Arnaques, crimes et botanique

Synopsis
Eddy, un joueur invétéré, s'apprête à participer à la plus grosse partie de cartes de sa vie avec un enjeu de cent mille livres, somme qu'il a durement amassée avec ses trois acolytes, Tom, Baco et Soap. Eddy est considéré comme l'un des meilleurs joueurs du circuit, mais la partie s'avère être un coup monté à l'issue duquel il doit cinq cent mille livres à son adversaire Hatchet Harry. Ce dernier lui donne une semaine pour réunir cette somme, sinon il aura les doigts coupés. Seul JD, le père d'Eddy, pourrait annuler la dette en cédant son bar à son vieux rival, Harry.

Critique artistique
Bien avant l’excellentissime Snatch, Guy Ritchie avait réalisé un coup de maître, un premier essai terriblement convaincant et enthousiasmant, et qui allait révéler un futur talent démontré très récemment dans Rock’n’rolla. Ce qui frappe toujours dans la filmographie de monsieur Madonna c’est cette faculté à créer une galerie de personnages plus insolites les uns que les autres. Entre les petites frappes qui veulent entrer dans la cour des grands et les pontes mafieux qui essaient de se la jouer façon The Godfather, tout est prétexte à une mise en exergue d’une ribambelle de comportements de ratés dans des situations plus loufoques les unes que les autres. Junkies paranos, gangs rivaux et bande de bras cassés, tel est le cirque mis en place par l’inspiration du réalisateur anglais.

Une histoire de fusils
La narration est bien ficelée, les petites histoires, toutes liées, s’imbriquent comme dans un parfait puzzle. Les péripéties rocambolesques donnent lieu à des sourires voir des rires intempestifs. Le burlesque est plus que  jamais au service d’une mise en scène chiadée et taillée dans une maîtrise d’orfèvre pour ce que l’on pourrait appeler un premier jet. Le film se permet même de révéler Jason Statham, alors vendeur de bijou et champion de plongée à l’époque, et d’utiliser Sting qui semble s’amuser comme un fou, tout comme nous d’ailleurs. 

Conclusion
Humour so british qui fait mouche et réalisation dynamique, voici les ingrédients de la recette Richie qui a fonctionné, fonctionne et fonctionnera à merveille.

Pour un film datant de plus de 10 ans, le résultat tire son épingle du jeu d’une photographie à l’accent british et tirant irrémédiablement la saturation vers le jaune. Le piqué, sans atteindre les sommets escomptés, s’en sort plutôt bien et surclasse n’importe quel DVD. La compression fait parfois des siennes, laissant apparaître un léger bruit vidéo se fondant dans un peu de grain cinéma.

Bande son virevoltante et coups de feu sont au programme d’une piste sonore convaincante à la spatialisation maîtrisée. Malheureusement, compte tenu de l’âge du film, la HD ne profite pas de ses atouts, notamment en termes de précision. La dynamique d’ensemble n’en reste pas moins assurée, malgré une légère défection des canaux surround.