Rabbit hole

L'histoire
Becca et Howie Corbett tentent de redonner un sens et un nouveau souffle à leur couple, après la mort de leur fils tué dans un accident de voiture. Pour y arriver, chacun a sa manière, Becca se rapproche du jeune qui a renversé son fils, tandis que Howie participe aux séances de thérapie de groupe.

La critique
Comment raconter une histoire qui parle de la mort et du deuil sans tomber dans le pathos, le voyeurisme et l'ennuie, quand ce n'est pas abordée avec l'humour British (ex: Quatre mariages et un enterrement) ? La solution a été trouvée par le scénariste David Lindsay-Abaire (qui est aussi l'auteur de la pièce de théâtre d'origine).

Rabbit hole plonge le spectateur dans la vie du couple Corbett sans les présenter, sans savoir ce qui les rend si distants l'un de l'autre. Ce n'est qu'au fur et à mesure de l'avancée du film qu'on découvre le drame qui les a frappé. Cette découverte est menée avec une grande maitrise du point de vue scénaristique, avec subtilité et sans artifices. Très loin d'une production hollywoodienne.
Les personnages sont aussi traités avec intelligence et retenue. Malgré le malheur qui les touche, ils savent garder une dignité et une grâce. Il y a bien sûre des moments de tristesse et de larmes, mais ils ne durent jamais longtemps, pour alourdir le film.
D'ailleurs, ce qui est remarquable immédiatement, c'est ce sentiment de sérénité, et de vie qui se dégagent en permanence du film, en lieu et place de la morosité et de la tristesse.

La réalisation va également dans ce sens, en adoptant une photographie dominée par le blanc, et beaucoup de couleurs (bleu, rouge, jaune...). La lumière est omniprésente dans le film. Les cadres sont larges, avec des plans soignés.

Les interprètes (Nicole Kidman et Aaron Eckhart) jouent avec justesse, avec beaucoup de retenu par moment, et des moments où leurs personnages laissent exploser leur colère et tristesse. Les rôles secondaires sont également dirigés avec talent par James Cameron Mitchell.


Conclusion
Malgré le sujet du film, Rabbit hole n'est jamais ennuyeux, triste et déprimant, au contraire...Le talent du scénariste, du réalisateur et des interprètes y sont pour beaucoup. Séance de rattrapage indispensable pour ce petit film injustement oublié lors de sa sortie en salle.

L'image a été encodée en AVC avec un débit de 23 Mbps, pouvant parfois atteindre les 30 - 35 Mbps, au format d'image de 1.78:1.

L'image est extrêmement plaisante à regarder, ne subissant aucun souci de compression, ni de manipulation hasardeuse telle que le DNR ou le Edge Enhancement. Elle ne comporte pas de grains, ce qui est normal, puisque le film a été tourné en numérique avec la caméra Red One (la même caméra utilisée par David Fincher pour son film "The social network").
La définition, contraste et les couleurs s'avèrent excellents. Les Noires ne sont pas tout à fait noires par moment, mais légèrement grises (numérique oblige).

Au final, la qualité de l'image est tout à fait satisfaisante, France télévision a réalisé un transfert respectueux du travail du réalisateur.

Pour une fois, la VO et la VF sont sur un même niveau, bénéficiant toutes les deux du DTS HD MASTER AUDIO 5.1, avec à peu près le même débit de 2.0 Mbps.

Rabbit hole n'est pas le genre de films fait pour exploiter et solliciter les enceintes Surrounds, ni le caisson de basses de manière intensive et expressive. C'est un drame intimiste qui repose surtout et avant tout sur les dialogues.
Ce n'est donc qu'en de rares occasions que les canaux Surrounds sont exploités, de manière minimaliste (sons d'ambiance, musique).

Au final, les deux pistes sonores, VO et VF s'en sortent haut la main.