Max Payne (Blu-ray) 

Catégorie
Cinéma
Genre
Pays
Canada, USA
Date de sortie
15/07/2009
Réalisateur
Format
Blu-Ray
Boitier
Amaray
Producteurs
Scott Faye, John Moore, Julie Yorn
Scénaristes
Beau Thorne
Compositeur
Marco Beltrami, Buck Sanders
Edition
Standard
DureeFilm
100
Support
Critique de Guillaume Simon
L'histoire

Pas de bol pour Maxou, après que sa famille se soit faite désouder par une bande de loubards c'est son coéquipier qui y passe. Et le hasard comme par hasard les deux affaires pourraient bien être liées... rôlala !


La critique

Au début il n'y avait rien. Jeux vidéos et cinéma faisaient chacun leur petit bout de chemin, à part, tentant sans cesse de se réinventer pour l'un, subissant de dangereuses stagnations pour l'autre. Puis le jeu vidéo, finalement à bout de souffle, puisa de plus en plus clairement ses inspirations dans le cinéma, alors même que ce dernier reprenait du poil de la bête et sortait enfin des horribles années 80 qui firent la gloire des héros bodybuildés et des films concepts reposant tout juste sur une demi idée. Bien lui en a pris. L'apparition de la 3D, la multiplication des polygones, les espaces de stockage toujours plus grand ont permis aux jeux vidéos de sortir d'un carcan trop limité, de raconter des histoires, de mettre en scène. Ce qui n'était considéré auparavant que comme un divertissement d'adolescents attardés... l'est toujours... mais force est de constater que les jeux vidéos ont trouvé leur propre grammaire, sachant raconter des histoires sans jeter le concept de jouabilité aux orties tels nombres de "films interactifs" - à 95% de pathétiques répliques singeant le 7ème art - de sinistre mémoire.

Puis ce qui devait arriver arriva, le cinéma, toujours plus commercial, toujours plus en quêtes de succès faciles, se pencha de plus en plus près sur ces mystérieuses galettes se vendant à des millions d'exemplaires jusqu'au beau (?) jour où un stagiaire en marketing eu cette idée de génie (??) :

- Eh les gars, nous devrions acheter les droits des jeux les plus populaires pour en faire des films !

Cette petite réflexion innocente dite avec la candeur d'un homme d'affaire qui ne désire rien de plus simple et de plus beau que de s'en mettre plein les poches avec un minimum d'efforts a abouti à un nombre assez incroyable de purges cinématographiques allant même jusqu'à ternir l'image du médium d'origine dans l'esprit du grand public alors qu'au contraire elle aurait dû par définition le valoriser.

Pour un Silent Hill qui, mis à part une dernière demi-heure franchement problématique, se laisse amplement regarder, combien de Resident Evil, de Alone in the dark (rires), de Wing commander ou de Tomb raider 2 ? A l'heure où des noms de plus en plus prestigieux (Peter Jackson et Sam Raimi en tête) s'intéressent de près au sujet, John Moore et son Max Payne tentent de nous émerveiller, nous, spectateurs, et nous, qui avons aimé le jeu.

Qu'est ce que Max Payne tout d'abord ? Bien connu des joueurs PC, beaucoup moins des consoleux et des joueurs de moins de 20 ans, Max Payne est avant tout un jeu fantastique, et une suite qui l'est encore plus. Doté d'une ambiance poisseuse et crépusculaire à la croisée de Sin city (pour la ville) et du Punisher (pour le héros revanchard), le jeu a eu le génie de créer, à partir d'un scénario tout ce qu'il y a de plus bidon, un véritable univers. Car, en dehors d'une jouabilité proprement parfaite à base de bullet-time et de gunfight continus, l'original et sa suite proposent des personnages attachants (car repoussants, donc réalistes) et une mise en scène qui prend aux tripes, au travers d'un univers où les coups et les impacts font mal et où la mort se ressent comme la finalité des personnages, et plus seulement comme la différence entre charger ou sauvegarder sa partie.

Quid du film maintenant ? Et bien en bonne partie Max Payne le film et la négation pure et simple de son incarnation vidéoludique. Non pas que le fan hardcore de base soit automatiquement un décérébré qui attend, dans le cadre d'une adaptation parfaite, que la caméra suive l'acteur principal de dos pendant deux heures en suivant la cadence de combats ininterrompus, mais le constat est là, il attend un minimum de respect de l'oeuvre originelle.

Le personnage est à côté de la plaque au travers de l'interprétation d'endive que lui octroye un Mark Walberg particulièrement insipide. Si l'acteur a déjà su se montrer très bon ce fut toujours entouré de second rôles forts (Boogie nights) ou en tant que sidekick (Les infiltrés). Il faut bien le dire, les premiers rôles, c'est pas son truc. A croire que la leçon Planète des singes n'aura pas suffi... La psychologie du personnage est inexistante et son aspect vigilante complètement évacué. Point encore plus dérangeant, le cynisme et l'humour noir de Max est lui aussi jeté aux oubliettes. Bref, c'est n'importe quoi.

