Alors qu’il part en vacances en Espagne avec sa fille, Michel Saint-Josse tombe en panne de voiture et se retrouve à partager le quotidien des locataires du camping des Flots Bleus, emmené par Patrick Chirac, un personnage haut en couleurs.
Pour les amateurs de Franck Dubosc, adapter «Camping» au cinéma était sans aucun doute la meilleur idée qu’il ait pu avoir jusqu’à ce jour. Car l’humoriste s’était fait une réputation inégalable sur la manière de passer ses vacances, dans une tente, ou dans une caravane. Croquant avec beaucoup d’humour le quotidien des ces campeurs de grandes vacances qui se retrouvent, avant tout, pour partager des moments de bonheur et de pleinitude, loin des soucis de la vie quotidienne. Le camping se vit un peu comme une religion ou comme un art de vivre, mais toujours comme le moment de l’année, où (presque) tout est permis. Et si le personnage de Patrick Chirac interpreté par Franck Dubosc (Asterix et Obelix aux jeux Olympiques) reste une sorte d’ovni dans l’ensemble, celui qui reprendra les grandes lignes des sketches de l’humoriste, il n’en demeure pas moins le miroir de tous les personnages du film partageant la même ambition : celle des vacances parfaites à tous prix.
Et si même parfois la caricature est poussé à l’extrême, avec Patrick Chirac, notamment mais aussi avec Jacky, magnifiquement interpreté par Claude Brasseur (La Balance), l’ensemble reste drôle et l’on s’amuse beaucoup aux facéties de la bande. Pourtant, on ne peut regretter qu’une poussée volontairement excessive du côté prolétaire de ce type de vacances. Car parfois les scénaristes se laissent aller à la caricature facile, un peu trop poussée donnant une image un peu trop dans l’excès en ridiculisant parfois les joies du camping.
Pourtant l’ensemble ne manque pas du tout d’intérêt et le public s’est vite retrouvé dans les personnages. Et le décalage créé entre Michel Saint-Josse et les habitants des Flots-Bleus, ne fait que rajouter de l’eau au moulin. Gérard Lanvin (Les spécialistes) s’amuse à jouer ce chirurgien qui ne comprend pas les joies de ces vacances où chacun partage un bout de terrain, s’agglutine à certaines heures aux sanitaires pour enfin prendre une douche, ou se promène en maillot de bain tout au long de la journée sans aucune pudeur minimale. Le scénario, parfois incisif, sait toujours toucher là où ça fait mal, pour le plus grand plaisir des spectateurs se retrouvant ou découvrant des caricatures tendres et parfois même nostalgiques. Le couple Brasseur/Demongeot forme une véritable osmose avec celui de Seigner/Dulery, et les joutes verbales, que les uns se lancent avec les autres, sont autant de moment de bonheur que les scénaristes ont su capter et retranscrire pour mieux faire plonger le spectateur.
En conclusion, «Camping» reste certainement la consécration de Franck Dubosc, qui de la même manière que d’autres humoristes ont pu le faire avant et après lui, transpose son personnage de Patrick Chirac sur grand ecran. Un véritable plaisir pour les spectateurs.
Camping 2 : Jean-Pierre Savelli, employé aux Mutuelles d’Assurances de Clermont-Ferrand, apprend que Valérie, sa fiancée, veut faire un break. Pour se ressourcer et retrouver calme et sérénité, il décide de changer de destination de vacances. Il atterit au Camping des Flots Bleus et tombe sur Patrick Chirac…
Il faut bien se rendre à l’évidence, mais ce deuxième volume des aventures des Flots Bleus fait fortement penser à celui des «visiteurs», tant les personnages ont perdu de leur saveur et tant on ne cesse de nous resservir une version répétitive des gags du premier, notamment avec Jacky, le personnage interpretté par Claude Brasseur.
Comme on pouvait le craindre, « Camping 2 » est une suite très en dessous du premier et ne parvient pas à totalement embarquer le spectateur dans ces nouvelles aventures dont la victime se retrouve être un Richard Anconina (Tchao Pantin) pas forcément très à l’aise et que l’on sent un peu perdu au beau milieu de cette bande de joyeux drilles un peu loufoques. Car toutes les recettes du premier sont à nouveau reprise dans ce second volet : les infidélités de Gatineau et les doutes de sa femme, les problèmes d’emplacement de Jacky Pic et les états d’âmes un peu étranges de Patrick Chirac. Seule nouveauté, mais pas forcément la plus amusante : une intrigue autour du camping qui forcera l’union de ses habitants.
Franck Dubosc s’implique un peu plus dans les aventures de son «Camping» mais se perd aussi un peu plus, et malgré le succès public du film, l’ensemble manque terriblement de saveur et n’atteint pas son but. On rit finalement très peu cette fois çi, en tout cas beaucoup moins que dans le premier, et le manque d’originalité et de renouvellement dans les gags ne laisse pas grand-chose à espérer pour le volume suivant, semble-t-il en chantier.
En conclusion, «Camping 2» est une grande déception, tant le manque d’originalité est flagrant. Difficile de rire une nouvelle fois aux aventures de Patrick Chirac et de ses amis des Flots Bleus. Décevant !