Adolescent, au cours d’un incident à la sortie du lycée avec un des ses camarades de classe, David Rice (Hayden Christensen) découvre qu’il a le pouvoir de téléportation. Dès lors, David décide d’utiliser et d’user de ce pouvoir à des fins purement personnelles : cambriolage de banques, voyage dans le monde... Mais une menace rode : une organisation secrète vieille de plusieurs siècles surnommée les "Paladins" a décidé d’éliminer tous les « Jumpers ». David s’allie alors avec un autre Jumper (Jamie Bell), plus expérimenté, pour combattre cette organisation secrète et son chef Roland (Samuel L. Jackson).
"Jumper" part d’une idée assez originale, avec une première partie du film qui va au-delà d’un simple film d’action de super héros. Avec l’histoire de cet adolescent mal dans sa peau, tyrannisé par ses camarades de classe, avec une situation familiale désastreuse (parents divorcés, père violent). La découverte de ce pouvoir de Jumper/téléporter est le moyen pour l’adolescent de s’évader physiquement et mentalement.
L’autre originalité du scénario réside dans le fait qu’à l’inverse des autres super héros comme « Spider man » ou « Superman » qui utilisent leur pouvoir pour sauver la veuve et l’orphelin, David lui, utilise ses pouvoirs de manière égoïstement personnelle. A l’instar du héros de « Hollow man » de Paul Verhoven qui utilisait ses pouvoirs invisibles pour assouvir ses fantasmes.
Après une bonne première partie, le film se transforme dans sa deuxième partie en un film d’action quelconque, destiné à plaire à un public jeune. Fini le scénario complexe à double lecture de la première partie, place à l’action pure, au stéréotypes du bien contre le mal, avec l’introduction de la méchante organisation secrète dirigé par un Samuel L. Jackson ridiculement et inutilement décoloré.
C’est d’ailleurs le défaut de tous les films de Doug Ligman (« La mémoire dans la peau », « Mr et Mrs Smith »). Les idées de départ sont intéressantes, mais qui se cassent la gueule dans la deuxième partie. Le réalisateur semble être pris soudain de paresse et ne développe pas l’idée de départ jusqu’au bout. La mise en scène contribue aussi à tirer le film vers le bas, rien de mémorable. Un rythme mou. Il n’a pas son propre style, comme un Spielberg ou un Ridley Scott où on reconnaît le film en un plan. Sa mise en scène est impersonnelle, quelconque.
Mais au final, "Jumper" reste un bon film d’action avec une bonne idée de départ qui l’élève au dessus d’un film d’action banal.