Royce, un mercenaire, se retrouve obligé de mener un groupe de combattants d’élite sur une planète étrangère. Ils vont vite comprendre qu’il servent de gibier pour des «Prédateurs» particulièrement affamés.
Roberto Rodriguez c’est «Une nuit en enfer», «Spy Kids», plus proche de nous «Machete», c’est aussi un producteur de films qui, de la même manière que Quentin Tarantino, fait revivre les styles qui ont marqué son adolescence, en l’occurrence le «Predator» de John Mc Tiernan. Mais la question qui se pose c’est : Et pourquoi Robert Rodriguez n’a pas réalisé ce remake, plus ou moins assumé ?
Et bien la réponse se situe certainement du côté du scénario, car cette nouvelle version des «Predators» manque terriblement d’une histoire qui tienne la route. En effet la trame imaginée par Robert Rodriguez et ses camarades n’est qu’une longue succession de situations grotesques dont on ne sait jamais réellement si l’on doit en rire ou en frémir. Car si le rythme y est soutenu, il ne parvient jamais à totalement rendre le spectateur accros, voir même il l’emmènerait plutôt dans les tréfonds de l’ennui. Le scénario tente maladroitement de reprendre les ficelles de l’original avec les chasseurs qui sont en fait les proies, les prédateurs qui attaquent sans être visible pour ensuite apparaitre de toute leur horreur. De la même manière que dans le film de Mc Tiernan, «Predators» est un alien de bas étage, mais ici la question du remake se pose, d’autant plus qu’il n’apporte rien de plus qu’une nouvelle succession de massacres. Et cela est d’autant plus décevant de la part d’un réalisateur aussi original que Rodriguez.
Mais la direction du film est confiée à Nimrod Antal (Blindés) comme si le producteur voulait se dédouaner de la pauvreté de son histoire. S’il soigne sa réalisation, le réalisateur se fixe un peu trop sur les effets spéciaux et sur l’hommage qu’il souhaite faire à son modèle pour se concentrer réellement sur son histoire. En fait tout le problème est là, les plans sont soignés, les effets parfaitement bien dosés mais comme disait le proverbe africain «Prenez un bout de bois, sculptez le de toutes les manières, cela reste un bout de bois».
Et ce n’est pas la distribution qui vient arranger l’ensemble, à commencer par Adrian Brody (Le pianiste) qui est certainement le mercenaire le plus improbable de toute l’histoire du cinéma américain. L’acteur tente par tous les moyens de prendre, tous muscles tendus, ce rôle de gros bras, il n’en demeure pas moins tout aussi peu crédible. Même chose pour Alice Braga qui nous fait une pâle copie de Michelle Rodriguez, pourtant le modèle n’était pas dur à imiter mais le constat est identique : pas du tout à la hauteur.
En conclusion, «Predators» est un film inutile dans la filmographie de Robert Rodriguez qui n’assume que le rôle de producteur. L’histoire est inexistante et les comédiens en totale désaccord avec le sujet. Un ratage complet, que seuls les effets spéciaux viennent relever.