Borat, reporter kazakh, est envoyé aux Etats-Unis pour y tourner un documentaire sur le mode de vie des américains. Au cours de son périple, il rencontre de vraies personnes, dans des situations authentiques, avec les conséquences les plus incroyables. Son comportement à contre-courant provoque les réactions les plus diverses, et révèle les préjugés et les dessous de la société américaine. Aucun sujet n’échappera à sa soif d’apprendre, même les plus extrêmes.
Bien sur tout a déjà été dit sur Borat, l’incroyable choc de ce film, le culot insensé de son comédien principal et plus encore… Une chose est sure, « Borat » ne laisse pas indifférent, bien au contraire. Après une mise en place un peu longue, qui se veut la présentation de son pays, le film prend soudain un visage incroyablement acide et drôle, en piégeant (et le mot est pesé) les américains dans leurs propres travers.
Sacha Baron Cohen (Ali G) ne se refuse rien, aucune transgression ne lui échappe, rien ne semble réellement l’effrayer, et le public en redemande. Car il faut bien le dire, « Borat » est un film qui repousse les limites du transgressif. Toujours sur la corde raide, le film plonge littéralement le spectateur au cœur d’un périple burlesque dont les préjugés sont les principales victimes. On assiste ainsi, médusé, au dialogue entre Borat et l’organisateur d’un rodéo au Texas suivit de l’intervention du journaliste Kazakh dans l’arène de la compétition, ou alors encore le diner chez une famille américaine aisée, en présence du pasteur de la paroisse, qui revient sur les convenances en société, mais qui tourne au drame puritain propre.
Il peut d’ailleurs s’en suivre une longue discussion sur l’intérêt de pousser la transgression aussi loin, et sur la crédibilité de certaines situations, il n’en demeure pas moins que « Borat », ne peut laisser totalement indifférent, bien au contraire, et il semble quasiment impossible de ne pas rire (peut-être de manière coupable d’ailleurs !) lors de situations parfois à la limite du surréalisme. Le film n’hésite pas à repousser les limites du « Politiquement correct » pour réellement gratter, là où ça démange. Que l’on adhère ou pas, Sacha Baron-Cohen réussit le tour de force de marquer les esprits, de la même manière que Michael Moore, mais avec une trame scénaristique plus burlesque que le documentariste.
Car inconsciemment, le public est amené par « Borat » à se poser les bonnes questions sur le Racisme, les Préjugés, l’Homophobie et tout ce qui fait de nos sociétés industrialisées, de faux exemples de puretés. On peut tout aussi regretter, toutefois, au film un manque de nuance dans son propos, et le recours parfois un peu facile à la cible évidente et caricaturale pour renforcer le discours.
En conclusion, « Borat » est certainement l’une des comédies les plus incroyablement outrancière de ses dernières années. Son acteur principal ne se refuse rien, ne craint personne et le prouve pratiquement à chaque plan.