Tout le talent d’Eastwood a transformer un petit polar en thriller ne suffit pas à faire oublier que l’édition Blu-ray de « Les pleins pouvoirs » proposée par la Warner manque de contenu.
Voleur adroit des temps modernes, Luther Whitney s’attache à ne dérober qu’aux gens aisés. Arrivé à l’automne de sa vie, il entreprend le cambriolage ambitieux de la résidence principale de Sullivan, l’un des hommes les plus riches de Washington tandis que celui-ci est parti en voyage d'affaires avec son épouse. Mais pendant son méfait, Luther Whitney est témoin du meurtre d’une femme impliquant Allen Richmond, le Président des Etats-Unis…
Tiré du best seller de David Baldacci, le thriller nous emmène dans les méandres du pouvoir et les secrets de la maison blanche. Lorsqu’un voleur affirme qu’il a été témoin d’un meurtre commis par le président des Etats Unis, la parole de l’un pèse bien peu contre la parole de l’autre. Et le jeu du chat et de la souris qui en découle donne tout le peps nécessaire à l’intrigue. Ce film policier au scénario pourtant classique est mis adroitement en images par le réalisateur, passé maître lorsqu’il s’agît de faire monter le suspens.
Réalisé et interprété avec talent par Clint Eastwood parfait dans son rôle d’Arsene Lupin placé au mauvais endroit au mauvais moment, épaulé par un Gene Hackman qui excelle en président manipulateur et un Ed Harris égal à lui-même en enquêteur à qui on ne la fait pas, l’œuvre séduit par son casting, par sa théorie du complot et par son incursion dans l’univers très fermé des têtes pensantes de la maison blanche.
Avec ses dialogues volontairement limités pour renforcer l’atmosphère et les regards, avec son talent à creuser, cinématographiquement parlant, la psychologie des personnages, Clint Eastwood signe avec « Les Pleins Pouvoirs » et deux ans après « Sur la route de Madison », un retour au thriller, au film d’ambiance. Une adaptation réussie qui reste mineure mais va bien au-delà des rouages du polar originel de Baldacci. L’édition Blu-ray qui nous est proposée souffre cependant d’une absence de bonus fortement préjudiciable.