Critique Subjective de Jean-Pierre Richter et Technique de José Evrard
L’histoire
En 1781, arrive à Vienne un jeune artiste prodige précédé d’une enviable réputation : Wolfgang Amadeus Mozart. Accueilli avec scepticisme ou enthousiasme à la cour de l’Empereur Joseph, il se fait un ennemi acharné d’Antonio Salieri, musicien réputé et compositeur officiel de sa majesté. Ce dernier se sentant trahi par Dieu décide de faire obstacle à Mozart par tous les moyens…
A propos du film
C’est en 1979 que Milos Forman, réalisateur américain d’origine Tchèque, découvre la pièce « Amadeus » de Peter Shaffer lors d’une représentation à Londres. Littéralement subjugué par la représentation théâtrale, il décide d’en faire un film. Il faudra cinq ans pour mener à bien ce projet. Forman et Shaffer commencent par se réunir durant plusieurs semaines dans une maison du Connecticut afin d’adapter la pièce pour la transformer en scénario. Très vite, un troisième personnage émerge aux côté de Mozart et de Salieri : la musique du maître. Celle-ci sera l’élément central du film, d’autant que Shaffer a un réel talent pour décrire la musique.
Le casting des acteurs posa un véritable problème à Milos Forman car il souhaitait à la fois des acteurs de talents et des têtes pas trop connues. Le casting de l’ensemble des rôles nécessita l’audition de plus de 1400 acteurs et il fallu même remplacer Meg Tilly, qui devait jouer le rôle de la femme de Mozart, à la dernière minute suite à une blessure. C’est finalement F. Murray Abraham qui fut sélectionné pour le rôle clef de Salieri et Tom Hulce pour celui de Mozart.
Pour le tournage, le réalisme nécessitait de choisir une ville qui ressemble le plus possible à un décor du XVIIIème siècle. Originaire de Tchécoslovaquie, Milos Forman porta naturellement son choix sur Prague. Mais en 1983, au moment du tournage, la ville était encore derrière le rideau de fer dans un pays communiste au régime totalitaire qui avait fait fuir le réalisateur et sa famille dans sa jeunesse. La production parvint toutefois à convaincre le gouvernement tchèque et obtint même l’accès à de nombreux lieux fermés, comme l’hospice où est interné Salieri ou le théâtre de ville, resté inchangé depuis l’époque où Mozart y donnait ses opéras.
A Prague, aucune construction moderne ne venait gêner la vue et Milos Forman a pu reconstituer à la perfection l’ambiance qui régnait à l’époque du grand compositeur. Avec l’aide de deux artistes couturiers, Theodor Pistek et Christian Thuri, qui ont réalisé les magnifiques costumes, il est parvenu à recréer le passé avec une précision inégalée. Le seul point litigieux restant l’interprétation de l’histoire de Mozart et de Salieri dont on dit actuellement de plus en plus que leur relation était beaucoup plus amicale que celle décrite par Peter Shaffer.
A sa sortie en 1984, « Amadeus » fut un véritable succès, à la fois commercial, avec plus de quatre millions de spectateurs rien qu’en France, mais aussi critique puisque le film a obtenu huit oscars à Hollywood, dont celui de Meilleur Film et de Meilleur Réalisateur.
Critique subjective
Véritable chef d’œuvre du cinéma américain, « Amadeus » est un film tellement bien fait qu’il ne prendra sans doute jamais une ride. Tout au long des prés de trois heures du film, on ne voit pas le temps passer. Les acteurs jouent à la perfection, l’histoire est un envoutement permanent, évitant les lourdeurs d’une biographie au profit d’une véritable aventure historique où la musique de Mozart vient nous bercer à chaque instant. Même si l’on n’est pas un amateur d’opéras ou de Mozart lui-même, ce film reste un délice pour les yeux.