Synopsis
Salon aéronautique de Farnborough. Un Mirage 2000 disparaît en pleine démonstration. Le contrôle militaire français envoie les Capitaines Antoine Marchelli et Sébastien Vallois, en patrouille au-dessus de la mer du Nord, vers la zone où le 2000 a disparu des écrans radar. Les deux pilotes découvrent le 2000 dissimulé sous un Airbus A340. Le 2000 se met en position de combat. Au même moment, Marchelli et Vallois reçoivent l'ordre d'abandonner la poursuite sans délai. Mais il est trop tard, le 2000 est sur le point d'abattre Vallois ; Marchelli le descend pour protéger son équipier. Cet incident est le point de départ d'une gigantesque manipulation, visant au détournement d'un avion de chasse français à des fins terroristes...
Critique Subjective (de Sébastien Keromen)
Vous savez tout de Tanguy et Laverdure ? Vous avez lu toutes les BD de Charlier et Uderzo ? Vous avez vu tous les épisodes de la série télé ? Vous hurlez sous votre douche le générique chanté par notre Johnny national ? Non ? Moi non plus. Mais c’est pas bien grave, puisque tout ce qu’on retrouve dans le film, c’est le titre et le milieu des avions. En fait, l’ambition de Gérard Pirès était plutôt de concurrencer Top Gun, de nous en mettre plein la vue, et de nous faire passer un bon moment. Mission remplie à 100%.
Sans atteindre le niveau de grands classiques, ça faisait longtemps qu’on avait pas vu un divertissement, français ou US, aussi bien ficelé. A part le petit sursaut de personnalité ou d’enjeu qui fait passer du divertissement au film culte (un Indiana Jones, par exemple), rien n’y manque. Commençons tout de suite par le plus spectaculaire : les prises de vue aériennes. Non contentes d’être nombreuses, elles sont de plus très impressionnantes, jouant à la fois sur la vitesse, la virtuosité des pilotes, l’immensité du ciel, la perte de repère lors de loopings… Si vous ne venez que pour cela, vous en aurez pour votre argent. Et attendez, ce n’est pas tout. Le scénario, tout d’abord, sans être exceptionnel, est au-dessus de la moyenne des scénarios de divertissement, et assure son lot de rebondissements, ne mollit pas tout en laissant le temps de développer des personnages moins superficiels que d’habitude. Pendant qu’on parle des personnages, un mot sur les acteurs.
Regardez le casting de plus près : pas un seul acteur vraiment bankable, plutôt des acteurs qui savent jouer, et qui prennent beaucoup de plaisir dans cette superproduction. Benoît Magimel joue son rôle avec beaucoup de sincérité et arrive à être assez touchant. Alors que je ne l’avais pas vraiment apprécié dans Mensonges et trahison ou Brice de Nice, j’ai adoré Clovis Cornillac dans ce rôle. Alors, pour ceux qui aiment déjà cet acteur… Pareil, autant Alice Taglioni ne m’avait pas convaincu dans Mensonges et trahisons, autant elle fait preuve ici de beaucoup de présence et donne du relief à un rôle pourtant assez court. Géraldine Pailhas est comme toujours impeccable et fait regretter de ne pas la voir plus souvent sur les écrans (même si elle semble plus présente ces derniers temps). Seul Philippe Torreton m’a semblé manquer un peu de crédibilité, mais rien de grave. Tout ce petit monde est servi par des dialogues qui, s’ils n’évitent parfois pas la lourdeur, font mouche assez souvent et ajoutent au plaisir du spectateur.
Un mot pour ceux qui pensent avoir déjà vu le film en ayant vu la bande-annonce. D’abord, il vous manque quand même un bon paquets de scènes spectaculaires qui valent le déplacement. Et surtout, la bande-annonce est assez trompeuse. Si toutes ses scènes se retrouvent bien dans le film, la chronologie en est assez fortement modifiée, ce qui, sans changer le fond, enrichit le scénario en arrivant à nous surprendre, même après la bande-annonce. C’est assez rare à l’époque où la bande-annonce a du mal à se retenir de montrer les dernières images pour achever de nous convaincre (ou montre TOUS les gags du film !). Le seul bémol, en fait, c’est le son. Non pas que la musique soit mauvaise, elle est au contraire bien adaptée et dynamise l’action. Mais elle est forte. Et les avions aussi, ça fait du bruit. Notez-le donc : si vous avez un mal de crâne avant d’aller voir le film, n’allez pas le voir, ça va vous faire mal, mal.
Un dernier mot
Les Chevaliers du ciel reste au niveau du divertissement, mais un divertissement où tout est au meilleur de sa forme, que ce soit le scénario, l’interprétation, et les scènes d’action. Soit un grand bol d’air dont il ne faut pas se priver. Et si en plus vous êtes fan d’avion, ça doit être carrément le Nirvana…