Honey Daniels a longtemps attendu de révéler au monde ses talents de danseuse, et maintenant son désir le plus cher est sur le point de se réaliser, mais la route vers le succès n’est pas aussi lisse qu’elle n’y parait.
Les laboratoires pharmaceutiques viennent de trouver une nouvelle arme : « le film qui donne mal à la tête ». Et Bille Woodruff est certainement leur meilleur allié, car avant d’enfoncer le clou avec le terriblement navrant « American Girls 5 » et son effet irritant oculaire, le réalisateur avait déjà officié dans le film Hip-Hop. « Honey » pouvait pourtant laisser présager d’un réalisateur désastreux, à la mise en scène inexistante et aux idées originales totalement invisibles. Les années 50 ont eu Ed Wood comme « pire » réalisateur, les années 2000 auront Bille Woodruff. Avec une mise en scène répétitive, des morceaux Hip-Hop tellement poussés dans les basses que mon cerveau en tremble encore, rien ne nous ait épargné, encore moins les chorégraphies pompeuses et sans aucune originalité. Prenez l’ensemble des films « Sexy Dance », « Street Dance » et globalement tout ce qui se finit par « Dance » et vous aurez « Honey ».
Mais soyons honnête, ne mettons pas tout sur le dos du réalisateur, le pauvre doit faire un film avec le scénario d’Alonzo Brown (Mon cousin Skeeter) et Kim Watson (qui signe là son premier scénario) . Et là, on se demande même comment une telle histoire a pu passer la barrière de la production, si ce n’est le prétexte à accumuler des musiques pesantes avec des chorégraphies pseudo-spectaculaires pour faire vibrer un public d’amateur de voitures tunées et de caissons de basses embarqués. Les scénaristes accumulent les clichés, font dans le surplus de tout et participent encore à une ghettoïsation de minorités. Le film montre une métisse, dans un quartier noir gangréné par les gangs qui tentent de lutter contre un méchant blanc plein d’argent, qui n’en veut qu’à son intimité.
Globalement, le film n’amène rien, est aussi léger qu’un mur de parpaings, et sa mise en scène est aussi fine qu’une main de maçon tenant la truelle. Et encore, a ce moment de la chronique, je n’ai pas encore parlé du jeu de l’actrice principale : Jessica Alba (Les 4 fantastiques). A ce niveau de jeu l’actrice est en phase totale avec son réalisateur, transparente comme rarement une comédienne ne le fut. Même lors des chorégraphies censées la mettre en valeur, la jeune femme est inexistante, on la prendrait presque pour le balais caché dans un coin du décor. Le pire de la prestation étant le final, plein de bons sentiments, dans lequel la comédienne échoue lamentablement lorsqu’elle doit jouer la surprise mêlée à la joie.
En conclusion, après les yeux c’est donc le cerveau qui a pris. « Honey » confirme au moins une chose : le réalisateur Bille Woodruf doit absolument arrêter de faire des films. Bon il faut que j'ailles me coucher maintenant, car mon cerveau tremble encore de ce film, quel supplice !