Evocation de la légende de Robert Mc Gregor, dit Rob Roy, chef d’un clan de 200 villageois, au début du XVIIIème siècle, qui teint tête dans les Highlands a une aristocratie félonne et corrompue.
Michael-Caton Jones (Shooting Dogs) aime l’Ecosse et cela se voit ! Capable du meilleur comme du pire, le réalisateur plonge le spectateur dans les hautes terres d’Ecosses, là où un certain Christophe Lambert (Highlander) s’amusait à couper des têtes pour n’être que le dernier. Seulement, ici les Highlands servent de décors à l’évocation d’une véritable légende du pays : Robert Mc Gregor. Et le scénario lui, a complètement fait l’impasse sur la profondeur réelle de ce personnage symbolique du pays des Lochs. Car au-delà d’un homme qui se bat pour son honneur et qui défit les puissants, il y a l’ombre de la monarchie oppressante de cette fin de 17ème siècle. Mais il y a aussi et surtout, les nuances d’un personnage, certes symbolique par son combat, mais surtout totalement ancré dans les us et coutumes de ce pays.
Et c’est là certainement tout le défaut de l’adaptation de Michael Caton-Jones (Basic Instinct 2) qui tente inlassablement de trouver dans cette histoire un nouvel Ivanhoé ou un sorte de Robin des Bois écossais. Seulement Robert Mc Gregor n’est pas du tout le même type de personnage et la vision du réalisateur en fait un personnage beaucoup trop lisse pour être convaincant. N’hésitant pas à utiliser tout ce qu’il faut pour être ridicule, comme ces courses dans les grandes étendues des Highlands entre Mc Gregor et sa femme, ou encore ces plans de groupes où le héros s’adresse à son clan en mettant la main sur les épaules des hommes médusés… Tout y est mais surtout tout y est prévisible.
Et le scénario d’Alan Sharp, d’ailleurs, ne fait pas dans la dentelle non plus. En effet il plonge systématiquement dans tous les poncifs du genre, à commencer par le personnage d’Archibald Cunningham (Magnifiquement interprété par Tim Roth (La planète des singes)) qui se veut obligatoirement cruel et sans émotions (mise à part une scène si ridicule, qu’elle ne vaut même pas d’être prise en compte), ou encore l’attaque du clan qui finit obligatoirement par le viol de la femme de Mc Gregor (Ce qui a pour effet de renforcer la dramaturgie du combat du héros). Un traitement beaucoup trop Hollywoodien pour être réellement passionnant.
Et la distribution n’est pas étrangère à ce naufrage, à commencer par Liam Neeson (La liste de Schindler) aussi crédible en écossais que Christophe Lambert en Vercingétorix. L’acteur semble déjà préparer sa pitoyable prestation dans « Star Wars épisode 1 », car l’image qu’il donne au personnage écossais ressemble en bien des points à celui de Qui-Gon Jinn. Même constat pour Jessica Lange (King Kong) qui n’en finit plus de se tirer le visage pour nous faire accepter sa souffrance. Douleur que l’on comprend mais peut-être pas pour les bonnes raisons.
En conclusion, Rob Roy est certainement la version Hard discount de « Braveheart » avec une réalisation tout en clichés, un scénario tout en lourdeur et une distribution complètement à côté de son sujet. Un drame !