Ben Stone coule des jours heureux avec ses quatre inséparables copains, Jonah, Jason, Jay et Martin, aussi glandeurs et debraillés que lui. Outre leur amitié, un projet hautement économique et culturelle les unis : Un site payant qui répertorie les scènes nues de leurs actrices préférées. Un soir de beuverie, Ben rencontre Alison Scott, une belle assistante de production venue fêter sa nomination en tant que présentatrice. De verres d’alcool en verres d’alcool, le réveil finit par être douloureux, particulièrement lorsque Alison va apprendre qu’elle est enceinte de Ben.
Toujours à la réalisation et au scénario, Judd Apatow (40 ans, toujours puceau) donne une nouvelle comédie aux accents graveleux et aux touches d’émotions qui font sont style inimitable. Car le personnage principal reste en marge des critères de la société, avec tout ce que cela implique de blagues douteuses, d’humour potache mais de simplicité et de décalage aussi. Le réalisateur garde une construction similaire aux précédents films et touche encore juste. Car ici, il traite de la grossesse vécue par les hommes, surtout ceux qui n’ont jamais pensé à cela. Sous couvert d’une comédie grasse, il offre une reflexion simpliste mais proche de la réalité du passage de l’insouciance adolescente au statut de père responsable. Finit les soirées beuveries, finit les drogues, tout cela sont des décisions difficiles à prendre que le réalisateur nous distille avec humour tout au long de son film.
Avec un ton volontairement nostalgique et ses répliques grossières assumées, Judd Apatow emmène son audience dans les méandres de l’aventure de ses deux personnages diamétralement opposés, mais qui doivent apprendre, par choix communs, à apprendre à se connaitre et voir même à se découvrir des sentiments. Reprenant les grandes lignes de la comédie romantique tout en y insufflant un véritable souffle nouveau et en n’hésitant pas à transgresser les règles pour ne pas offrir au spectateur une énième comédie sur la façon dont les hommes peuvent vivre la grossesse de leur compagne. Ici Judd Apatow nous expose une nouvelle situation, la grossesse accidentelle vue des deux côtés.
En s’appuyant sur une distribution inspirée et parfois même touchante, Judd Apatow garde l’identité pleine et entière de son style. Katherine Heigl (Grey’s Anatomy) et Seth Rogen (The Green Hornet) forment un couple aussi décalé que cohérent. L’actrice semble, beaucoup s’amuser dans l’interpretation de cette présentatrice dépassée par sa grossesse, qui doit apprendre à aimer le futur père de son fils ou tout du moins l’accepter. Et l’acteur donne toute une sensibilité bienvenue au héros qui, malgré des repliques grasses et des actions d’ados attardés, parvient à nous toucher.
En conclusion, « En cloque mode d’emploi » confirme les qualités de son réalisateur et scénariste, avec une histoire drôle, originale et toujours aussi graveleuse, avec des réflexions potaches comme on les aime.