Le Lundi Matin, lorsque ses collègues décrivent avec force détails leurs exploits libidineux du week-end, Andy Stitzer, 40 ans, se sent bien penaud, car il est encore puceau. Partagés entre hilarité, incrédulité et consternation, ses amis Jay, David et Cal décident de prendre en main sa tardive initiation : de gré ou de force, Andy va devoir franchir le Rubicon.
Judd Apattow est un réalisateur qui semble se spécialiser dans la comédie graveleuse, bien grasse et souvent politiquement incorrect. Qu’il soit scénariste, producteur ou bien dérrière la caméra, le sujet ne manque pas d’inspirer Apatow, qui semble en faire son fond de commerce. Fort d’une carrière qui ferait rougir Max Pecas (Deux enfoirés à St Tropez), le réalisateur américain s’entoure de la même équipe d’acteurs, qu’ils soient à la télé ou sur grand ecran, comme Steve Carrell (Evan tout puissant) ou encore Jay Baruchel (L’apprenti Sorcier). « 40 ans, toujours puceau » n’est pas le premier grand succès de son auteur, mais certainement celui qui l’impose comme un nouveau roi de la comédie grasse, avec tout ce que cela implique d’allusions graveleuses, de répliques presques cultes et ainsi de suite. La nouveauté ici, vient du fait de faire du héros d’un Teen Movie, un homme d’une quarantaine d’année, confronté aux mêmes problèmes que ceux qui sont d’habitude réservé aux ados libidineux.
Dans les années 80, la série des « Porky’s » avaient ouvert la porte, puis dans les années 90 ce fut « American Pie » qui vint reprendre le flambeaux ouvrant la porte à une série de films dont l’intelligence cède systémiquement la place à l’inepse, depuis plusieurs années, il y a la bande de Judd Apatow qui nous sort des comédies ouvertement graveleuses, mais qui ont l’intelligence de prendre le spectateur à contre-pied. En l’occurrence, ici, le réalisateur ne force pas le trait plus que nécessaire, autour d’un héros dont la spécificité parle pour lui. Le spectateur est d’ores et déjà pris dans les méandres d’un sujet intriguant qui le fait de se retrouver dans la peau des copains d’Andy Stitzer. Le film ne résonne pas comme le chef d’œuvre de profondeur qui se retrouvera aux Oscars, mais il a le mérite de caricaturer tout en gardant une forme de respect envers son personnage, qui se teinte en tendresse, pour une souffrance intérieure que l’on imagine facilement.
Mais il faut le reconnaitre, la force du film réside principalement dans le rôle tenu par Steve Carell. L’acteur aime son personnage et lui donne une véritable tendresse dans sa gestuelle, mais surtout dans son regard. Comme un Droopy permanent qui ne parvient pas à cacher un humoriste imposant, Steve Carell lui donne une véritable dimension populaire qui manquait à Andy Stitzer. Jamais dans la facilité, l’acteur traite son personnage avec respect et justesse et complète le tableau, avec le reste de la distribution.
En conclusion, « 40 ans toujours puceau » est une comédie potache ouvertement assumée, qui garde finalement un grand respect pour son personnage proncipal et incite le spectateur à prendre la place des amis du héros et ainsi hésiter entre incredulité, hilarité et Consternation.