LA 14EME LAME

Catégorie
Cinéma
Titre Original
Jin Yi Wei
Genre
Pays
Chine
Date de sortie
29/09/2011
Réalisateur
Format
Blu-Ray
Boitier
Amaray
Producteurs
Susanna Tsang ; Wang Tianyun
Scénaristes
Daniel Lee
Compositeur
Henry Lai
Editeur
Edition
Standard
DureeFilm
107
Support
Critique de Simon Bitanga
Dynastie Ming : L’empereur dispose d’une milice impériale secrète, les Gardes du Brocard (Jinyi Wei) qui peuvent agir en marge des lois pour mener à bien des missions généralement d'espionnage, traque, torture ou suppression de potentiels ennemis de l'Empereur.
Le plus fort d'entre eux les commande et prend le nom de Qinglong. Il lui sera remis un coffret comprenant 14 Lames destinées à questionner et/ou punir les "cibles".   

Le sceau Impérial étant le symbole du pouvoir absolu, il est détenu par le sage Conseiller Zhao Shenyan (Damian Lau), proche d'un Empereur plus préoccupé à forniquer que gérer les affaires du Royaume !! Jia Jingzhong (Law Kar-Ying), le chef des eunuques, caresse le pouvoir, donc le Sceau Impérial.
Il envoie Qinglong (Donnie Yuen) récupérer une mystérieuse boite détenue par Zhao Shenyan ainsi que sa tête, sous prétexte officiel de traîtrise … Mais les évènements feront prendre conscience à Quinlong de la supercherie d'un Jia, qui plus est secondé par Xuan Wu (Qi Yu Wu), un Jinyi Wei ambitieux !! 
Pour que Jia soit lavé de tout soupçon, il mande l'assistance du Prince Qing (Sammo Hung), l'oncle de l'Empereur qui tenta jadis un coup d'Etat dont l'échec retentissant lui a coûté ses jambes. Jia lui a permis de s'enfuir, non sans désintérêt ...
Le prince Qing envoie l'assassin Tuo Tuo (Kate Tsui) exécuter les quelques Jinyi Wei insoumis puis récupérer le précieux sceau détenu par un Quinlong décidé à rétablir la vérité sur cette affaire. Il se rendra aux confins du désert, rencontrera l'Escorte de la Justice et les Aigles du Ciel.

Tout ça en 1h45 (de pellicule) : autant dire que le temps presse.


TARGET RENEGADE


Les petits malins : ils annoncent en gros sur la jaquette que le réalisateur de la 14e Lame n’est autre que celui des 3 Royaumes. Naturellement le grand public (occidental (pas au courant)) peut penser aux diptyques de John Woo … Il y a bien un autre 3 Royaumes produit à la même période mais avec d’autres acteurs, d’autres ambitions et un tout autre budget (aka Three Kingdoms - Resurrection Of The Dragon).
Son metteur en scène, Daniel Lee, est doué et réputé pour styliser ses images (Dragon Squad, Black Mask). Il poursuit son incursion dans l’Histoire avec un Wu Xiu Pian où il y a des héros un peu méchants qui deviennent gentils, des personnages principaux pas trop méchants qui sont en fait gentils, de protagonistes gentils qui, heureusement, le restent ... Des méchants qui ont des circonstances atténuantes pour être méchants, des méchants sympas et des méchants très vils (et très méchants) ... Bref, c'est parfois schématique mais les personnages ne sont pas toujours aussi manichéen qu'on pourrait craindre :  

* Quinlong : sorte de Judge Dredd sous les ordres directs de l'Empereur. Son rang implique un haut degré de responsabilités et lourd d'un passé / destin chagrinant (entraîné à la dure à tuer depuis l'enfance). 
Donnie Yuen (Blade 2, Seven Swords, Hero, Ip Man) soigne sa dramaturgie et porte le fardeau de ce personnage avec brio : détaché, froid mais malin, réfléchi et puissant. Une vraie machine à punir, sans (trop) d'états d'âmes.
Une fois trahi et en fuite, il découvre des sentiments exclus de sa formation auprès du peuple (amitié, confiance, affection) et, lors de brefs moments de répit, le plaisir de s'ouvrir à autrui et dealer avec ses vieux démons ...
Mais attention, l'Honneur avant tout !  

