Immortel Ad Virtam

Catégorie
Cinéma
Titre Original
Immortal Ad Virtam
Genre
Pays
France
Date de sortie
21/03/2009
Réalisateur
Format
Blu-Ray
Boitier
Amaray
Producteurs
Charles Gassot
Scénaristes
Enki Bilal
Compositeur
Goran Vejvoda
Editeur
Edition
Standard
DureeFilm
102
Support
Critique de Bruno Orru

Voici la version Haute définition du film Immortel Ad Virtam d’Enki Bilal qui apporte une nouvelle expérience visuelle et sonore bien au-delà de celle du DVD.

 

New York 2095.

Une pyramide flottante au-dessus de Manhattan...

Une population de mutants, d'extraterrestres, d'humains, réels ou synthétiques...

Une campagne électorale.

Un serial killer boulimique qui cherche un corps sain et un dieu à tête de faucon qui n'a que sept jours pour préserver son immortalité.

Un pénitencier géostationnaire qui perd un dissident subversif congelé depuis trente ans et une jeune femme sans origine connue, aux cheveux et aux larmes bleus...

Trois noms : Horus, Nikopol, Jill...

Trois êtres aux destins convergeants où tout est truqué: les voix, les corps, les souvenirs.

Tout, sauf l'amour qui surgit comme une délivrance.

 

NON AUX CORPS SYNTHETIQUES,

NON AUX CERVEAUX VIRTUELS!

NON A ALLGOOD ET EUGENICS!

VOTEZ POUR LES HUMAINS!

-Spirit of Nokopol-

 

 

Critique de Simon Volant (voir également la critique du DVD en suivant ce lien)

Pour être sincère, je ne connais pas du tout l'œuvre de Bilal. C'est pour cela que cette critique fera abstraction de la comparaison avec les bandes dessinées qui ont inspiré ce film. Les adaptations d'oeuvres écrites ou dessinées n'ont jamais enthousiasmé les fans des auteurs concernés, celle-ci ne fait pas exception. Mais il n'y a pas de préjugé à ce niveau dans la critique. De plus Enki Bilal avoue lui-même que Immortel est une déconstruction de ces œuvres et n'a qu'un rapport assez distant avec la trilogie Nikopol.

Bilal entretient des rapports particuliers avec le cinéma. Après avoir élaboré les décors d'un film d'Alain Resnais en 1982, il réalise dès 1989 son premier film : Bunker Palace Hôtel puis Tykho Moon en 1996. On peut dire que pour Immortel, nous avons affaire à un cinéaste expérimenté.

Il est à noter, chose rare, que Bilal a lui-même géré cette adaptation. D'habitude, les auteurs se contentent d'autoriser ou non l'adaptation puis la sanctionne éventuellement en refusant que leur nom soit présent au générique (Exemple "L'amant" de Jean Jacques Annaud).

 

 

L'histoire

Le mélange de dieux, d'extra-terrestres, d'humains et de créatures dans ce monde complexe masque en réalité une histoire assez simple. Un dieu (Horus) possède 7 jours pour jouir une dernière fois de la liberté avant l'application de sa peine. Il en profite pour se créer une descendance.

Un rythme qui en déboussolera plus d'un

Immortel tient plus du film d'auteur que de l'habituel film de science-fiction façon Total Recall. Avec un traitement de l'histoire assez intimiste, on se rapproche un peu de l'ambiance de Blade Runner; les scènes d'action en moins.

Force est de constater qu'après le visionnage d'Immortel, on en arrive à un constat tout aussi simple que l'histoire : on aime ou on déteste. Mais dans tous les cas ce film nous touche et dans le premier cas on a vite envie de le revoir.

Pour ceux qui aiment la science fiction, les films d'animation et qui peuvent regarder un film au rythme assez lent (mais qui ne paraît pas long pour autant), Immortel est une expérience à tenter.

 

Un vrai film d'auteur

Avec une photographie complexe et travaillée. Les plans présentent un savant mélange entre des acteurs et des personnages de synthèse. Le design global rappellera sans souci l'imagerie de la bande dessinée de science fiction ou les couvertures des livres de poche.

Le travail sur le son est du même niveau que l'image avec des ambiances parfaitement retranscrites et une utilisation habile des enceintes surround.

Si parfois, l'animation reste assez statique, dans quelques scènes on retrouve tous les cadrages et enchaînement de plans des meilleures mises en scènes outre-atlantique (exemple : la chute puis la découverte de la capsule de la prison). Pourtant certaines scènes avec des personnages de synthèses ne semblent pas bien finies et manquent d'un certain réalisme.

Mais, sans atteindre le réalisme et la qualité technique d'un Final Fantasy, Immortel surclasse sans souci ce dernier en montrant qu'un film peut être conçu comme une oeuvre personnelle sans concession ni au niveau des images, ni au niveau des idées. C'est ce que l'on appelle un film d'auteur qui est à opposer au film commercial (optimisé pour plaire au plus grand nombre).

 

Verdict

Etant souvent sévère dans mes jugements, je mets sans souci 5/5 à Immortel en tant que film de Bilal. Malgré tout cette note est à pondérer en fonction de votre attente d'un film. Mais par exemple si vous avez aimé Avalon, vous devriez adorer Immortel. Un film intimiste qui se dégustera sûrement au mieux dans l'ambiance calme et feutrée de votre salon (Je pense que l'on n'a pas les même attentes d'un film au cinéma ou chez soi).

