SYNOPSIS
Dans leur tentative de
conquérir l’Amérique du Nord, des vikings laissent derrière eux un
enfant suite à leur naufrage sur les côtes de l’Atlantique. En dépit de
son lignage nordique, le garçon est recueilli et élevé par les indiens
que ces mêmes vikings venaient massacrer. Des années plus tard, alors
que les nordiques entreprennent un nouveau raid sur son village, le
garçon est devenu un homme. Il jure de stopper sa propre fratrie,
assoiffée de sang et de destruction. Se frayant son propre chemin, il
deviendra l’homme-guide et mènera son peuple d’adoption vers une
nouvelle ère.
LA CRITIQUE
Cliché et clipesque sont les deux termes qui viennent de prime abord qualifier Pathfinder.
Avec des rôles à tailler au couteau et une narration ne visant à qu’à
surligner une multitude de scènes d’action à la qualité très variable,
ce remake du passeur de Nils Gaup se permet des libertés assez
phénoménales en regard de la réalité historique. Si l’affranchissement
de ces contraintes confère un tour quasi fantastique au récit, certains
rebondissements font l’effet d’un soufflet. On pense notamment aux
indiens pris au propre piège de leur homme-guide, incarné par Karl
Urban. Marcus Nispel propose ainsi ce qu’il sait faire de mieux : des
scènes de combat stylisées, presque taillées à la hache, une image très
raccord avec la noirceur du conflit évoqué, mais qui fait l’impasse sur
un point essentiel. Il semble en effet qu’à trop vouloir impressionner,
à calquer les tonalités de son œuvre sur l’acier et la cendre, le
réalisateur ait occulté un pan complet de ce qui fait la richesse d’un
survival. Il y avait matière à valoriser davantage les paysages
hostiles du continent nord-américain, à dépeindre leur démesure, ce
sentiment de vertige et d’horreur qu’il pouvait inspirer aux guerriers
nordiques, que le chef viking décrit pourtant au final comme une «
terre maudite ». A verser davantage dans la subtilité que le bourrinage
stérile, Nispel s’attarde sur les effets, sans développer plus en avant
la cause ni la finalité.
On peut supposer que Pathfinder a suivi le même chemin que le 13ème guerrier.
Grossièrement amputé d’une bonne partie du récit, et donc de
sous-intrigues potentielles, le film semble impotent dans sa capacité à
nous faire adhérer aux personnages. Son amorce prometteuse, faite de
furie et de sang, contenait la promesse d’un nouveau mètre-étalon de
l’heroic-fantasy. Mais les amateurs du genre en resteront pour leur
frais.