L’histoire :
Trois étudiants en cinéma s’essaient au documentaire en enquêtant sur Hans, un chasseur bourru qui tuerait des ours sans autorisation administrative. A leur grande surprise, ils découvriront que l’homme qu’ils suivent est en réalité un tueur de trolls missionné par l’état norvégien.
Critique subjective :
Aperçus dans des sagas fantasy (Le seigneur des anneaux, Harry Potter), les trolls n’avaient jamais connu, jusqu’alors, les honneurs d’un long-métrage à leur démesure. Entièrement consacré à ces créatures issues de la mythologie scandinave, The troll hunter vient enfin combler ce vide.
A l’instar de Cannibal Holocaust, du Projet Blair witch ou de métrages plus récents (Cloverfield, [REC], Diary of the dead, Paranormal activity, …), The troll hunter est un « found footage », un métrage présenté comme un documentaire retrouvé. Affirmant avoir puisé ce concept dans C’est arrivé près de chez vous et non pas dans la vague récente de faux documentaires, le réalisateur norvégien André Ovredal balaie d’emblée toute accusation d’opportunisme. Le métrage parle aussi en sa faveur dans la mesure où le procédé a surtout pour effet de créer des contrastes intéressants. Le modernisme de la forme (tout est tourné en caméra HD) tranche en effet avec le fond (la traque de créatures relevant des mythes et légendes). Paradoxalement, c’est ce rendu numérique qui fera encore plus ressortir les aspects conte (la nuit, la forêt, les cavernes, les monstres) et fantasy (la scène du pont) de la chose. Réalisme formel, contenu merveilleux. La dichotomie sera particulièrement patente lors de la dernière séquence où l’aspect naturaliste du filmage s’oppose à la nature épique de l’action (la poursuite d’un troll colossal).
L’emploi (parcimonieux) d’un humour scandinave amène également des ruptures de ton qui participent à la même démarche. Difficile de ne pas sourire lorsque Hans explique pourquoi il accepte d’être filmé (il s’agit de démontrer le caractère ingrat et sous-payé de son métier) ou quand les personnages essuient un terrible pet de troll.
L’un des points forts de Trolljegeren est indéniablement la qualité de ses effets spéciaux. Bénéficiant d’une animation et d’une incrustation exemplaires, les titanesques créatures ont une présence époustouflante à l’écran. On tient là les trolls les plus « réalistes » et impressionnants jamais vus au cinéma. Un résultat d’autant plus remarquable qu’il est l’œuvre de petites compagnies d’effets spéciaux et que The troll hunter n’a pas franchement les moyens d’un blockbuster (on parle ici d’un budget de trois millions de dollars).
Verdict :
Alliant sujet peu exploité et approche intéressante, The troll hunter assure un spectacle original et impressionnant. Toujours à l’affût des bons coups, Hollywood n’a d’ailleurs pas tardé à racheter les droits du film d’Ovredal. Un remake est d’ores et déjà planifié pour 2014.