La nouvelle Guerre des Boutons

Catégorie
Cinéma
Genre
Pays
France
Date de sortie
21/01/2012
Réalisateur
Format
Blu-Ray
Boitier
Amaray avec fourreau cartonné
Producteurs
Thomas Langmann
Scénaristes
Christophe Barratier, Stephane Keller et Thomas Langmann
Compositeur
Philippe Rombi
Editeur
Edition
Standard
DureeFilm
100
Support
Critique de Emmanuel Galais
Mars 1944. Alors que la planète est secouée par les soubresauts de la deuxième guerre mondiale, dans un petit coin d’une campagne française se joue une guerre de gosses, car depuis toujours, les gamins des villages voisins de Longeverne et Velrans s’affrontent sans merci.

Ainsi donc voici la deuxième adaptation du roman de Louis Pergaud, cette fois-ci sous la direction de Christophe Barratier déjà responsable du très fameux et très bon « Les Choristes » et du moins bon mais tout aussi remarquable et soigné : « Faubourg 36 ». Une adaptation libre et déplacée dans le temps pour renforcer l’aspect émotif de la narration. Pour cela le réalisateur a donc décidé de situer l’action durant la seconde mondiale et non pas à la fin du XIXème siècle comme cela était le cas dans le livre.

Et pour commencer par les bonnes choses, on peux d’ores et déjà remarquer que le réalisateur impose son style en soignant ses plans, avec des images très travaillées, des travelling plongeants qui donnent une véritable perspectives à l’œuvre. D’ailleurs certaines scènes sont remarquablement filmées, à l’instar des petites batailles qui sont ici, mise en lumière par une photo particulièrement soignée et fait d’ailleurs référence aux grands films de bataille qui jalonne le cinéma international. Christophe Barratier n’hésite pas à filmer au cœur des enfants pour mieux rendre onirique les combats.

Puis, toujours dans l’esprit de l’auteur des « Choristes », le film oppose l’esprit des enfants à celui des adultes, entre intuitivité permanente de l’enfance et responsabilités assommantes des parents, ces deux mondes s’opposent comme dans le livre de Pergaud. Mais le réalisateur a un besoin permanent de faire référence au passé, de renforcer la narration pour la rendre plus émotive et ainsi mettre en opposition deux conflits, celui des enfants et celui des adultes. L’inconscience du jeu et de la mort de l’inconscience. Grâce à cela le réalisateur parvient à réussir une fin de film où l’amour innocent et le courage surgissent et provoque l’émotion pure, si chère au metteur en scène.

Mais le problème, c’est que la compétition a certainement faussé le résultat, car la mise en scène est particulièrement loin d’être convaincante, notamment en ce qui concerne la direction des enfants, qui n’est jamais convaincante et dont on regrette dès le départ le manque de justesse. Le personnage de « Petit Gibus » s’avère très vite irritant, presque insupportable, avec des airs de Mireille Mathieu retombée en enfance. Ses interventions sont ridicules et malgré tout le talent de son interprète, le petit Clément Godefroye, la pauvreté des dialogues le rend encore plus pesant. Le problème c’est que l’ensemble des enfants joue sur cette corde avec des répliques trop appuyées, des manques de justesses récurrents et des répliques très rapidement oubliables. Certaines scènes sont à la limite du ridicule comme la rencontre entre « Petit Gibus » et le père de L’aztek joué par un Gérard Jugnot absent. Au lieu de rendre un film posé, drôle et tendre, avec une conclusion forte en émotion, Christophe Barratier ne nous présente finalement qu’un film décousu, déserté de sens et parfois de cohérence.

