Battle for honor : La bataille de Brest Litovsk

Le 22 Juin 1941, Hitler lance l’opération Barbarossa et envahit l’URSS. Les troupes allemandes envahissent la Biélorussie avec comme objectif prioritaire la forteresse de Brest-Litovsk, point stratégique de la région. L’invasion ne devait durer qu’une journée, elle durera en fait plusieurs jours.

Le cinéma russe est très loin de se limiter à des productions austères imbibées de vodka revenant sur les grandes heures des royaumes mongols. Il sait aussi parler des heures sombres de notre histoire plus proche, comme la deuxième guerre mondiale et ses millions de morts, victimes innocentes ou soldats d’une résistance. Dans « Battle for Honor », le réalisateur revient sur le point de départ de ce conflit dans la partie Est de l’Europe. Une première bataille qui fit comprendre aux Allemands que la guerre de ce côté de l’Europe ne serait pas si facile à gagner.

Alexander Kott réalise ici un film héroïque en tout point, car il parvient, comme avaient pu le faire de grands réalisateurs américains auparavant, à faire ressentir toute l’horreur, autant que la surprise de cette bataille à laquelle personne ne s’attendait réellement. Avec un sens de la mise en scène particulièrement aigue, il s’autorise des reconstitutions minutieuses et dynamiques qui feraient pâlir n’importe quel Michael Bay. Le réalisateur ne cherche pas à tout prix à faire dans le sensationnel, mais il tente au contraire de faire de son film un tableau le plus fidèle possible de l’incertitude, autant que de l’espérance des gens prisonniers du conflit et involontaires témoins d’un drame qui s’annonce.

Alexander Kott ose tout et cela se voit à l’écran, la désolation, l’horreur, mais aussi les regards qui savent en dire beaucoup, il dirige une pleïade d’acteurs qui ont compris qu’il fallait laisser les habitudes un peu vieillottes d’un cinéma qui sait se renouveler. Pour cela il n’hésite pas à lorgner sur les terres du voisin américain, en mêlant la romance à l’horreur, en appuyant sur le courage volontaire ou non de ces soldats et civils qui luttèrent pour repousser le plus longtemps possible l’ennemi qui s’avance dangereusement, sans aucune pitié pour les victimes qui se présentent à eux.

Et la distribution, puisque l’on parlait d’elle, est effectivement à la hauteur des ambitions du réalisateur. Sobre et inspirée, elle nous évite les grands gestes et les grandes tirades typiques du cinéma russe. À l’image de Pavel Derevyanko (Leningrad) qui donne à son personnage toute la retenue nécessaire pour ne pas en faire une caricature. L’acteur se cantonne à s’ilmmerger dans le conflit et à en restituer tout le paradoxe de sa fonction.

En conclusion, « Battle for Honor » ne bénéficie que d’une sortie direct en vidéo, mais aurait bine mérité sa place sur grand écran tant le réalisateur fait preuve de véritables qualités narratives, d’un véritable sens du rythme et de la mise en scène. A voir Absolument !

Une image soignée, qui sait se faire brillante avec des noirs présents, des contrastes bien dosés pour mieux habiller l’atmosphère du film, et respecter ainsi les images soignées du directeur de la photo. Les couleurs parviennent à garder une certaine chaleur et les rouges et, bleus et jaunes dominant dans la mise en scène ressortent avec intelligence, toute l’angoisse qui justifie leur présence. L’ensemble est soigné, et assure dans le même temps le succès de ce film.

La piste DTS-HD Master Audio en VO est minutieuse, elle parvient avec beaucoup de subtilité à envelopper le spectateur et à ainsi créer une ambiance à la hauteur du film. Les basses sont imposantes, presque assourdissantes lorsque le besoin s’en fait sentir, puis elles ne font plus discrète pour donner plus de relief sans toutefois perdre en ambiance.