Armand coule des jours heureux sous le soleil de la Côte d’Azur. Seule ombre au tableau : Il est incapable de se faire respecter ! Mais le jour où des mafieux s’en prennent à son restaurant préféré, il cesse d’être gentil. Il s’invente un frère jumeau, un dur à cuire surnommé Le Siffleur, qui va lui prêter main forte…à sa manière.
A première vue, « Le siffleur » a tout ce qu’il faut pour emballer son public : Un casting solide, des références affichées aux comédies policières des années 60 et 70, et la toile de fond magnifiquement surclassée de la Côte d’Azur. D’ailleurs, la comédie de Philippe Lefebvre (Le premier jour du reste de ta vie) se donne tous les moyens pour y arriver, une mise en scène soignée, une énergie communicative, des gags pensés et des comédiens assurément ravis d’être présents.
Seulement, voilà, le film de Philippe Lefebvre, ne remplit tout à fait sa mission, notamment du point de vue scénaristique. Car si la trame de base peut, en effet, susciter l’adhésion du public, son traitement sur la longueur trouve vite ses faiblesses, et ne parvient jamais à tout à fait trouver sa vitesse de croisière. Le scénario est, en de nombreux points trop hésitant, et survole plus qu’il ne consolide réellement ses bases. Il suffit de prendre en exemple le dénouement final avec son retournement de situation, qui n’arrive pas du tout à surprendre ni même à susciter le moindre intérêt. Si la mise en scène est particulièrement soignée, Philippe Lefebvre faite preuve d’ores et déjà d'une véritable maîtrise, on regrettera tout de même, un manque de maturité évident dans la tenue du scénario.
En effet, celui-ci semble s’être beaucoup trop intéressé aux gags qu’il pouvait mettre en place et aux effets que cela aurait sur le public, mais en a oublié du même coup, la cohérence. Ainsi la plupart des effets tombent à plat, y compris celui du saut dans la piscine, tant vendu par Virginie Elfira (L’amour c’est mieux à deux). De la même manière que certaines comédies passées à côté de leur objectif, « Le siffleur » n’arrive jamais a totalement toucher le public. Le manque de volume, et l’enchaînement un peu grossier (dans le sens pas suffisamment affiné) des gags ne parvient pas à sauver l’ensemble.
Même constat pour la distribution, François Berléand (Les choristes) en tête. L’acteur semble s’être beaucoup amusé à jouer ce double personnage, et cela se voit, mais ce plaisir n’arrive pas à être partagé par le public. La composition du comédien est beaucoup trop en retrait pour être communicative, cela est aussi valable pour Thierry Lhermitte (Les bronzés), ainsi que pour l’ensemble de la distribution. Même le duo Sami Bouajila (Indigènes) / Fred Testot (Gardiens de l’ordre) pourtant très prometteur, ne parvient pas à nous toucher. Et c’est peu dire que les efforts des deux comédiens ne sont pas vains, car parfois le duo parvient à nous tirer les zygomatiques vers le haut, mais pas suffisamment pour nous tirer d’affaire.
En conclusion, « Le siffleur » rate de peu sa cible. La comédie de Philippe Lefebvre manque cruellement de maturité pour être percutante. Un manque qui lui fait rater de peu le panthéon des comédies mémorables, malgré une distribution particulièrement motivée.