Devil

A Philadelphie, cinq personnes se retrouvent bloqués dans un ascenseur. Une expérience qui va se transformer en cauchemar, lorsque des évènements terrifiants vont s’inviter à la fête.

On connait le goût prononcé du réalisateur M. Night Shyamalan pour les mise en place d’ambiances pesantes où les morts et les vivants cohabitent avec plus ou moins de bonheur, où le fantastique peut parfois tourner à l’horreur. Et bien « Devil » semble faire partie de ces films que le réalisateur n’a pas voulu forcément réaliser pour cause d’emploi du temps surchargé mais en avait écrit le projet sous le titre évocateur de "The Night Chronicles" , mais une chose est sûr, la matière des films haletants que le réalisateur de « Sixième sens » affectionne, est bien présente.

Un endroit clos, une situation pesante, une enquête à tiroirs et le tour est joué. Et le réalisateur John Erick Dowdle (En quarantaine) semble avoir bien compris le style, et le maitrise avec beaucoup de savoir-faire. Dans un style qu’il connait bien et dont il a appris les codes, le réalisateur ose les plans risqués, garde un rythme soutenu et entraine le spectateur dans une intrigue qui ne cesse de le troubler pour mieux imposer une ambiance et le faire hurler ou sursauter lorsque le besoin s’en fait sentir. Le scénariste Brian Nelson (Hard Candy) donne tout le volume nécessaire aux projets de Shyamalan qui signe là le premier volet d’une trilogie qu’il a décidé de confier à de jeunes réalisateurs talentueux pour mieux les laisser s’imprégner de l’art du maitre en la matière. Et d’ailleurs tout y est : Les plans soignés, les personnages à deux faces, l’intrigue qui s’épaissit pour finir sur un retournement de situation, Shyamalan se prend pour un gourous et cela se voit jusque dans la musique envahissante.

Pour soigner ses ambiances, le réalisateur s’est alloué les services du directeur de la photo de Shyamalan, et cela se voit immédiatement dès les premiers plans, le superbe générique inversé, ou encore les plans de l’ascenseur, les plans serrés et les jeux permanents entre lumière et obscurité, comme un stroboscope horrifique.

En tout cela le film est une réussite digne des meilleurs moments de Shyamalan, la participation y est minutieusement interprétée et il est impossible de ne pas plonger à corps perdus dans ce film terrifiant et passionnant.

Une image soignée, qui sait se faire brillante avec des noirs présents, des contrastes bien dosés pour mieux habiller l’atmosphère du film, et respecter ainsi les lumières soignées du directeur de la photo. Les couleurs parviennent à garder une certaine chaleur et les verts ressortent avec intelligence, toute l’angoisse qui justifie leur présence. L’ensemble est soigné, mais semble particulièrement surdimensionné aux idées que nous pouvions éventuellement se faire.

La piste DTS-HD Master Audio en VO est minutieuse, elle parvient avec beaucoup de subtilité à envelopper le spectateur et à ainsi créer une ambiance à la hauteur du film. Les basses sont imposantes, presque assourdissante lorsque le besoin s’en fait sentir, puis elles ne font plus discrète pour donner plus de relief sans toutefois perdre en ambiance. Encore une fois, les autres versions se contentent d’un DTS 5.1 qui, forcément perdent en subtilité et en finesse.