Qiao Yong (Wu Ma), le chef de l'Escorte du Ciel (espèces de coursiers/gardes du corps), est un bon vivant vieil homme, sagesse incarnée doublée d'une réjouissante bonhommie inspirant à ses collaborateurs un respect et un dévouement illimités. Sa fille, Qiao Hua (Wei Zhao), espère secrètement autre chose de son union avec son ex-futur mari sur le retour (ça a l'air compliqué comme ça, mais dans le film, ça passe tout seul) ...
Wei Zhao (Les 3 Royaumes de John Woo, Shaolin Soccer, So Close) interprète ce mix typique de la femme forte, fragile et un peu gnangnan sur les bords. Son écriture reste solide, son rôle surprenant et ses moments avec Quinlong ne manquent ni de piquant, ni de situations comiques irrésistibles (la nuit du kidnapping, le passage au restaurant), ni de délicatesses (il y a quand même une romance convenue).

* Sammo Hung (Ce Marin des Mers de Chine, Zu 1 et 2, Le Flic de Shanghai, Ip Man 2) est l'amputé Prince Qing trempant dans des affaires douteuses ... Il ne sera vu longtemps et ne se battra pas pour mieux introduire son pendant actif, sa fille adoptive adorée Tuo Tuo (Kate Tsui) !  

* Juge (Chun Wu - Butterfly Lovers) est le chef des Aigles du Ciel. Avide d'argent et toujours à l'affût d'un bon chargement à dévaliser, il demeure un adversaire féroce (son épée boomerang est pleine de surprises !). Jamais très éloigné de ses compagnons, il traine son look très pirate (des Caraïbes (de Chine)), le ventre à l'air et le regard pétillant : c'est le quota beau gosse de ces dames !  

En parlant de combats, ceux de la 14e Lame sont motivants !! Il faut voir comment Donnie Yuen et ses comparses se démènent pour offrir de oppositions spectaculaires, assez bien mises en valeur : c’est talentueux, rapide, vif, souple ... Non câblées à outrance, les chorégraphies alternent de duels au sabre et à la mano (voire même les 2 en même temps, et quand c’est bien fait, c'est toujours quelque chose).
Quinlong affronte pas mal d’adversaires et si ces derniers débarquent avec tous leurs copains, ils seront toujours bien reçus ! Les balayant généralement d'un bon revers de main, il rencontre tout de même quelques combattants qui valent la peine d’échanger des coups pour plus de 10 secondes : c'est alors tour à tour très gracieux (combat contre le Juge du Désert et ses cadrages de la mort), très violent (la patte du tigre dans la forêt !) ou complètement titanesque (l'intuable Tuo Tuo).
A ce sujet, les joutes avec elle prennent des allures un peu fantastiques qu'on peut considérer comme une stylisation (ses opposants affrontent les vêtements vides de Tuo Tuo qui virevoltent dans les airs au ralenti … Une belle allégorie pour sa rapidité) et redéfinissent l’intérêt d'un affrontement (Tuo Tuo lui étant clairement supérieure martialement parlant, on se demande bien comment il va en venir à bout).  

Bref, c’est volontiers abusé pour titiller le plaisir du spectateur et c'est complètement tant mieux, même si le connaisseur trouvera leur durée un peu plus courte que la moyenne (excepté le mémorable final, un combat, c'est 3 minutes maxi. C'est qu'il est rudement fort, Quinlong !!).


La 14e Lame est avant tout de l'aventure bien mouvementée qui entremêle parties intimistes (les tourments intérieurs et amours contrariés du héros) avec un enjeu plus important (régler les questions de félonie et d'honneur) qui prend des accents de voyage initiatique ou l’épique est limité mais l’action omniprésente (monté efficacement, ce n'est jamais ennuyeux mais comme parfois ça va vite, faudra être attentif) !
Très agréable à regarder (belles images, beau plans, là où on l'attend sur le plan artistique avec ses costumes flamboyants et ses décors super), il bénéficie de nombreux trucages informatiques loin d'un bon vieux Stormriders ou d'un opulent Legend of Zu qui, malgré les efforts des artistes, peuvent se montrer parfois voyants ...    

La 14e Lame aurait largement pu plus plaire si le but était de faire un film sur les Jinyi Wei, développant leurs formations, leurs méthodes et leurs rapports (ici ellipsé en préambule et sous entendus lors de quelques dialogues) mais cela a un chouette petit côté éducatif historique sur les traditions chinoises du temps de la Dynastie Ming, avec une dénonciation des méthodes parfois cruelles d'agir pour réussir ou encore les rapports de forces entre généraux qui se haïssent mais doivent faire affaire par stratégie ou principe.
On peut retenir comme écho occidental ce côté western (des masses laborieuses + des voleurs qui se découvrent une moralité vont donner une bonne leçon aux nobles dont les structures sont bancales ; aspect pictural parfois ; héros solitaire pas forcément vertueux qui incarne une forme de salut moral) et ces grandes questions existentielles classiques (la dignité, le courage, la traitrise, ...).     

