Synopsis
L'année 2027, depuis près de 20 ans, les femmes sont devenues infertiles. Devant l'inexorable fin de l'humanité, les pays du monde entier s'effondrent dans la guerre civile, le terrorisme, la violence et le désespoir. C'est à ce moment, où tout semble perdu, que Théo, ancien activiste, est contacté par son ex-femme, leader d'un groupe révolutionnaire, pour escorter Kee, la première femme enceinte depuis deux décennies, au sein d'un groupe œuvrant pour le renouveau de l'humanité.
Critique Subjective de Arnaud Weil-Lancry
L’anticipation, (petite) poule aux œufs d’or…
Les films d’anticipation brillent rarement par leur originalité : futur post-apocalyptique (Mad-Max, L’armée des 12 singes…), futur chaotique camé (Strange Days…), mais surtout, futur proche gris, blanc, aseptisé. Dans cette catégorie, on peut classer bien des succès contemporains, allant de Gattaca à Equilibrium, en passant par Blade Runner ou le méconnu Passé Virtuel. Beaucoup de réussites intéressantes, mais banalisées par leur souci de présenter un futur proche « métallique » et donc peu accessible car trop éloigné de nos réalités actuelles. Alfonso Cuaron rectifie le tir avec Les Fils de l’homme, film d’anticipation marqué par son souci de l’authenticité et d’un futur quasi immédiat indigeste et très peu souhaitable.
Que c’est crade…
C’est probablement la première réflexion qui vous viendra à l’esprit lors des premières minutes du dernier film du réalisateur du Prisonnier d’Azkaban. En effet, on retrouve dans Les Fils de l’homme ce qui avait fait le succès du troisième volet de la saga Harry Potter : une vision sombre et torturée de la nature humaine et un penchant pour la noirceur, le tout mâtiné d’un goût esthétique cradingue et léché. Fils de l’homme ne dépareille pas et met en scène Théo, acteur malgré lui d’une course effrénée pour sauver l’être le plus jeune du monde. Dans ce futur proche, plus rien n’appelle l’espoir puisque la procréation n’est plus possible. Ce désespoir appelle la perdition, et ce devenir funeste paraît tellement concret qu’il fait froid dans le dos. A qui la faute ? Aux manipulations génétiques gouvernementales ? Aux extraterrestres ? A la pollution ? Alfonso Cuaron ouvre bien des portes en laissant le spectateur seul maître des réponses. A travers son thriller futuriste d'un scénario un peu alambiqué, il parvient à distiller progressivement une angoisse : que l’avenir que nous nous construisons est loin d’être rose et qu’un tel monde soumis au chaos n’est pas si invraisemblable, loin de là.
Nature morte…
Si le réalisateur mexicain excelle à mettre en scène intelligemment des problématiques très actuelles (immigration, stérilité, ordre et chaos, pollution…), c’est aussi grâce à des acteurs authentiques qui paraissent refléter très exactement cette vision destructurée du réalisateur. Michael Caine et Clive Owen apportent tout juste ce qu’il faut de mélancolie et de nostalgie pour interpeller très justement le spectateur. Un peu comme les versants organiques d’un monde en déchéance complète, les deux acteurs permettent au film de Alfonso Cuaron d’atteindre un degré palpable saisissant, partiellement atténué par une caméra un peu trop baladeuse et des longueurs balourdes inutiles. Toutefois, ces petits désagrément n’entachent en rien l’intérêt de ces Fils de l’homme qui fini par laisser un sale arrière-goût dans la bouche : voici le monde que nous méritons car c’est le futur que nous nous construisons.
Verdict : 7/10
Sans être inoubliable, Les Fils de l’homme a le mérite de mettre en scène un futur très proche et de poser des questions véritablement importantes. Un film d’anticipation qui vaut le détour pour son regard très authentique, malgré des longueurs un peu malvenues.
Site officiel: Les fils de l’homme
La critique ciné pour ou contre
La critique du DVD