassés par l’homme, sont une espèce en voie d’extinction qu'il faut sauver.

Le coté obscur de la compression

Tourné au Cambodge en Haute Définition avec 4 caméras Sony HDCam, l’image est enfin restituée au grand public dans sa meilleure livrée, transcendant des décors aux détails de second plan innombrables jadis gommés par l’édition DVD standard. Cette fois le spectateur en prend plein les yeux, redécouvrant, chapitre après chapitre, une photographie merveilleusement maitrisée.  La définition de l’image offre un piqué et un contraste parfaits sur les scènes de jour sans aucun fourmillement ni défaut de compression décelables. Les arrières plans sont tout aussi saisissants de présence que les premiers plans, ce qui peut parfois distraire et détourner le spectateur de la trame principale de l’aventure tant l’œil se plait à flâner dans les décors filmés avec tout le talent de Jean Jacques Annaud.

Les scènes nocturnes sont moins flatteuses pour de la haute définition et l’on y décèle des défauts. Elles font en effet apparaître quelques artefacts disgracieux qui font penser à de la résolution standard. De même, les bandes noires dues au format 16/9 ont été encodées et ne cessent de faire apparaitre des blocs de couleur anthracite hétérogènes et animés, bien loin du noir profond constant attendu. Ceci résulte d’une compression approximative, que l’on oublie lors de scènes lumineuses, mais qui ne cesse de distraire l’œil sur les scènes tournées en faible éclairage.