Extract

Catégorie
Cinéma
Titre Original
Extract
Genre
Pays
USA
Date de sortie
18/11/2011
Réalisateur
Format
Blu-Ray
Boitier
Amaray
Producteurs
Michael Rotenberg ; John Altschuler
Scénaristes
Mike Judge
Compositeur
George S. Clinton
Editeur
Edition
Standard
DureeFilm
92
Support
Critique de Simon Bitanga
Joel, l'américain moyen, a tout pour être heureux : il est patron d'une entreprise qui fabrique des flacons d'extraits de plantes (= gestion des employés problématique. Faudrait songer à revendre l'affaire) ; il est marié (= une femme qui ne veut plus rien faire depuis quelques longues semaines. La vilaine aurait-elle une romance parallèle ?) ; il est propriétaire d'une maison dans un petit quartier résidentiel calme et coloré (= un voisin envahissant ne manque jamais de lui tenir la jambe pour tout et rien dès qu'il peut. Comment faire pour qu'il comprenne que parfois non, c'est non ?) ; en cas de pépins il peut toujours compter, autour d'une bière, sur l'oreille attentive de son meilleur ami Dean (= un consommateur qui n'est jamais avare en mauvaises recommandations).  
Pour couronner le tout, un de ses salariés est victime d'uns de ces accidents du travail suffisamment douloureux pour faire l'impasse sur des poursuites judiciaires !

En attendant l'orage, des intérimaires sont embauchés en renfort et l'un deux, Cindy, l'émoustille assez pour lui donner l'envie d'adultérer !  

DANS LA PEAU DE MON BOSS  

Quand le type qui a créé les terribles Beavis & Butthead, le pas si mal Idiocracy et le fameux Office Space décide de réaliser un film (de plus) situé dans les locaux de l'entreprise, il y en a qui se frottent les mains jusqu'à ce que de la moelle dégouline. A quelle sauce et avec quelles épices sera cuisiné cet appétissant sujet par ce bien singulier metteur en scène ?

Mike Judge adoptera pour le coup le point de vue quasi-exclusivement subjectif de Joel (Jason Bateman). On n'aura pas droit à un cours d'économie d'entreprise, une belle leçon de gestion ou encore victimiser le patronat à outrance mais plus passer les 4/5e du film aux côtés d'un Joel-patron, décrit ni comme un père ou comme un tyran pour ses employés, ni même comme quelqu'un de très concerné par ses responsabilités (il a pourtant conçu la société avec ses propres forces), juste un Joel-gars normal préoccupé par ses prises de têtes personnelles et ses désillusions. Encore heureux qu'il n'aie pas d'enfants !!
Ne trouvant de consolation à pratiquement aucun niveau, son regard se tourne vers le sourire pas si innocent qu'il n'y paraît de Cindy (Mila Kunis).

Voilà : comment pouvoir (tenter de) roucouler sans impunité quand on est marié pour le meilleur et surtout jusqu'à ce que le pire vous sépare ? Le barman Dean (Ben Affleck) va convaincre un Joel en état exceptionnellement temporaire d'ébriété de mettre en place un stratagème visant à aller faire "nettoyer la piscine de sa femme" (oui, c'est bien ce que vous croyez) ... Naturellement Joel va complètement perdre la main sur une situation qui partira en cacahuète. Quand l'heure des vérités retentira, ça va faire mal ...   

Si vous considérez Extract uniquement sur son sujet (l'impression-écran d'un moment d'une vie globalement sans histoires ou tout bascule), il n'a pas grand chose de plus qui le distingue de ce qui se fait en masse (des films se passant dans les entreprises avec les attendus quiproquos, il y en a quelques-uns), certainement pas une réalisation qui reste un peu plate mais surtout banale (là encore, ce n'est pas le plus important dans une comédie satyrique) ... Mais le questionnement sur ces vies ordinaires est effectué par un traitement de fond qui l'est moins ...
C'est précisement là le problème d'Extract : il faut pouvoir déjà accrocher son humour très spécial, un peu absurde et pince-sans rire, pas si éloigné d'un Wes Anderson ou, à la limite, de certaines comédies des frères Coen ...  
Comme presque tout est perçu comme Joel perçoit, on est gratifiés d'une ambiance qui respecte bien la vie citadine, avec peut-être une pointe de mélancolie. Les protagonistes, quand à eux, sont plutôt hauts en couleurs :
* Cindy (Mila Kunis) voyage pas mal et s'attarde rarement dans les endroits où elle atterrit. Une fois arrivé à l'usine par amour, elle se détache sans mal du lot par rapport aux autres ouvriers (c'est la seule qui est "maquillée de manière à être mise en valeur") qui semblent par ailleurs bien l'apprécier. Mais cette jolie frimousse qui a tout pour plaire cache forcement quelque chose ...
Afin de lier les histoires, c'est l'un des rares personnages à avoir ses séquences à elles quand elle n'apparaît pas aux côtés de Joel.

* Suzie (Kristen Wiig) est l'épouse de Joel, dame active qui travaille son projet professionnel à la maison. Elle aime son époux et s'inquiète pour lui  mais une certaine routine s'est installée dans le couple sans espoir apparent de renouveau. Elle a des faux-airs de Jennifer Aniston !  

