Alors que Los Angeles est ravagé par les bombes et pollué de cendres toxiques, Brad s’enferme dans sa maison pour se protéger en se calfeutrant portes et fenêtres comme les autorités le recommandent. Lorsque Lexi, sa femme, rentre, il refuse de la laisser entrer, affrontant du coup son premier cas de conscience.
Parfois en visionnant un film, on ressent comme une injustice flagrante. Soit parce que la traduction française du titre de film frise le ridicule, soit parce que l’absence de distributeur en a fait un film confidentiel sorti directement en blu-ray. Dans le cas présent; tout y est, une hésitation permanente qui frise le ridicule autour de la traduction du titre : « Right at your door », en français : « A votre porte ! » qui devient d’abord : « Etats d’urgence », pourquoi pas, pour au final sortir sous le titre racoleur et dénué d’intérêt : « Los Angeles : Alerte Maximum ».
Pourtant le film de Chris Gorak, méritait beaucoup plus d’intérêt, et pas seulement parce qu’il fit parti de la sélection 2006 du festival de Sundance, mais qu’il s’agit d’un huit-clos parfaitement bien maitrisé qui hypnotise le spectateur dès les premières minutes. Suite aux attentats du 11 Septembre 2001, le réalisateur a imaginé une ville des Etats-Unis, en l’occurrence Los Angeles, prise sous le feu de bombes dégageant un gaz toxique, obligeant les autorités à décreter l’état d’urgence et ordonnant aux familles de se calfeutrer dans leur maison. Posant ainsi une question : Et vous que feriez vous ?
Le scénario de Chris Gorak est d’ailleurs solide sur tous les points, car le réalisateur amène minutieusement le spectateur dans la reléxion, sur ce que l’on ferait dans la situation de Brad : Est-ce que l’on ouvrirait la porte ? Est-ce que l’on finirait par craquer par amour pour la moitié ? Serions nous prets à nous sacrifier ? La peur de la mort est-elle plus forte que l’amour ? Autant de questions qui sont amenées avec beaucoup de subtilité et de maitrise. Gorak a construit son scénario au fur et a mesure de l’avancement du projet et l’ensemble garde une réelle cohérence.
La plus grande difficulté dans un huit-clos consiste à conserver l’intérêt du spectateur, à trouver le rythme afin de capter son attention, et à savoir imposer une tension tout au long du film. Et dans « Right at your door » le réalisateur fait monter la tension avec minutie, plonge son auditoire dans la detresse des personnages et parvient à nous surprendre à chaque fois en reprenant les étapes de la mort : Le refus, la depression et enfin l’acceptation. Le film tient une ligne de conduite et ne déraille jamais, la progression se fait avec qualité et minutie et peut se reposer sur une distribution impeccable.
Le duo Rory Cochrane (Public ennemies) et Mary McCormack (Chambre 1408) fonctionne à merveille. Les deux comédiens se complètent avec justesse et leurs compositions sont affutées au plus juste. Rarement un duo fut aussi impeccable et participa à la réussite d’un film.
En conclusion, injustement oublié du reseau de distribution cinématographique, « Right at your door » est un film parfaitement maitrisé. Un huit-clos intelligent qui parvient à impliquer le spectateur dans le processus de reflexion du film. A voir !
Une image soignée avec des couleurs particulièrement bien tenues. Les contrastes donnent une véritable profondeur à l’ensemble Le support est d’une grande efficacité pour respecter les choix de lumière du réalisateur et ainsi mieux plonger le spectateur dans cette ambiance sombre et parfois oppressante.
Une piste DTS-HD Master audio qui tient ses promesses, mais qui souffre d’un léger surgonflage en basse, particulièrement dans les scènes d'ouverture. Pour le reste la spatialisation reste cohérente, même si les dialogues sont parfois un peu en retrait. La dynamique reste brillante et l'ambiance est retranscrite avec beaucoup de brio.