Car même si l’on comprend la tentation d’avoir transposé l’action durant la deuxième guerre mondiale afin de renforcer le balancier narratif, on commence à être exaspéré de ce recours systématique à la facilité en utilisant l’une des heures les plus sombres de notre histoire, juste pour s’assurer des larmes lorsque démarre le générique de fin. A plus forte raison lorsque cela est parfaitement inutile et ne sert qu’à gagner péniblement l’adhésion du public, qui ne peut être dupe d’une telle supercherie. Ici, le scénario est écrit à la va-vite et à la différence de son concurrent direct, manque terriblement de légèreté. Christophe Barratier ne cesse d’accumuler les caricatures ou les facilités : Le jeu des enfants, « Petits Gibus » semble prêt à jouer une caricature de Coluche dans le sketch « Gérard », avec le doigt sur la bouche, Laetitia Casta porte bien la robe des années 40 et fait très bien du vélo et Guillaume Canet sait, comme personne, laisser la colère l’envahir.

En conclusion, « La nouvelle guerre des Boutons » est très loin de nous convaincre et sent beaucoup trop le travail bâclé pour nous emballer. Le film manque de fraicheur, la direction d’acteur est à la limite de l’amateurisme et n’offre guère de possibilité aux enfants de faire preuve de leur talent. On s’ennuie dès les premières secondes et on sort de ce film en se disant qu’il aurait mieux value commencer par la fin. Un véritable drame, que l’on aurait pu éviter, si chacun avait su mettre son égo de côté.
Définition
Couleurs
Compression
Format Vidéo
16/9 anamorphique couleur
Format Cinéma
2.40:1
Une image soignée avec des couleurs particulièrement bien tenues. Les contrastes donnent un véritable éclat au film, et offre ainsi toute sa valeur aux soins apportés par le réalisateur aux décors . Le support est d’une grande efficacité pour donner tout son sens aux jeux des ambiances du film. Le travail toujours très soigné de Christophe Barratier trouve ici un support de grand choix.
Sous Titres
Notes
Langues
Film
Bonus
Com
Spatial
Dyn
Surr
Français
Non
Non
Non
Bonne
Bonne
Bonne
Une piste DTS-HD Master Audio, qui tient ses promesses, les ambiances sont reconstruites avec beaucoup de brillance surtout dans les répartitions. Le DTS-HD Master Audio fait des merveilles et plonge littéralement le spectateur au cœur de cette aventure campagnarde et pleine de naïveté. La musique enveloppe le spectateur dans une symphonie propre aux œuvres qui ont fait les grandes heures du cinéma populaire français.
Supléments
Menus
Sérigraphie
Packaging
Durée Bonus : 45 min
Livret
Bande annonce
Biographies
Making of
Documentaire
Interviews
Com. audio
Scènes sup
Fin alternative
Galerie de photos
Story board
Multi-angle
Liens internet
Interface Rom
Jeux intéractifs
Filmographies
Clips vidéo
Bêtisier
Bonus Cachés
Court Metrage
Côté bonus, on peut découvrir un making of très conventionnel, qui à l‘inverse de son concurrent n‘évite pas les lieux communs, même s‘il privilégie, le travail des enfants. Tout y dégouline de compliments, dès lors que l‘on s‘éloigne, à proprement parlé des héros de l‘histoire : Christophe Barratier est un réalisateur Génial, Laetitia Casta est proche du césar et ainsi de suite jusqu‘au bout.

Il faudra attendre les commentaires audio et les scènes coupées pour entendre parler d’un tournage et d’une aventure, en générale, un peu précipitée, par la pression d’un producteur, obstiné. Une bonne idée, toutefois, germe de l’ensemble, en l’occurrence, les essais des enfants, que l’on découvre fragiles, déterminés et surtout bourrés de talent. Un excellent bonus qui confirme le gâchis de l’œuvre, qui aurait gagné à être travaillée avec beaucoup plus de minutie.

Une présentation des personnages du film
, dont une grande partie autour du « Petit Gibus ». Puis des extraits de la bande dessinées inspirée du film.

En conclusion, une certaine volonté de faire une édition de qualité et de choix qui n’est pas loin de gagner son pari, si ce n’est le making particulièrement dégoulinant de « trop bons » sentiments.