Définition
Couleurs
Compression
Format Vidéo
16/9 anamorphique couleur
Format Cinéma
1.85:1

Le DVD offrait déjà une image de très haute qualité, le Blu-ray avec ici une compression XXXXXX apporte l’étourdissement visuel recherché sur un support HD. Ce qui charme véritablement c’est l’association d’une texture qui s’apparente à de l’argentique avec la netteté et la précision d’une image numérique. Cela est valable autant sur les scènes mettant en scène des humains que les personnages en images de synthèse. Ces derniers apparaissent toutefois moins intégrés aux décors dans cette version HD, notamment du fait d’une profondeur de champ importante qui ne fait pas de cadeaux sur ce point précis.

L’image à l’écran est d’autant plus belle que les éclairages sont souvent vifs et clairs, participants par conséquent à faire de cette séance une expérience visuelle de très haute tenue, l’une des toutes meilleure depuis l’avènement du Blu-ray, hors films d’animation purs.

Sous Titres
Notes
Langues
Film
Bonus
Com
Spatial
Dyn
Surr
Anglais
Non
Non
Non
Bonne
Bonne
Bonne
Français
Oui
Non
Non
Bonne
Bonne
Bonne

Les mixages 6.1 sont suffisamment rares pour ne pas mettre en avant la présence sur ce disque de deux pistes DTS HD Master Audio 6.1, pour la VF et la VO. Notons de suite que ce qui diffère les deux pistes c’est l’intégration des dialogues dans le message sonore global avec des voix françaises qui sont plus détachées. Pour le reste les impressions sont identiques.

Le mixage d’Immortel est l’un des meilleurs que j’ai pu apprécier ces dernières années. C’est véritablement une expérience sonore riche et qui permet de parfaitement comprendre en quoi des pistes non compressées peuvent apporter un plaisir d’écoute bien au-delà du Dolby Digital fortement compressé du DVD et de l’anémie de débit qui en résulte sur les canaux surround. Rappelons que le DVD présente une piste DTS ES 6.1 de très haute tenue mais dont les impressions de spatialisations sont nettement moins ouvertes que cette version non compressée.

Ici tout est si limpide que l’on se demande instantanément ce qui empêche les autres de faire pareil ? Une limpidité d’autant plus  jouissive que la bande sonore est riche et complexe, nous avons donc l’occasion d’être assailli par de nombreuses informations sonores qui sont toutes parfaitement décelables dans l’espace. Car la limpidité annoncée est clairement liée à l’aération impressionnante dégagée par ce mixage  qui dose à tout instant parfaitement l’éparpillement avant / arrière et droite / gauche des indices sonores.

La dynamique est un autre élément qui participe à ce spectacle sonore. Sans aucune volonté d’en mettre plein les oreilles – nous ne sommes pas dans un film d’action pure – certains pics sonores réveillent les bons systèmes et mettront peut être à mal les petit systèmes compacts.

Le 6.1 est quant à lui moins impressionnant dans la mesure ou un système 5.1 correctement installé, accompagné des mixages virtuels six canaux présent sur bon nombre d’amplificateurs permettent déjà d’avoir des sensations similaires. Certains, dans une grande salle et avec un espace supérieur de 2 mètres entre les enceintes Surround arrière et les enceintes Surround latérales pourront certainement déceler quelques éléments sonores destinés plus particulièrement aux canaux arrière mais rien de bien extraordinaire.

Supléments
Menus
Sérigraphie
Packaging
Durée Bonus : 300 min
Livret
Bande annonce
Biographies
Making of
Documentaire
Interviews
Com. audio
Scènes sup
Fin alternative
Galerie de photos
Story board
Multi-angle
Liens internet
Interface Rom
Jeux intéractifs
Filmographies
Clips vidéo
Bêtisier
Bonus Cachés
Court Metrage

L’ensemble des bonus sont en définition standard et reprennent ceux déjà disponibles sur l’édition DVD sauf l’avant première et les questions du public (UGC) et les rencontres avec le public (Master class / FNAC).

 

On retrouve donc :

- Bilal face à son atelier : avec ou sans le commentaire de Bilal. Ce document est tourné fin 1999 donc avant la réalisation d'Immortel. L'occasion de voir l'artiste en action au dessin et d'en savoir plus sur sa méthode de travail.



- Discussion avec Serge Lehmann / auteur de SF (tourné plusieurs mois après l'exploitation du film)

- La musique du film : interview du compositeur (Goran Vejvoda) et 18 titres présentés en mixage 2.0 ou 4.0 avec des tableaux assez abstraits où l'on retrouve des éléments du film. Pour public averti car il s’agit véritablement de musique expérimentale.




- Making of du film (Bilal aux commandes)




- Making of technique

 

La nouveauté vient du commentaire audio / vidéo PIP, c’est à fire avec une image incrustée dans l’image du film. Il s’agit toutefois du même commentaire audio déjà disponible sur la version DVD.



On retrouve par conséquent un Enki Bilal très intéressant mais au ton un peu trop régulier pour ne pas endormir un peu le spectateur sur la durée du film. L’image superposée, trop petite à mon goût, reprend par petits épisodes assez espacés, des éléments graphiques du story-board ou laisse la place à Bilal lui-même que l’on voit extrêmement concentré sur son travail de commentaire. Ceux qui s’intéressent à l’œuvre de Bilal et ce film en particulier seront particulièrement heureux par ce commentaire qui distille de nombreuses informations sur son travail général et les conditions d’adaptation d’Immortel.

 

Globalement, les fans de Bilal seront rassasiés, les différents documents s'adressent réellement aux fans du septième art et n'ont pas cette dominante commerciale que l'on retrouve que trop souvent dans les making-of américains.