Synopsis
Après avoir perdu l'enfant qu'elle attendait, la fragile Kate voit ressurgir les douloureux souvenirs d'un passé qu'elle préférerait oublier.
Hantée par des cauchemars récurrents, et décidée à retrouver une vie de couple équilibrée, elle fait le choix, avec son compagnon John, d'adopter un enfant. A l'orphelinat voisin, Kate et John se sentent étrangement attirés par une fillette, Esther.
Mais Kate ne tarde pas à découvrir la face cachée de la " douce " enfant. Autour d'elle, personne n'a rien remarqué, et nul ne semble partager ses doutes et ses inquiétudes...
Critique artistique
Kate et John forment un couple meurtri. Meurtri par la perte d’un enfant qu’ils attendaient. Meurtri par des douloureux secrets qu’ils ne parviennent pas à oublier. Comme ils ne peuvent plus avoir d’enfant, ils décident d’adopter Esther, une jeune fille en apparence bien élevée. Petit à petit, la fillette se comporte de manière étrange puis atroce. Voilà le pitch d’Esther, la nouvelle réalisation de Jaume Collet-Serra.
La Malédiction
On se souvient tous de La Malédiction où le diable s’était incarné en un petit garçon ou encore de L’exorciste où une fille possédée faisait vivre un enfer à son entourage. Esther suit le même cheminement à savoir un enfant à l’apparence douce et innocente qui devient petit à petit un monstre. Que cache cette fillette ? Est-elle possédée ou y a-t-il un déséquilibre mental enfoui au plus profond de sa personnalité ? Une chose est sûre, Jaume en a fait du chemin depuis La Maison de cire, son fadasse teen-movie où l’on pouvait se délecter de la mise à mort de l’énervante Paris Hilton. Dans Esther, il parvient à créer une tension véritablement palpable et ce sans 3D. Cette atmosphère dérangeante se créé au fur et à mesure que la surprenante intrigue se déroule. Esther manipule et devient de plus en plus sadique. Ses actes de moins en moins louables provoquent un indéniable dégoût de sa personne. On devient effrayé par sa présence, par son regard. Jaume prouve l’incontestable réussite de son œuvre par la haine que l’on éprouve envers la petite fille.
Le réalisateur parvient à donner du corps à l’intrigue par l’excellent background de ses personnages. Le couple de par ses secrets, est assis sur une banquise dont la fissure peut lâcher à tout moment. La perte de leur enfant fragilise leur personnalité, suscite la compassion. Leurs enfants, Max et Daniel, ajoutent un sentiment machiavélique à l’ensemble et en majorent l’aspect terriblement dérangeant.
Conclusion
Esther est la claque de cette fin d’année. Maîtrisé dans son intrigue, creusé dans la psychologie de ses personnages, le film scotche et prouve qu’un thriller psychologique bien travaillé est capable de nous faire passer par un bon nombre d’états. Esther, permets nous de te détester.