Avec la sortie en haute définition de « D-War : la guerre des dragons » sur support Blu-Ray, Gaumont Columbia Tristar nous offre un spectacle dont la qualité est avant tout visuelle. Une épopée fantastique flattée par la restitution 1080p, mais qui n’est hélas pas soutenue par le jeu des acteurs, ni par le scénario qui manque cruellement d’originalité pour être à la hauteur de blockbusters tels que Godzilla, King Kong ou Transformers.
Selon une légende coréenne, une mystérieuses créature du bien doit s’unir à une humaine tatouée du signe d’un dragon rouge pour accomplir sa destinée céleste. Mais l’équivalent maléfique de la créature a déjà tenté par le passé de lui voler cette opportunité. Plusieurs siècles plus tard, les voici à nouveau en lutte alors qu’une jeune fille marquée du fameux tatouage (Sarah) vit à Los Angeles. Un jeune journaliste (Ethan), initié par un homme un peu mystique, a vent de cette légende lorsque les premières manifestations destructrices font leur apparition sous les traits d’un serpent géant déferlant dans les rues de Los Angeles dévastant tout sur son passage. Ethan et Sarah entreprennent de tout mettre en œuvre pour sauver la population de la ville.
Sur fond de légende antique, le scénario nous plonge pendant 20 minutes dans un passé médiéval fantastique posant les bases des l’histoire. Une épopée rythmée par une guerre sans finesse entre le bien et le mal qui finit par s’exporter des siècles plus tard sur le territoire américain. L’occasion pour le cinéaste de mettre en scène la rencontre entre deux mondes, un affrontement entre une armée médiévale démesurée et puissante, face à l’armée américaine, dépassée de toutes parts. 90 minutes d’échanges pyrotechniques vertigineux et de débauche de moyens guerriers, au milieu desquels des acteurs maladroits affichent en permanence le même masque rigide et sans vie qui prive les dialogues de toute émotion et crédibilité.
Un mélange de King-Kong, de Godzilla et de Transformers passés au shaker Coréen pour la dimension hors du commun des créatures et de leur puissance de destruction, mais affublé d’un scénario sans imagination, sans rythme ni talent hélas. Après une introduction longuette facilitée par les explications à rallonge d’une voix off, le film bascule dans une poursuite guerrière pendant 50 minutes qui donne la part belle aux combats titanesques et devrait satisfaire avant tout les plus jeunes spectateurs puisque les prises demeurent épurées de toute scène sanglante.
Le reporter Ethan Kendrick, joué par Jason Behr semble semi conscient de la tâche qui lui incombe et l’acteur ne marquera pas l’histoire du cinéma avec sa prestation, pas plus que sa comparse Sarah (Amanda Brooks) qui semble frappée par une étrange paralysie faciale lui interdisant de restituer à l’écran la moindre émotion. Seul Chris Mulkey (Agent Frank Pinsky) donne un peu de crédibilité aux rapports humains du film, sans parvenir à en sauver l’intérêt.
Conclusion
Conçu pour le marché international, il est probable que le film n’ait plu qu’au marché asiatique, tant la trame de l’histoire semble inscrite dans une culture propre à cette région du globe. un film inégal, qui constitue avant tout une démonstration des talents coréens concernant la plastique du film avec des effets spéciaux ahurissants et un sens du grand spectacle déjà mature. La faiblesse scénaristique ruine malheureusement l’intérêt du film, appuyée par un jeu d’acteur sans envergure.