ALIEN :Le vaisseau commercial « Nostromo » et son équipage, sept hommes et femmes, rentrent sur Terre avec une importante cargaison de minerai. Mais lors d’un arrêt forcé sur une planète déserte, l’officier Kane se fait agresser, par une forme de vie inconnue.
« Alien, le huitième passager » est le deuxième film de Ridley Scott (Gladiator), et déjà, le réalisateur fait preuve d’un sens de l’esthétisme particulièrement pointu. Partant du principe de mettre en scène un huit-clos horrifique où les personnages se retrouvent face à une créature inconnue et particulièrement mal intentionnée, le réalisateur soigne avec brio ses ambiances et ses décors. Conscient que son film atteindra son but, s’il parvient à mettre le public en confiance et à lui donner une vision matériel du mal, Ridley Scott filme avec minutie sa créature en dévoilant ses aspects redoutables au compte goutte, faisant ainsi monter la pression tout au long du film. S’inspirant de Georges Lucas (Sta Wars) pour placer son action, notamment lors de la scène d’ouverture avec l’arrivée en écran du Nostromo, ou encore de Kubrick (2001 : L’odyssée de l’espace) avec ses longues mise en place silencieuses, le réalisateur maitrise sa construction narrative en s’offrant des possibilités immenses, malgré une unité de lieu qui peut avoir tendance à freiner le rythme de lecture du film.
Car le moins que l’on puisse dire au sujet d’ « Alien, le huitième passager », c’est qu’il tient en haleine le spectateur sans jamais relâcher la pression bien au contraire. La version de 2003, n’est d’ailleurs finalement pas si éloignée de la première, dont le réalisateur était déjà très satisfait, il a simplement rajouté quelques scènes qui lui permette de mieux renforcer sa narration.
ALIENS : Après 57 ans de dérive dans l’espace, Ellen Ripley est secourue par la corporation Weyland-Yutani. Malgré son rapport concernant l’incident survenu sur le Nostromo, elle n’est pas prise au sérieux par les militaires quand à la présence de xénomorphes sur la planète LV-426 où se posa son équipage.
Pour ce deuxième volet, changement radical de ton et de genre. James Cameron (Titanic) s’empare du sujet et lui donne une nouvelle dimension plus spectaculaire, et plus rythmée. Finit la mise en place minutieuse de Ridley Scott avec ses longs silences pesants, exit aussi la musique anxiogène de Jerry Goldsmith, mais place plutôt à celle plus imposante et guerrière de James Horner, qui complète la mise en scène énergique et spectaculaire de James Cameron.
Car en reprenant la licence, James Cameron profite de l’occasion pour faire avancer les technologies et utilise son goût pour le High-tech, qu’il ne cessera de mettre en avant tout au long de sa carrière, afin de donner une nouvelle impulsion à la créature de H.R.Giger. Réinventée par Stan Winston, le maitre des effets spéciaux et notamment créateur du Terminator, la créature du film s’affirme, derrière la caméra de James Cameron, comme l’une des plus terrifiantes de l’histoire du cinéma, la créature devient encore plus inquiétante que dans le premier volet, avec une mobilité plus fluide et une visibilité plus présente tout au long du film. James Cameron utilise son sens inné du rythme et donne un aspect plus militaire à son histoire, en utilisant ses sujets de prédilection : La corruption par l’argent et les colonisation.
Dans ce nouveau volet, le réalisateur d’Avatar, dont on peut s’amuser à trouver des points communs avec « Aliens le retour », plonge le spectateur dans une effervescence d’action, avec un rythme soutenu dont il maitrise parfaitement les ficelles. Plus High-tech que le premier volet, cette suite marque dès les premières minutes, sa différence avec une esthétique radicalement plus avancée et une narration plus militaire.
ALIEN 3 : Seule survivante d’une planète lointaine, Ripley s’échoue sur Fiorina 161, planète oubliée de l’univers, balayée par des vents puissants. Une communauté d’une vingtaine d’hommes y vit. Violeurs, assassins, infanticides, ce sont les plus dangereux détenus de droits communs de l’univers. L’arrivée de Ripley va les confronter à un danger qui sera plus fort qu’eux.
