Synopsis
Les Fous du roi raconte l'ascension politique d'un idéaliste en Louisiane et révèle la corruption qui conduira à sa chute. Avec pour toile de fond un univers politique qui exacerbe ce qu'il y a de meilleur ou de pire chez l'homme, ce film nous entraîne dans les arcanes de l'âme humaine. De la pureté à la trahison, de la culpabilité à la rédemption, cette fable est plus que jamais d'actualité.
Critique subjective
Adapté du livre All the Kings Men de Robert Penn Warren, le film aborde un sujet forcément d’actualité et même s’il ne s’acquitte pas parfaitement de la tache le résultat final est tout de même très bon. Le rôle du gouverneur est ici campé par un Sean Penn véritablement métamorphosé (comme d’habitude j’ose dire) , et qui trouve ici sans aucune surestime de notre part, l’un de ses plus grands rôles toutes catégories confondues. Mais le reste du casting ne démérite pas pour autant l ‘image de Jude Law dans la peau d’un journaliste ni bon ni mauvais mais qui assume parfaitement ses actes de quelques ordres qu’ils soient du moment qu‘ils contribuent à une finalité bien précise, ou encore la prestation de Anthony Hopkins qui trouve ici enfin un rôle de qualité, et Dieu sait que ça faisait quelques temps déjà que l’on avait pas prit autant de plaisir à le voir. Steven Zaillian brosse ici le portrait d’une administration qui utilisera n’importe quel moyen pour remplir son contrat envers les citoyens qui l’ont mise au pouvoir, peu importe la méthode utilisée, les dommages collatéraux sont nécessaires pour servir son pays.
Le portrait que nous dépeins le film est à la fois très fort et négatif, pour arriver à servir son pays, un idéal, ou pour tout simplement assumer les promesses faites, aucun obstacle ne doit se dresser en travers et même si l’on doit se mettre de nombreuses personnes chères à dos peu importe, du moment que le but soit atteint. De même le film nous démontre à sa façon que les « gentils » et les « méchants » ne sont que pures inventions, car seul l’etre humain il y a et quelque soit ses actes ceux-ci n’ont pas besoin d’être justifiées pour se montrer publiquement justifiable. Ces moments-là nous les ressentons principalement avec le duo Sean Penn et Jude Law, deux hommes qui ne s’aiment pas forcément mais qui sont ensemble parce-que c’est « dans l’ordre naturel des choses petit » comme dirait le gouverneur Willy Stark.
S’il y a une seule et unique chose que nous pouvons retenir du film, ce sont bien évidemment les discours de Willy Stark, impressionnants, saisissants, émotionnellement forts et vibrants on sent que Sean Penn ne campe pas seulement un rôle, mais il le vit et rentre dans la peau de son personnage comme peu d’acteurs en sont capables. Évidemment le film n’est pas parfait, c’est ainsi que nous regrettons que l’ascension de Willy Stark au poste de gouverneur se fasse trop vite, ou que la bande-originale peu inspirée et inspirante du film ne vienne accompagner de véritables discours de maître fait par Sean Penn, ou pour couronner le tout une Kate Winslet plus éphémère que jamais; mais aussi énervant que soit ces détails, il est bien difficile de reprocher énormément de choses au film qui remplit son contrat et même plus encore.
Conclusion
Nous dévoilant un film visuellement très recherché, et d’un point de vue scénaristique à l’image du livre, fort, complexe et démontrant les points faibles de l’homme utilisable en politique, Steven Zaillian nous présente ici une œuvre de tout premier ordre qui ne méritait pas des critiques aussi dures envers lui, mais une relecture plus juste.