Deux fois nominés aux Oscar 2005 (meilleur film étranger et meilleure chanson), « Les Choristes » est un régal à tous les niveaux. Cette édition Blu-Ray proposée par Fox Pathé Europa nous propose à la fois une image haute définition remarquable, mais aussi une piste audio d’excellent niveau. Si l’on complète la panoplie avec une histoire humaine poignante, une photographie empreinte d’authenticité et une partition talentueuse, on ne peut que se ruer sur ce film qui nous est servi ici dans son plus bel écrin.
Nouvellement affecté à un pensionnat de jeunes garçons, Clément Mathieu (Gérard Jugnot) constate avec effroi les méthodes répressives utilisées par le directeur de l’établissement pour maintenir un semblant d’ordre parmi les petites fripouilles qui n’ont de cesse de défier son autorité. Homme à poigne, le directeur Rachin (François Berléand) ne fait pas l’unanimité parmi les professeurs mais exerce également sur eux le pouvoir de la terreur. Après un temps d’observation, Clément entreprend de restaurer le respect et le travail parmi les collégiens à travers l’étude de la musique et du chant.
Un scénario simple prétexte à s’immiscer dans le journal intime d’un pion qui nous relate sa tentative de sauvetage d’une poignée de jeunes enfants à la dérive, non sans avoir recours à la morale sympathique du professeur prêt à se compromettre pour construire son autorité sur une méthode douce. Le film donne lieu à quelques scènes fortes en émotion, parfois prêtant à sourire, mais souvent animées de tendresse. Un tableau sur fond d’univers d’écoliers d’horizons et de profils divers (crapule, le rêveur, le petit malheureux, l’introverti, etc…) avec leur tensions, leur rivalités et leurs craintes.
« Les Choristes » met en opposition le bien et le mal à travers l’expression orale. Les chœurs angéliques et la voix magique de Pierre Morhange (Jean-Baptiste Maunier) en confrontation avec le langage cru et violent du directeur Rachin mais aussi de sa victime préférée, l’élève Mondain joué par Grégory Gatignol. Ce jeune acteur mérite une mention spéciale pour son interprétation sans faille de la crapule de service.
Gérard Jugnot défend avec brio le personnage de ce pion malmené dans ses efforts. Il donne à son personnage attachant et émouvant toute sa crédibilité et sa détermination. On suit son histoire poignante avec la larme à l’œil et beaucoup de compassion et l’on se régale de la prestation de François Berléand qui est magistral dans on rôle de « Thénardier » de service. Un directeur bougon et autoritaire aussi caractériel qu’impulsif, un répertoire dans lequel cet acteur excelle toujours. Quand à Kad Merad, il est parfait dans son rôle du professeur de sport implacable, presque effacé, mais dissimulant un grand cœur et l’on s’amuse aussi beaucoup de l’enthousiasme du professeur de mathématique joué brillement par Philippe Du Janerand.
En conclusion
A travers un scénario simple, le film nous conte une histoire humaine poignante. Celle de la transformation des êtres grâce à l’amour : l’amour des enfants, l’amour de la musique, l’amour de la vie. Un film de sentiments qui n’occulte cependant ni l’échec ni la cruauté. Une aventure au sein des tensions écolières et de leurs débordements, un voyage magnifique dans le passé de nos parents et grands parents.