* Dean (Ben Affleck, complètement à l'aise avec son look ravageur) est un peu le pendant je-m'en-foutiste inconscient de Joel. Roi du conseil foireux mais sachant  toujours se montrer disponible et disposé, avec lui, des sujets à teneur hautement philosophiques (le sexe, l'alcool, les stupéfiants ou les 3 dans une même phrase) sont souvent formulées avec des tournures lui assurant certainement les meilleures répliques.

* Les employés ne seront jamais montrés à l'écran comme des gros bosseurs ou leurs compétences valorisées : plus des conflits d'intérêts et des chamailleries (vols, augmentations, promotions, menaces de grèves, ...), un peu ce qui arrive aux oreilles d'un patron qui n’intervient uniquement que quand c’est nécessaire.
On retrouve parmi eux les quelques têtes bien connues que sont Beth Grant (employée pipelette avec un rien de mauvaise foi), T.J. Miller (employé maladroit le jour, musicos déchaîné la nuit), Clifton Collins Jr (employé en arrêt bien mérité) ou J.K. Simmons (proche collaborateur de Joel), s’acquittant de leurs rôles très comme il faut.


Sur le papier, on promet (et obtient (au début)) des moments cocasses accompagnés de dialogues assez recherchés avant de progressivement sombrer dans de la consensualité classique qui contraste avec l'orientation initiale : l'ordinaire de la vie rejoint finalement l'extra-ordinaire de la comédie de situations usuelles.
Après, si on prend le film sur un degré ironique, on peut y déceler des finesses qui sont autant le constat de l'américain populaire type (sa description générale est acide, avec pleins de petites anecdotes de la vie courante ou intime (cf le coup du jogging, les sujets de discorde des employés, ...) mais comme il est brave et ont pratiquement tous un peu de bon sens, ça renverse pas mal de vapeurs !) que du gros sarcasme d'écriture (ils sont quand même pas fatalement futtes mais ont un bon fond, là ou dans Idiocracy ils étaient bêtes et méchants).

C'est selon mais ça peut laisser froid.     

CONCLUSION :

Espèce de comédie contenue, Extract ne provoquera jamais de francs éclats de rire. On sourit parfois de cette démarche plus humaine que d'entreprise états-unisienne, certainement plus grinçante que ce qui se fait habituellement, conjuguant une façon décalée de faire (observation humoristique de vies quelconques) avec une construction cinématographique habituelle (stéréotypes, guests venus cachetonner 10 minutes, progression étonnamment convenue) qui donnent toutefois l'impression d'être passé à côté de quelquechose.
Dans sa globalité ce n’est pas franchement loupé mais il n'y aura aucune honte à lui préférer ses précédentes pellicules, plus rentre-dedans, plus caustiques, moins coupées à l’eau.
Définition
Couleurs
Compression
Format Vidéo
HD 1080p
Format Cinéma
1.85:1
On dira rarement qu’une comédie est pourrie uniquement parce que la qualité d’image ne fait pas jeu égal avec un blockbuster d’action visuellement cristallin, mais c’est pas pour autant qu’Extract fera sans la paresse !! C’est propre, net, la qualité des détails est constante, les contrastes bien équilibrés, … Même lors de l’usage des différents formats vidéos volontaires (les pubs de l’avocat virulent interprété par Gene « Kiss » Simmons, la scène de la piscine, …), c’est toujours chouette et très précis.
Un belle réussite en HD qui rend le visionnage réellement appréciable.
Sous Titres
Notes
Langues
Film
Bonus
Com
Spatial
Dyn
Surr
Anglais
Non
Non
Non
Bonne
Bonne
Moyenne
Français
Oui
Non
Non
Bonne
Bonne
Moyenne
Ce n’est pas parce que c’est du DTS 7.1 qu’il faut attendre un gros machin qui fasse sauter les vitres !! La qualité sonore assure un confort d’écoute constant et permettra à l’entrainante BO de vous bercer tout du long sans problèmes (le grand atout sur ce chapitre), mais les effets environnants d’Extract ne seront pas ce qui vous retiendrez si vous devez recommander un film « top démo son » qui aura marqué votre existence. 2 pistes aux qualités identiques si ce n’est une préférence (de loin) pour la VO(STF), bien que les anglophobes pourront s’amuser avec le doublage français, mais un peu moins quand même.
Supléments
Menus
Sérigraphie
Packaging
Durée Bonus : 16 min
Livret
Bande annonce
Biographies
Making of
Documentaire
Interviews
Com. audio
Scènes sup
Fin alternative
Galerie de photos
Story board
Multi-angle
Liens internet
Interface Rom
Jeux intéractifs
Filmographies
Clips vidéo
Bêtisier
Bonus Cachés
Court Metrage
* Un making of qui permet à Mike Judge de s’exprimer sur “ce qu’il comptait faire du film, ses influences et ses méthodes de travail”, quelques acteurs de défendre leurs personnages, d’autres les travailleurs de l’usine,  … Parsemé d’images de tournage prises sur le vif et monté sur un ton aussi particulier que le film par endroit, cela ne répondra pas à toutes les questions mais ça dit l’essentiel.
* Le film comprend quelques scènes épurées de dialogues ou réflexions sacrifiables que vous retrouverez dans un module de Scènes Alternatives.      

Au-delà de cela, les chapitres, les pistes-son DTS (anglais et français) et l’accès direct au film via un menu habillé aux couleurs du métrage.