Pour finir, que contient le fameux coffret d'armes que se trimballe exclusivement Quinlong ? Ce n'est pas 14 armes mais une sorte de kit de torture et de sentence dont :
- 8 sont destinées pour les interrogations / torturer (Ciel, Terre, Rang, Loi, Sagesse, Confiance, Bienveillance et Bravoure)
- 6 sont destinées pour les exécutions / tuer (1 pour désobéissance à la Cour ; 1 pour ingérence dans l'Administration ; 1 pour infraction à la Loi ; 1 pour Trahison ; 1 pour ceux qui tuent leur Frères)

La dernière et 14 ème, en or, est destinée au Quinlong en cas d'échec dans l'exécution de sa tâche.
  

CONCLUSION :

Si vous aimez les belles histoires classiques avec quelques libertés, les combats acharnés, quand ça va vite, Donnie Yuen, les cheveux dans le vent, les beaux plans, les poses pas possibles, les chevaux en carton ou tout simplement vous êtes en manque d'un bon Wu Xia Pian récent dépaysant pas fondamentalement révolutionnaire, la 14e Lame a tous les ingrédients du bon cru convivial qui fait passer un excellent moment et laisse une bonne impression durable.
Définition
Couleurs
Compression
Format Vidéo
16/9 anamorphique couleur
Format Cinéma
2.35:1
Une image splendide fourmillant de détails, de couleurs et de noirs profonds !! Ne comptez pas sur la compression pour trahir le travail féérique de la photo, les mouvements parfois rapides de la caméra ou encore les magnifiques contrastes : elle est quasi sans faille !!   
Sous Titres
Notes
Langues
Film
Bonus
Com
Spatial
Dyn
Surr
Français
Oui
Oui
Non
Moyenne
Bonne
Bonne
Mandarin
Non
Non
Non
Moyenne
Bonne
Bonne
Danois
Oui
Oui
Non
 
 
 
Finnois
Oui
Oui
Non
 
 
 
Norvégien
Oui
Oui
Non
 
 
 
Suédois
Oui
Oui
Non
 
 
 
Depuis la fin des années 90, on peut dire au revoir aux bons vieux samples de coups d'épées identiques quels que soient les angles de frappe : les bruitages sont conformes à ce qui est vu à l'écran (les lames qui glissent les unes contre les autres, un délice !!).
Les lourdes cavalcades font admirablement tonner le caisson, les enceintes restituent le choc des coups, ... Ca larde, ça explose et ça part dans tous les sens : les pistes son 5.1 vous plongent admirablement dans l'action !!
Les dialogues sont clairs, les thèmes musicaux inspirés profitent parfois très bien des arrières et les effets climatiques / ambiance sont de toute beauté.

Par contre, une constante pour ce type de films une fois doublés : la localisation française est honorable (respect de noms et termes mandarins, le ton est pro) mais à parfois tendance à réinterpréter, voire simplifier, ce qui dénature un peu un film déjà pas toujours facile à suivre de par sa dynamique. A consommer sans pitié et sans regrets en VOSTF !
Supléments
Menus
Sérigraphie
Packaging
Durée Bonus : 34 min
Livret
Bande annonce
Biographies
Making of
Documentaire
Interviews
Com. audio
Scènes sup
Fin alternative
Galerie de photos
Story board
Multi-angle
Liens internet
Interface Rom
Jeux intéractifs
Filmographies
Clips vidéo
Bêtisier
Bonus Cachés
Court Metrage
Après quelques bandes-annonce pour mettre dans le bain (The Change Up ; Johnny English Reborn Reborn ; Fast Five ; BridesMaids), un menu un peu bizarre apparaît (les éléments à sélectionner sont des icônes, pas forcément super explicites). On peut choisir de démarrer le film, sélectionner uns des 10 chapitres, choisir sa piste son (Mandarin DD 5.1 ou Français DD 5.1), son sous-titrage (Français, Danois, Islandais, Norvégien, Suédois, Finnois) ou d'accéder aux 2 bonus :
- Interviews de l'équipe technique et des acteurs en VOSTF où il y a un temps pour tout : le réalisateur et ses ambitions ; quelques acteurs (Donnie Yuen, Zhao Wei, Kate Tsui, Chun Wu et Yuwi Qi) leurs personnages et les appréhensions ; les chorégraphies ; les effets spéciaux ; la musique ; le photographie ; de l'historique ; ... Les images du film prennent régulièrement le relais pour appuyer les propos d'un making of consensuel mais très complet et très clair.
- Bande annonce du film en VOSTF