La malédiction 666 (Blu-Ray)

Catégorie
Cinéma
Titre Original
The Omen
Genre
Pays
USA
Date de sortie
23/05/2007
Réalisateur
Format
Blu-Ray
Boitier
Amaray
Producteurs
Glenn Williamson
Scénaristes
David Seltzer
Compositeur
Marco Beltrami
Edition
Standard
DureeFilm
109
Support
Critique de Frédéric Beaufrere
Remake du succès de Richard Donner de 1976, la Malédiction a attendu 30 ans pour réapparaitre, peut être pour s’assurer que les spectateurs de cette version n’auront pas vu l’original. Ce Blu-Ray proposé par la Fox et réalisé par John Moore est fidèle à la tradition des remakes américains, tout en intégrant au scénario des ingrédients de modernisation bienvenus. Plaisant pour les nouveaux cinéphiles, le film ne parvient pourtant pas à supplanter son modèle dans le cœur des amateurs de films d’horreur.

Résumé

Démons émerveillent ?

Alors qu’un vent de panique secoue le Vatican, persuadé à la lecture du livre des révélations que l’apocalypse va débuter dans les prochains jours avec l’arrivée de Satan, Robert Thorn (Liev Schreiber) en poste à l’ambassade des États-Unis à Rome ainsi que son épouse (Julia Stiles) attendent un enfant qui peine à venir au monde et est finalement mort né. Approché par un prêtre, c’est à l’insu de sa femme et dans le plus grand secret que le géniteur malheureux accepte de substituer le nouveau né défunt par un orphelin. Le petit Damien grandit et 5 ans plus tard ses parents décèlent ses comportements suspects, constatant avec effroi que leur progéniture au regard glacial ne supporte pas la vue d’une croix, la proximité d’une église et autres représentation chrétiennes.

La mort violente de la nounou du bambin n’est pas pour rassurer la mère de l’enfant en proie au doute sur la nature réelle de son petit ange d’autant qu’il ne cesse de répandre la terreur autour de lui. A contrario, le père, devenu ambassadeur des Etats Unis à Londres, ne voit dans tous ces événements que des coïncidences malheureuses aux explications cartésiennes. Mais approché de nouveau par un homme d’église qui lui livre une incroyable révélation, M. Thorn réalise que son fils, né à la 6ème heure du 6ème jour du 6ème mois, est peut être un enfant hors du commun qui cache un terrible secret.

Critique

Malin tendu

John Moore a eu la tâche de réaliser une version moderne d’un thriller ésotérique culte. Un défit qui se transforme finalement en routine puisque les textes sont demeurés fidèles et ont été renforcés par une atmosphère plus pesante. Derrière un générique d’introduction extrêmement bien réalisé, le cinéaste s’est finalement livré à une copie du scénario original, introduisant quelques éléments de modernité servis par un très bon casting si l’on fait exception du tout jeune acteur Seamus Davey-Fitzpatrick qui demeure comme « absent » tout au long du film. La mise en scène de John Moore aboutit finalement à des relations entre personnages moins marquées que dans la version de 1976, gommant notamment une bonne partie de la dramatique relatant la déconstruction du cocon familial telle qu’elle était amenée avec talent par Donner.

Liev Schreiber parvient cependant à donner un souffle nouveau à ce film, interprétant un personnage au mode de vie moderne, s’efforçant de garder ses distances avec la superstition et la religion. Julia Stiles apporte quant à elle l’innocence nécessaire à susciter la sympathie et la compassion du spectateur qui assiste à sa descente aux enfers tandis que Mia Farrow apporte au film sa capacité, restée intacte depuis « Rosemary’s Baby », à faire ressentir l’épouvante parfois même sans échanger le moindre texte avec le petit Damien.

Ca tend occulte

Le cinéphile averti patiente finalement jusqu'au bout du film en espérant que l’originalité reprenne le dessus et que l’atmosphère de l'introduction soit retrouvée mais le miracle ne se produit pas, on est bien en présente d’un remake dans le plus pur style de la tradition qui ne fait que tendre vers la version culte. Les effets emprunts des clichés les plus répandus sont disséminés au risque de casser à plusieurs reprise la progression dramatique et horrifique de cette version qui, en s’appuyant sur des sujets forts (un enfant peut-il devenir démoniaque, quel est le visage de l’apocalypse) et un scénario à la Da Vinci Code, aurait pu donner naissance à un véritable chef d’œuvre de créativité et de prise d’initiative.

Le résultat n’est pas médiocre, loin s’en faut, mais simplement décevant par trop de timidité artistique lorsque l’on connait le film de 1976. Pour les autres spectateurs, la modernité véhiculée par les acteurs de ce casting bien dosé ainsi que par les éléments dramatiques d’une actualité très récente, permet d’entrevoir un film d’horreur digne d’une bonne soirée « frayeur » le dimanche soir entre amis.