Longtemps renié par David Fincher, suite à de nombreux désaccords avec la production, notamment sur le montage, « Alien 3 » est un film bruyant et pas forcément très passionnant. Ce premier long métrage du réalisateur de « Seven » porte déjà la marque et le style de ce dernier : Une caméra fluide, des couleurs marquées, un sens évident des effets visuels et des influences présentes de réalisateurs aussi différents que complémentaires comme Georges Lucas avec qui Fincher a travaillé sur « Le retour du Jedi » ou encore Kubrick pour l’atmosphère anxiogène de certaines séquences.
Ce troisième volet prolonge la licence, et tente maladroitement de la renouveler, en sortant la créature et son ennemie jurée de son univers habituel. Seulement le film sombre sur le terrain post-apocalyptique pesant et tente de clore une fausse trilogie faisant fi des incohérences. Certains changements sont en désaccords parfois flagrant avec les choix esthétiques voulu par le réalisateur, ainsi l’alien profite de la technologie et ressemble plus à un vélociraptore victime d’une malformation handicapante.
Quand à Sigourney Weaver, elle semble aussi fatiguée que son personnage. L’actrice ne parvient plus à totalement convaincre dans cette nouvelle prestation, d’autant que ce nouveau volet ne lui demande pas autant d’efforts que le précédent volet. Simplement le scénario prête à Ripley une locataire imprévue, et pas forcément crédible, puisque le personnage ne rentre jamais en Contact avec les monstres.
Dans ces conditions, on comprend que David Fincher ait renié cette réalisation, et il faut attendre la version directoir's cut pour mieux apprécier ce troisième volet sans toutefois être totalement transcendé.
ALIEN RESURRECTION : 200 ans après la mort de l’officier Ripley, une équipe de généticiens ressuscite la jeune femme en croisant son ADN avec celui d’un Alien. Le cauchemar reprend. A bord de la station Auriga, Ripley donne naissance à un fils qui lui est aussitôt enlevé. Prisonnière elle s’efforce de renouer avec ses lointains souvenirs. Bientôt un autre vaisseau rejoint l’Auriga. Parmi l’équipage composé de brutes et de mercenaires, Ripley découvre une belle jeune femme nommé Call et avec qui elle va se lier d’amitié.
Difficile de reprendre une licence après un troisième volume très en-dessous des espérances du public. Pourtant, après avoir proposé le projet à Danny Boyle (Slumdog Millionaire), le studio confia les rennes au réalisateur français Jean-Pierre Jeunet (Le fabuleux destin d’Amélie Poulain). Et grand bien lui en prit, car le réalisateur s’approprie le sujet lui donne une nouvelle dimension. Tous les codes du réalisateur se retrouvent dans ce quatrième volet, une esthétique pointue, des personnages ciselés au plus prêts et un ton parfois décalé qui sort ce nouveau volet de la nouvelle redite d’un film à effets.
Le réalisateur pose un regard différent sur la créature, lui donne une nouvelle dimension en lui créant de nouveaux codes d’existences, s’octroie les services de Pitof (Vidocq) pour le redéfinir visuellement et reprend certaines ficelles des premiers volets pour intégrer son film à la saga, comme par exemple l’ordinateur central prénommé « Papa » en référence à celui du Nostromo qui s’appelait « Maman » . Jeunet profite d’un scénario basique, même s’il fait preuve d’originalité, du moins jusqu’au début du combat contre les aliens.
La distribution est d’ailleurs particulièrement bien choisie et participe à rendre totalement original ce nouveau volet. Notamment Ron Pearlman (Le nom de la rose) ou encore Dominique Pinon (La cité des enfants perdus) qui viennent donner un véritable sens à la mise en scène de Jean-Pierre Jeunet, parfois lyrique, parfois burlesque et magistralement dantesque. Le film du réalisateur français est une réussite en tout points.