Voici la version Haute définition du film Immortel Ad Virtam d’Enki Bilal qui apporte une nouvelle expérience visuelle et sonore bien au-delà de celle du DVD.
New York 2095.
Une pyramide flottante au-dessus de Manhattan...
Une population de mutants, d'extraterrestres, d'humains, réels ou synthétiques...
Une campagne électorale.
Un serial killer boulimique qui cherche un corps sain et un dieu à tête de faucon qui n'a que sept jours pour préserver son immortalité.
Un pénitencier géostationnaire qui perd un dissident subversif congelé depuis trente ans et une jeune femme sans origine connue, aux cheveux et aux larmes bleus...
Trois noms : Horus, Nikopol, Jill...
Trois êtres aux destins convergeants où tout est truqué: les voix, les corps, les souvenirs.
Tout, sauf l'amour qui surgit comme une délivrance.
NON AUX CORPS SYNTHETIQUES,
NON AUX CERVEAUX VIRTUELS!
NON A ALLGOOD ET EUGENICS!
VOTEZ POUR LES HUMAINS!
-Spirit of Nokopol-
Critique de Simon Volant (voir également la critique du DVD en suivant ce lien)
Pour être sincère, je ne connais pas du tout l'œuvre de Bilal. C'est pour cela que cette critique fera abstraction de la comparaison avec les bandes dessinées qui ont inspiré ce film. Les adaptations d'oeuvres écrites ou dessinées n'ont jamais enthousiasmé les fans des auteurs concernés, celle-ci ne fait pas exception. Mais il n'y a pas de préjugé à ce niveau dans la critique. De plus Enki Bilal avoue lui-même que Immortel est une déconstruction de ces œuvres et n'a qu'un rapport assez distant avec la trilogie Nikopol.
Bilal entretient des rapports particuliers avec le cinéma. Après avoir élaboré les décors d'un film d'Alain Resnais en 1982, il réalise dès 1989 son premier film : Bunker Palace Hôtel puis Tykho Moon en 1996. On peut dire que pour Immortel, nous avons affaire à un cinéaste expérimenté.
Il est à noter, chose rare, que Bilal a lui-même géré cette adaptation. D'habitude, les auteurs se contentent d'autoriser ou non l'adaptation puis la sanctionne éventuellement en refusant que leur nom soit présent au générique (Exemple "L'amant" de Jean Jacques Annaud).
L'histoire
Le mélange de dieux, d'extra-terrestres, d'humains et de créatures dans ce monde complexe masque en réalité une histoire assez simple. Un dieu (Horus) possède 7 jours pour jouir une dernière fois de la liberté avant l'application de sa peine. Il en profite pour se créer une descendance.
Un rythme qui en déboussolera plus d'un
Immortel tient plus du film d'auteur que de l'habituel film de science-fiction façon Total Recall. Avec un traitement de l'histoire assez intimiste, on se rapproche un peu de l'ambiance de Blade Runner; les scènes d'action en moins.
Force est de constater qu'après le visionnage d'Immortel, on en arrive à un constat tout aussi simple que l'histoire : on aime ou on déteste. Mais dans tous les cas ce film nous touche et dans le premier cas on a vite envie de le revoir.
Pour ceux qui aiment la science fiction, les films d'animation et qui peuvent regarder un film au rythme assez lent (mais qui ne paraît pas long pour autant), Immortel est une expérience à tenter.
Un vrai film d'auteur
Avec une photographie complexe et travaillée. Les plans présentent un savant mélange entre des acteurs et des personnages de synthèse. Le design global rappellera sans souci l'imagerie de la bande dessinée de science fiction ou les couvertures des livres de poche.
Le travail sur le son est du même niveau que l'image avec des ambiances parfaitement retranscrites et une utilisation habile des enceintes surround.
Si parfois, l'animation reste assez statique, dans quelques scènes on retrouve tous les cadrages et enchaînement de plans des meilleures mises en scènes outre-atlantique (exemple : la chute puis la découverte de la capsule de la prison). Pourtant certaines scènes avec des personnages de synthèses ne semblent pas bien finies et manquent d'un certain réalisme.
Mais, sans atteindre le réalisme et la qualité technique d'un Final Fantasy, Immortel surclasse sans souci ce dernier en montrant qu'un film peut être conçu comme une oeuvre personnelle sans concession ni au niveau des images, ni au niveau des idées. C'est ce que l'on appelle un film d'auteur qui est à opposer au film commercial (optimisé pour plaire au plus grand nombre).
Verdict
Etant souvent sévère dans mes jugements, je mets sans souci 5/5 à Immortel en tant que film de Bilal. Malgré tout cette note est à pondérer en fonction de votre attente d'un film. Mais par exemple si vous avez aimé Avalon, vous devriez adorer Immortel. Un film intimiste qui se dégustera sûrement au mieux dans l'ambiance calme et feutrée de votre salon (Je pense que l'on n'a pas les même attentes d'un film au cinéma ou chez soi).