Parmis tous les marchands de Londres, Ebenezer Scrooge est connu comme l’un des plus riches et des plus avares. Ce vieillard solitaire et insensible vit dans l’obsession de ses livres de comptes. Pourtant Scrooge va vivre un Noël qu’il n’est pas prêt d’oublier.
L’un des comptes de Dickens le plus adapté au cinéma comme à la télévision, revient sous la direction de Robert Zemeckis. L’histoire de ce commercant riche et avare qui voit sa nuit de Noël perturbée par la visite de trois fantômes venus lui faire preuve de la tristesse de son existence et de de la nécéssité d’être généreux, est à coup sur la plus belle célébration de la fête de Noël. Mais le conte de Dickens va bien au-delà de cette lecture basique, il decrit le tourment grandissant de la Grande-Bretagne au milieu du 19ème siècle. Une Angleterre qui voit son industrialisation bouleverser sa société et faire apparaitre un grande nombre d’inégalité et jette les enfants dans la rue. De ce constat, chaque fois plus alarmant, Dickens en tirera des livres passionnants autant que térrifiants tels que «Oliver Twist». C’est au milieu de cette misère chaque fois plus envahissante et du rejet des populations de ses victimes que l’auteur anglais ecrira «A Christmas Carol», dans lequel apparaitra pour la première fois Scrooge. Tout en valorisant et en véhiculant les valeurs de Noël, Charles Dickens décrit la société dans laquelle il vit avec beaucoup de rudesse et de sincérité, une époque où les riches se déshumanisent au détriment d’une population dont les souffrances s’accumulent au quotidien.
Ce conte populaire de la littérature anglo saxonne fut maintes fois adapté au cinéma et à la télévision, avec chaque fois plus ou moins de bonheur. Les studios Disney ont trouvé dans cette histoire de Dickens, le support idéal pour mettre en image les valeurs véhiculées par le studio : Que ce soit avec Mickey et Picsou, ou avec les Muppets, que ce soit sur grand ou petit ecran, le géant de Fairbanks nous propose régulièrement une revisite de «Christmas Carol». Cette fois ci les commandes ont été confiées à Robert Zemeckis (Le pôle Express) pour une version de luxe en Motion Capture, avec Jim Carrey (The Mask) dans le rôle de Scrooge.
Et version De luxe est un mot faible, car Robert Zemekis et son équipe affinent la technologie de capture de mouvements des acteurs, leur offrant ainsi une palette infinie de possibilités tout en respectant les compositions de ce casting de rêve. La mise en scène est d’ailleurs énergique à souhait et colle au plus prêt du conte de Dickens. Gardant toute les nuances de l’histoire jusqu’à parfois même être impressionnant pour les enfants les plus petits. Car le réalisateur ne souhaite pas faire une redite épurée des passages marquants de la trame, mais au contraire une adaptation des plus fidèles qui ne se refuse pas le droit de plonger le spectateur au cœur l’expérience marquante de Scrooge.
Pour cela il peut bien évidemment compter sur la prestation, forcément impeccable d’un Jim Carrey méconnaissable qui a la bonne idée de ne pas en faire de trop et qui ne se laisse pas trop impressionner par la technique de captation. L’acteur colle parfaitement au personnage et lui donne toute sa crédibilité en respectant les nuances du héros. Le reste de la distribution se laisse porter par la mise en scène méticuleuse du réalisateur, notamment Gary Oldman (Léon) qui multipliet aussi les rôles dans cette nouvelle adaptation et montre toute l’étendue de son talent.
En conclusion, «Le drôle de Noel de Scrooge» est une version de luxe du Conte de Charles Dickens que Disney semble particulièrement apprécier. Robert Zemeckis réalise ici un film méticuleux qui colle au plus prêt de l’histoire original. Pour cela il a pu s’appuyer sur une distribution merveilleusement efficace.
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