Synopsis
Octave est le maître du monde : il exerce la profession de rédacteur publicitaire. Il décide aujourd'hui ce que vous allez vouloir demain. Pour lui, "l'homme est un produit comme les autres". Octave travaille pour la plus grosse agence de pub du monde : Ross & Witchcraft, surnommée "La Ross". Il est couvert d'argent, de filles et de cocaïne. Pourtant, il doute.
Deux événements vont bouleverser le cours de la vie d'Octave. Son histoire d'amour avec Sophie, la plus belle employée de l'agence, et une réunion chez Madone pour vendre un film de pub à ce géant du produit laitier. Le doué Octave déjante alors et décide de se rebeller contre le système qui l'a créé, en sabotant sa plus grande campagne.
De Paris, où négocient les patrons d'agences, à Miami, où l'on tourne un spot sous antidépresseurs, de Saint-Germain-des-Prés à une île perdue d'Amérique Centrale, Octave parviendra-t-il à échapper à sa prison dorée ?
Critique artistique
Après le déjanté Doberman et l’inclassable Blueberry, Jan Kounen entreprend de transposer à l’écran le succès quasi autobiographique de Frédéric Beigbeder à savoir 99 Francs, renommé 14.99 euros depuis le passage à l’euro. Surfant sur la vague de l’autodérision pleinement assumé, le film nous distille un véritable pamphlet de la société de consommation dans laquelle nous sommes plongés actuellement. S’attaquant directement à la base de cette structure mercantile, à savoir la publicité ou encore ici la vente de rêves, c’est une vision très nihiliste de ce que nos chères entreprises sont devenues…
C-R
Quoi de mieux que l’humour cynique et noir pour nous offrir cette vision si pessimiste ? Jan Kounen a donc choisi ces outils pour faire transparaître tout ce que l’auteur a exprimé dans son œuvre. En reprenant ses délires psychédéliques et visuels complètement loufoques, il parvient à s’imbiber parfaitement de ce milieu si particulier qu’est la publicité sans de véritables concessions en ce qui concerne les clichés. Jean « Hubert Bonisseur de la Bath » Dujardin nous incarne un Octave parfaitement crédible et sa naïveté presque avouée du début se transforme en une véritable arme tout au long du métrage. Le personnage d’Octave, comble du cynisme et de l’autosuffisance, sabre son propre univers de tirades qui sonnent vrai dans notre Monde de Brut…
Conclusion
Terriblement drôle, terriblement choquant, terriblement vrai…une œuvre majeure sur ce que l’Homme sait faire de mieux actuellement… vendre…