Synopsis
Un tueur à gages répondant au nom de Léon prend sous son aile Mathilda, une petite fille de douze ans, seule rescapée du massacre de sa famille. Bientôt, Léon va faire de Mathilda une "nettoyeuse", comme lui. Et Mathilda pourra venger son petit frère...
Critique artistique
Léon est un tueur impitoyable. Léon suit des règles. Léon est le meilleur. Suite à un passé douloureux, Léon assassine sans remords. Mais derrière cette étiquette effroyable, Léon cache une âme enfantine. Léon boit du lait. Léon ne sait ni lire ni écrire. Léon a pour seule amie une plante verte. Léon est à la fois détestable et touchant. Derrière sa froide façade se cache en effet un véritable cœur sensible. Léon sera déconnecté de la réalité jusqu’à sa rencontre avec Mathilda, orpheline d’une famille qu’elle détestait à l’exception de son petit frère. Mathilda va donner vie à la carcasse abominable de Léon. Animée d’un désir de vengeance, Mathilda attend de Léon un apprentissage de son métier, Léon lui en attendra une leçon de vie…
Nikita
Ce qui frappe dans ce scénario simpliste c’est la criante complicité qui se crée entre Léon, incarné par un Jean Reno au sommet de son art, et Mathilda jouée par une future grande actrice du cinéma à savoir Nathalie Portman. Derrière le couple qu’ils forment, se cachent plusieurs relations qui les lieront à jamais. Il y d’abord la relation Mère/fils lorsque Mathilda sort Léon de la tête de l’eau. Ensuite vient la relation amicale lorsque les deux compères jouent à des jeux d’enfants. Petit à petit, la relation amoureuse prendra le pas pour se terminer sur un couple à la Bonnie and Clyde, sans foi ni loi. Cette éclectisme de rapports entre les deux protagonistes est la principale force du métrage car elle arrive à faire évoluer de manière progressive, touchante et effrayante la paire Reno/Portman.
No country for Oldman
Bien entendu, Léon reste un film d’action à la Besson, avec une violence accrue et sans scrupule. Cette brutalité est personnifiée par Gary Oldman. Ici, il joue un ripou égoïste et abominable. Il incarne la folie à l’état pur usant de son statut policier pour assouvir sa propre loi, et ce à moindre coût. Passionné de musique classique, il offre au cinéma l’un des psychopathes les plus déjantés du cinéma. Après avoir vêtu le costume de Dracula, Oldman confirme son statut de « bad guy » du cinéma.
Conclusion
Après Nikita (Jean Reno y joue d’ailleurs Victor Le Nettoyeur), Besson, avant de s’envoyer pour les étoiles, nous signe là l’un de ses meilleurs films, à la fois touchant, tout en remplissant son lot de violence propre au genre. Léon nous rappelle juste que Besson, avant de produire des films insipides, était l’un des réalisateurs les plus talentueux de sa génération…