Résumé
Cédant à la mode des réality-shows, une équipe de télévision se lance sur les pas de Ben, un tueur sanguinaire qui assassine pour son compte en banque ! Qui est-il ? Qui tue-t-il ? Petits meurtres crapuleux, flinguage familial, corps immergés, des jeunes, des vieux, des couples, des enfants ! Tout y passe ! Le tueur raconte.
Critique subjective
C'est arrivé près de chez vous est devenu en peu de temps une oeuvre cinématographique culte avec son humour très noir, ses dialogues crus et acerbes mais tellement jouissifs (on connaît tous au moins une réplique du film), néanmoins c'est surtout son acteur principal qui crève l'écran, j'ai nommé Benoît Poelvoorde.
Film de fin d'études de Rémy Belvaux à la base, des séquences furent ajoutées pour que le long métrage puisse sortir dans les salles de cinéma. Faute de moyens financiers, C'est arrivé près de chez vous fut tourné en noir et blanc sur une pellicule de 16 mm, ce qui n'empêcha pas le film d'être sélectionné pour le Festival de Cannes 1992.
C'est arrivé près de chez vous est un pseudo-documentaire qui suit les virées meurtrières de Ben (Benoît Poelvoorde), petit malfrat belge qui s'enrichit en butant des gens. Il explique face caméra ses théories sur la façon de tuer une personne, comment lester un corps afin qu'il ne remonte pas à la surface. Puis, il met en pratique ses propos en procédant à l'exécution de nombreux individus sans distinction de race, ni de sexe et ni d'âge. Pour arriver à ses fins, il a plusieurs cordes à son arc dont la bonne vieille arme à feu, l'étranglement mais aussi des techniques plus subtiles comme la peur provoquant l'arrêt cardiaque de sa victime. Pendant ce temps, l'équipe de tournage le suit toujours, sans se soucier du danger et sans réellement éprouver de remords concernant les crimes crapuleux de Ben. Au début suiveurs, ils vont peu à peu prendre part au massacre perpétré par celui-ci.
Le style documentaire en noir et blanc tourné caméra à la main, enrichi d'un montage saccadé et accompagné du trio acteurs-réalisateurs renforce le côté réaliste de ce long métrage.
En outre, le spectaculaire one man show de Benoît Poelvoorde, alors inconnu dans nos contrées, permet de véritablement rentrer dans la peau du personnage et donc de s'immerger pleinement dans le film. Une performance incroyable !
Enfin, même à la première vision, on retient déjà des bribes de dialogues. C'est dire si les dialogues sont parfaitement ciselés (répliques cultes oblige). Morceaux choisis :
Le facteur
«Tu vois généralement en début de mois je me paye un p'tit facteur. Je me lève le matin, et je prends ma matinée pour récolter les pensions. Ce qui me permet par la même occasion tu vois, de... de repérer les vieux qu'ont de l'argent hein. J'évite par dessus tout c'est les jeunes couples qui commencent parce que ça, ça pue la pauvreté hein. C'est désagréable. Mais les vieux, ils ont de l'argent ça c'est sûr. Des vieux pauvres j'en connais pas. »
Gamin...
«Je l'ai paumé. Gamin ! Gamin ! Allez viens ! C'est pour rire gamin ! Gamin ! Allez viens ! Ohé ! Faut pas rester seul dans ce bois hein ! »
Le pigeon
«Venez voir, regardez là haut près des verrières ! Regarde Rémy... Rémy, regarde... regarde ! C'est un couple, nous sommes en pleine période d'accouplement ! Regarde cette plume, tu la vois ? Elle est visqueuse, parce que le mâle secrète une matière grasse et puante qui attire la femelle dans ses filets ! C'est la nature ça...
[Il prend un air solennel]
Pigeon,
Oiseau à la grise robe,
Dans l'enfer des villes,
A mon regard, tu te dérobes,
Tu es vraiment le plus agile... »
Recette du cocktail Le petit Grégory
« Ben : Une larme de Gin, une rivière de Tonic, et ensuite, la p'tite victime... composée d'une petite olive, d'un p'tit morceau de sucre, et d'un p'tit bout d'ficelle. Et nous avons, le p'tit Gregory. Petit rappel de barème ! Combien de fois faut-il mettre le corps de l'enfant quand on l'immerge ? Rémy ! Combien de fois le corps de l'enfant s'il-te-plaît Rémy ! TAIS-TOI LAISSE RÉPONDRE RÉMY !
Rémy : Une fois...
Ben : Oui ! Pourquoi parce que les os sont...
Tous : Poreux ! »
Verdict
Oeuvre culte ! A voir, à revoir et à rerevoir !