Mais la plus grave lacune provient, bien entendu, du scénario. Vague inspiration du scénario du premier opus mélangé avec des bribes du second, il est d'une platitude qui frise avec tous les records tant et si bien que les rebondissements se décèllent le plus souvent une bonne demi-heure à l'avance quand ce n'est pas depuis le début du film.

Exit également les fantastiques séquences de rêves. Très cinématographiques  dans le jeu, on à ici droit à de pauvres hallucinations qui impressionnent autant qu'un tour de chevaux de bois après s'être fait cinq grand huit d'affilé.

Sur le fond, donc, l'échec est plutôt fracassant. Sur la forme les choses sont déjà nettement meilleures. On reconnait bien l'univers propre à Max Payne. L'atmosphère se veut bien moins violente et âpre mais dans l'ensemble le fan peut se montrer satisfait. Idem au niveau technique. Encore une fois, à ce niveau le film convainc. De beaux efforts, qui ne relèvent cependant pas le piètre niveau de fond de ce Max Payne raté.


En conclusion

Aussi ambitieux qu'un Saw 5, Max Payne a tout du typique direct-to-video. La présence d'un second couteau connu lui à pourtant valu l'honneur d'une sortie salle, et de ce présent blu-ray techniquement bien servi. Un divertissement de samedi soir, bien médiocre et passe-partout, qui souffre encore plus de l'inévitable comparaison avec le matériau d'origine, trahi.


Définition
Couleurs
Compression
Format Vidéo
16/9 anamorphique couleur
Format Cinéma
2.35:1
Un disque techniquement bon ! L'image (1080p) bénéficie d'un joli piqué et d'une définition précise. La photo du film semble respectée tant elle ressemble à celle du jeu. Un bon point.
Sous Titres
Notes
Langues
Film
Bonus
Com
Spatial
Dyn
Surr
Français
Oui
Oui
Oui
Bonne
Bonne
Bonne
Anglais
Oui
Oui
Oui
Bonne
Bonne
Bonne
Français
Oui
Oui
Oui
Bonne
Bonne
Bonne
Français
Oui
Oui
Oui
Bonne
Bonne
Bonne
Percutante. Telle est la définition la plus simple pour qualifier la piste sonore de Max Payne. L'idéal reste bien sûr de sélectionner la piste maxi boum-boum à savoir la VO dts-hd, mais les autres pistes restent tout à fait satisfaisantes. Petit bémol, une vf qui ne casse pas trois pattes à un canard.
Supléments
Menus
Sérigraphie
Packaging
Durée Bonus : 70 min
Livret
Bande annonce
Biographies
Making of
Documentaire
Interviews
Com. audio
Scènes sup
Fin alternative
Galerie de photos
Story board
Multi-angle
Liens internet
Interface Rom
Jeux intéractifs
Filmographies
Clips vidéo
Bêtisier
Bonus Cachés
Court Metrage
Ahhh Max Payne, un film dont on se plait à traquer la moindre info supplémentaire... non ? Mais si, les making-of sont très bien je vous dit...

On nous gratifie tout d'abord généreusement d'un commentaire audio de John Moore. Ce dernier, plutôt impliqué s'explique sur le gros des choix artistiques du film. Plutôt pertinent mais bon, les commentaires audio de Peter Jackson on ne les écoutes déjà pas en entier alors John Moore... enfin voilà quoi.

Suivent deux modules d'un making-of d'une durée totale d'une heure introduit par un John Moore over trop politiquement incorrect (ouai man !) qui crache sur les making-of et les éditions successives des mêmes films (tant d'audace pour de simples outils de promotion après avoir réalisé un film aussi calibré nous laisse admiratif). Après ce déchirant cri du coeur le reportage présenté surprend, dans le bon sens. Allant un peu (oui tout de même un peu, pas trop non plus) à contre courant des tendances actuelles il laisse la parole à toute une ribambelle d'inconnus qui expliquent leur rôle, aussi minime soit-il sur le film. A côté de ça quelques images du tournage et des interviews des acteurs principaux (ben oui, j'ai dis "un peu" rappelez-vous).

Suit un module Michelle Payne - roman graphique (soit ce qu'on appelait auparavant bande dessinée mais là ça fait moins gamin et plus "oeuvre"). D'une laideure confondante, elle a au moins le mérite de nous rappeler que l'animation est un art difficile.


Précisons enfin qu'une partie de ces suppléments sont accessibles au travers de l'option Picture-in-picture.