Résumé
En 480 avant J.C., l'armée de Spartes comprend les meilleurs soldats du monde connu. Entraînées depuis leur naissance, ces 'machines de guerre' ne connaissent qu'une règle : « vaincre ou mourir ». Leur plus grand honneur est d'ailleurs de mourir dans une grande bataille. Léonidas (Gerard Butler) est le roi de ce peuple et c'est donc naturellement qu'il refuse la demande de soumission que lui fait transmettre Xerxes (Rodrigo Santoro), le dieu-roi de l'immense empire perse.
Comprenant que l'élimination du messager de Xerxes va inévitablement entraîner la guerre, Léonidas consulte les oracles afin d'obtenir l'autorisation d'emmener son armée à la bataille. Devant son refus, il décide de partir tout de même avec seulement 300 de ses meilleurs soldats afin de bloquer la gigantesque armée perse dans l'étroit passage des Thermopyles qui marque l'entrée vers l'intérieur de la Grèce…
Critique
Critique cinéma de Sébastien Keromen
http://www.dvdcritiques.com/cinema/film_visu.aspx?film=1126
Critique DVD de Jean Luc Richter
http://www.dvdcritiques.com/critiques/dvd_visu.aspx?dvd=5029
Entre Histoire et 'Comic Book' (Jean Luc Richter)
Fait historique reconnu, la véracité de la bataille des Thermopyles est attestée par une statue du roi Léonidas, par des plaques commémoratives ainsi que par les écrits de l'historien grec Hérodote. Le sacrifice des 300 guerriers de Spartes a joué un rôle majeur dans la lutte contre l'envahisseur perse, galvanisant les troupes grecques et démoralisant leur adversaire. C'est pour cette raison que le récit a été maintes fois repris et enjolivé par les auteurs successifs, le dernier en date étant Franck Miller qui en a fait le Comic Book à succès, qui a servi de source au film, en 1998.
Même si la base historique est véridique, elle ne sert ici que de prétexte à une œuvre élevant la violence et la guerre au rang d'art. Le plus étonnant étant que, dans le fond, l'exceptionnelle habilitée des troupes de Spartes n'est sans doute pratiquement pas exagéré par rapport à la réalité puisqu'ils étaient reconnus comme étant les meilleurs soldats du monde de cette époque. Franck Miller ne fait que magnifier ces héros en rajoutant une petite touche 'surnaturelle', jouant de ses talents de graphistes, déjà reconnus dans l'adaptation, qu'il a réalisée lui-même, de sa série noire policière « Sin City ».
Effets spéciaux à gogo (Jean Luc Richter)
Pour « 300 », l'auteur a laissé la place de réalisateur à Zack Snyder, remarqué en 2004 pour son film « Dawn of the Dead », sorte de remake du « Zombie » de John Carpenter. Producteur du film, Franck Miller a surtout insisté sur le respect visuel de son œuvre, qui ressort de façon magistrale dans le long métrage, laissant du mou sur le scénario qui a été complété par rapport à la bande dessinée. Au visionnage, le film marque par son image unique, mais aussi par un très bon jeu d'acteur. Celui-ci est d'autant plus méritoire que le tournage s'est fait en seulement 60 jours, presque uniquement en studio, à Montréal, sur fond verts et bleus. L'essentiel du travail s'est ensuite effectué devant des ordinateurs durant près d'un an pour compléter les 1006 plans à effets (sur 1523 plans) ! À cette occasion, les studios ont travaillé avec les logiciels Avid et Final Cut Pro sur Macintosh, mais aussi sur des outils développés spécialement sous Linux. Après le montage, une version du film a été retraitée en Imax pour une diffusion dans les cinémas à écran hémisphériques. Comme le film a été tourné et monté en haute définition, c'est tout naturellement qu'une version HD accompagne cette sortie DVD.
Critique artistique (Simon Volant)
"300" n'est pas un film, mais une oeuvre purement esthétique. Dans un second temps, on peut y voir un film.
Mais si vous vous attendez à y voir une histoire classique en décors naturels avec juste ce qu'il faut de sexe et de violence, vous serez déçus. Si vous vous dites que dans "300" toute scène est prétexte à une esthétisation à outrance du sexe et de la violence alors vous apprécierait cet OVNI cinématographie.
Il faut dire que "300" est tiré d'un BD de Frank Miller et adapté au cinéma par un spécialiste de pub, de vidéoclip et de film gore. "300", le film, c'est un peu de tout cela.
Tout est alors prétexte à mettre des cadrages plus originaux les uns que les autres, des accélérés/ralentis, un travail sur la colorimétrie, le grain les contrastes, la musique, etc. On retrouve dans ce film un vrai travail d'artiste qui donne au final une oeuvre too much et baroque. Mais c'est justement ces excès qui donnent à "300" une touche si particulière.
Verdict
Film pile-poil taillé pour le homecinéma, "300" est une oeuvre baroque qui joue avec les sens et les émotions. Ne vous attendez pas à regarder un film conventionnel et vous apprécierez sûrement. Si, pour vous, le cinéma est fait pour simplement raconter des histoires, passez votre chemin.