Conclusion

Malédiction 666 s’appuie trop sur son modèle et supporte mal la comparaison avec l’original sans toutefois sombrer dans l’échec. Le film, simpliste, est un tantinet desservi par le choix maladroit du personnage de Damien que l’on devine adorable comme tout à la ville. La qualité de la photographie et l’emprunt généreux du scénario originel permettent toutefois de passer un bon moment d’horreur en haute définition, même si réaliser un remake d’un classique du genre est une tâche qui eut mérité d’avantage d’inspiration, sans chercher à surligner simplement l’original. Le fait est que le réalisateur n’a bénéficié que d’un délai de 10 mois pour mener cette tâche à échéance. Cet empressement se ressent dans ce film papier calque, aux contours imprécis mais relevé par des acteurs de talent et quelques ingrédients très bien vus de mise au goût du jour.

Définition
Couleurs
Compression
Format Vidéo
16/9 anamorphique couleur
Format Cinéma
1.85:1
Cette version haute définition bénéficie d’une image à la fois limpide et précise, très bien maitrisée dans ses contrastes. La photographie aux couleurs volontairement patinées donne un cachet machiavélique à l’image qui, si elle est intentionnellement désaturée dans sa palette de couleurs, met un accent évident sur la couleur rouge, omniprésente dans les arrières plan tout au long du film : coussin, cabine téléphonique, ballon, fleurs, parapluie, coussin, robe,  fauteuil, etc. Le réalisateur a pris soin de toujours rappeler la présence du malin par cet artifice plutôt bien vu et qui donne toute son esthétique à la photographie du film.

La qualité de l’image MPEG2 est au rendez-vous, aucun défaut de compression n’étant à déplorer dans cette révision haute définition dont le rendu est impeccable à tous les niveaux. Le montage oscille entre scènes choquantes et pauses attendrissantes ce qui rompt parfois la montée en puissance de l’horreur, mais le tout est correctement composé avec de fantastiques éclairages. Côté menus, la gamme des rouges blancs et noirs est à l’honneur pour rappeler les premiers films de la série. Ils assurent une excellente lisibilité.
Sous Titres
Notes
Langues
Film
Bonus
Com
Spatial
Dyn
Surr
Anglais
Oui
Oui
Oui
Bonne
Bonne
Bonne
Allemand
Oui
Oui
Oui
Bonne
Moyenne
Bonne
Français
Oui
Oui
Oui
Bonne
Moyenne
Bonne
Danois
Oui
Oui
Non
 
 
 
Finnois
Oui
Oui
Oui
 
 
 
Néérlandais
Oui
Oui
Oui
 
 
 
Norvégien
Oui
Oui
Oui
 
 
 
Suédois
Oui
Oui
Oui
 
 
 
Côté audio, la piste anglaise 5.1 DTS HD Master Audio est assurément la plus dynamique et baigne le spectateur dans une aventure frontale corsée d’effets spatialisés à faire bondir (ou même le feu hurle), passant par les voies arrière quand on s’y attend le moins. Les pistes allemande et française, uniquement en DTS 5.1, sont un peu en retrait par rapport à cette symphonie dynamique, mais rien de dramatique.

La musique du film, composée par Marco Beltrami, colle étroitement au scénario. Elle se révèle véritablement inspirée lors de l’introduction du film qui en prend du coup une allure très Burtonesque. Puis la bande son joue tantôt avec les cordes et violons aériens, tantôt avec les basses graves et inquiétantes, toujours pour mieux faire glacer le sang du spectateur dans une partition réussie qui guide parfois les sentiments mais dont les silences font aussi redouter le pire des sursauts.
Supléments
Menus
Sérigraphie
Packaging
Durée Bonus : 146 min
Livret
Bande annonce
Biographies
Making of
Documentaire
Interviews
Com. audio
Scènes sup
Fin alternative
Galerie de photos
Story board
Multi-angle
Liens internet
Interface Rom
Jeux intéractifs
Filmographies
Clips vidéo
Bêtisier
Bonus Cachés
Court Metrage
Le bonus principal est un commentaire audio de John Moore (réalisateur), Glenn Williamson (producteur) et Dan Zimmermann (monteur) qui se livre à une description un poil soporifique de leur travail tout au long du tournage, sans jamais évoquer la version de 76. Le Blu-Ray propose ensuite un document intéressant se présentant sous la forme de diverses interviews de spécialistes de toutes religions donnant leur point de vue sur la malédiction, l’interprétation des signes de l’apocalypse et autres croyances qui entourent le symbole 666 depuis ses origines jusqu’à ses interprétations les plus diverses.

Le bonus suivant est un documentaire intitulé « Sessions à Abbey Road » qui se focalise avant tout sur le travail du compositeur Marco Beltrami et sur la façon dont sa partition contribue à l'atmosphère du film. Enfin, le DVD propose aussi l’intégralité des scènes les plus violentes du film, sanglantes à souhait. Au total, 146 minutes de bonus à compulser, ce qui n’est pas si mal. On regrettera le maquettage de mauvaise qualité, tant sur le CD que sur la jaquette.