Résumé
Mike Deerfield vient juste de rentrer aux Etats-Unis après sa première mission en tant que volontaire en Irak lorsqu’il disparaît brusquement. Hank, son père, un homme rude de la vieille école qui a été membre de la police militaire au Vietnam, décide de partir à sa recherche. Sa quête le plongera au plus profond des traumatismes dont l’Amérique a été victime suite au conflit irakien.
Critique subjective
Au cours des derniers mois, un grand nombre de films ont traité du conflit au Moyen-Orient avec l'interventionnisme militaire des Etats-Unis comme toile de fond. Des longs métrages tels que Redacted de Brian De Palma, Lions et agneaux de Robert Redford, Le Royaume de Peter Berg ou encore Battle for Haditha de Nick Broomfield. Dans la vallée d’Elah poursuit la tendance actuelle en évoquant ce sujet brûlant qu’est la guerre en Irak. Néanmoins, contrairement à la plupart des titres cités ci-dessus, le nouveau film de Paul Haggis ne se concentre pas sur le conflit militaire à proprement parler mais plutôt sur les conséquences de celui-ci. Alors, qu’en est-il réellement ?
Commençons tout d’abord par le titre du film qui n’est pas forcément très évocateur pour la majorité d’entre nous. La vallée d’Elah est un lieu biblique (en Israël) où David combattit Goliath avec seulement cinq pierres. Le choix du titre par le réalisateur est par conséquent directement lié à cette lutte entre le pot de terre et le pot de fer. Comme le laisse suggérer cette métaphore, personne n’est prêt à faire la guerre et encore moins des jeunes hommes. Paul Haggis, l’homme à la double casquette de réalisateur (Collision) et scénariste (Mémoires de nos pères, Million Dollar Baby…), a voulu retranscrire cette lutte inégale qui s’avère dévastatrice pour ces jeunes soldats !
Après avoir remporté l’oscar du meilleur film et du meilleur scénario en 2006 pour Collision, Paul Haggis cherchait à mettre en scène une autre face cachée de son pays, les Etats-Unis. Si son précédent long métrage essayait d’exposer les problèmes sociaux tels que le racisme, le système de santé, les abus de pouvoir… dans ce film, la quasi-totalité de ses critiques se dirigent vers l’appareil militaire américain. Pour y parvenir, Haggis décida d’élaborer une construction narrative assez élémentaire mais amplement efficace ! Le récit devait se concentrer, en premier lieu, sur l’enquête de la disparition du soldat qui déboucherait ensuite sur les véritables enjeux du film (critiques des conflits armés et de ses conséquences pour le moins invisibles). De ce côté-là, le résultat est à la hauteur de nos espérances.
Pour incarner le personnage principal de cette histoire, Haggis se devait de trouver l’homme providentiel. C’est chose faite avec l’acteur sévèrement buriné, j’ai nommé Tommy Lee Jones. Dans le rôle du père typiquement patriotique à la recherche de son fils, le choix s’avère fort judicieux tellement Tommy Lee Jones crève l’écran ! Son regard profond et grave transcrit à merveille son désarroi et son lourd fardeau. N’oublions pas également les formidables interprétations de Charlize Theron (Monster) et de Susan Sarandon (Thelma et Louise). Une remarquable distribution !
Verdict
Une condamnation sombre de la politique étrangère américaine, imbriquée dans un roman policier absorbant ! Le tout servi par un casting remarquable avec comme apothéose, l’interprétation magistrale de Tommy Lee Jones !