Moi moche et méchant se présente comme l’un des premiers grands films d’animation des studios Universal et l’exercice est plutôt réussit. Le déploiement du film sur support Blu-ray semble avoir fait l’objet de toutes les attentions, notamment du coté des bonus.
L’histoire en quelques mots
Dans un charmant quartier résidentiel délimité par des clôtures de bois blanc et orné de rosiers fleurissants se dresse une bâtisse noire entourée d’une pelouse en friche. Cette façade sinistre cache un secret : Gru, un méchant vilain, entouré d’une myriade de sous-fifres et armé jusqu’aux dents, qui, à l’insu du voisinage, complote le plus gros casse de tous les temps : voler la lune (Oui, la lune !)...
Gru affectionne toutes sortes de sales joujoux. Il possède une multitude de véhicules de combat aérien et terrestre et un arsenal de rayons immobilisants et rétrécissants avec lesquels il anéantit tous ceux qui osent lui barrer la route... jusqu’au jour où il tombe nez à nez avec trois petites orphelines qui voient en lui quelqu’un de tout à fait différent : un papa.
Le plus grand vilain de tous les temps se retrouve confronté à sa plus dure épreuve : trois fillettes prénommées Margo, Edith et Agnès.
La critique
Gru est un méchant mais il n’est pas le seul méchant sur la planète et de petits jeunes méchants pleins d’ambitions œuvrent pour prendre sa place de méchant le plus méchant. Pour garder son statut de méchant le plus méchant, notamment avec la nouvelle concurrence de Vector, il va devoir sortir de sa position acquise et se remettre en question. On imagine rapidement que le méchant va découvrir que la méchanceté n’est pas (obligatoirement !) la meilleure façon de vivre. Ce n’est évidemment pas une surprise et ce qui fait l’intérêt de ce long métrage d’animation c’est le chemin de cette rédemption, sachant que notre méchant Gru va rencontrer sur ce chemin trois orphelines qui vont rapidement lui casser son groove de méchant.
La concurrence animée des studios
Le segment du film d’animation est largement occupé par Disney (Pixar !) et Dreamworks. La Fox est devenu un véritable challenger avec notamment la saga de l’Age de glace et voici que maintenant Universal semble réclamer sa part du morceau. Manque plus finalement que Warner qui n’a jamais trouvé la bonne recette sur le segment animation.
La généralisation de la 3D et de ses revenus substantiels lors des sorties en salle est évidement une cause importante de la tentative d’Universal de se faire une place. Et il faut bien avouer que le démarrage est prometteur avec Moi, Moche et Méchant.
Méchant
Le parti pris des réalisateurs est de proposer un subtil mélange de naïveté (pour les plus jeunes) et d’impertinence (pour les autres). Parents qui n’avaient pas encore vu ce film ne tremblez en croyant qu’une déferlante de méchanceté va effrayez vos bambins ; elle se résume soit à percer le ballon d’une gamine, soit à voler la lune. Nous sommes donc dans le pur imaginaire méchant, constamment bercer d’une dérision accessible aux plus jeunes. Et c’est bien là que réside la force de film qui plait à tous les publics, les plus jeunes car les situations sont cocasses (notamment la description du quotidien d’un méchant chez lui et dans son atelier) et que le soit disant méchant est constamment roulé dans la farine et les moins jeunes car les situations et les gags sont suffisamment subtils pour ne pas ennuyer.
Minions
Pour appuyer le décalage entre méchanceté et loufoquerie, les réalisateurs ont un quelque sorte répliqué ce qui a fait le succès de la franchise L’âge de glace (le producteur Chris Meledandri est également celui de l’Age de glace) en créant les Minions, des bestioles par centaines qui sont de fait la cheville ouvrière de notre méchant gru. Mélange de naïveté et de crétinerie (on retrouve des mimiques et des situations bien connues chez les lapins crétins) ils ajoutent de vrais sourires ou rires à la trame générale. Ce sont certainement eux d’ailleurs les stars du film et les réalisateurs ne s’y sont pas trompé en ajoutant dans les bonus trois petites histoires très amusantes qui complètent la description du quotidien soulignée dans le film.
En conclusion
Sans apporter un total renouveau, Moi, moche et méchant permet de se réjouir sans peine sur ce méchant confronté à une naïve jeunesse (quoi que !) et qui va devenir un papa (presque) modèle.