Le narcisse noir

L'histoire
Un groupe de religieuses est envoyée dans les montagnes de l'Himalaya pour établir un dispensaire. Elles sont aidées dans leur tâche par Dean, un agent britannique installé dans la région depuis longtemps. Mais rapidement les tensions naissent entre Dean et la soeur supérieure Clodagh, ainsi qu'entre les soeurs elles-mêmes.

Critique
Le narcisse noir est l'adaptation du livre de la romancière anglaise Rumer Godden par le duo de réalisateur/scénariste Michael Powell et Emeric Pressburger, à qui on doit des films incontournables tels que : Les chaussons rouges, A Canterbury tale ou encore Le colonel Blimp.

Derrière ce titre énigmatique se cache tout d'abord le nom d'un parfum, mais également un film complexe, inclassable, car il mélange tous les genres : romance, drame, aventure, thriller, avec une touche d'érotisme (à travers les tableaux, la façon de filmer les comédiennes...). Et c'est surtout une histoire audacieuse, qui aborde le thème du désir (interdit) et de la religion, et une critique de l'impérialisme anglaise.

Le narcisse noir c'est aussi un traitement visuel unique et difficilement égalable à travers des cadrages et la photographie de Jack Cardiff, qui lui a valu un Oscar. Et par les décors en trompe-l'oeil des montagnes de l'Himalaya. En effet, tout le film a été tourné en studio, à PInewood au lieu de décors réels. C'était un choix délibéré de la part des réalisateurs pour garder le contrôle total sur l'aspect artistique du film, et afin de créer une ambiance particulière, et un monde surréaliste. Le but est atteint.

Que serait le film sans ses comédiens qui sont l'un des atouts majeurs du film. Deborah Kerr offre une performance incroyable tout en retenu, alors que Kathleen Byron incarne un personnage habité par la folie, le désir, la sensualité. Sans oublier le comédien David Farrar qui incarne la masculinité, l'autorité, l'élément qui vient troubler la quiétude des nonnes.

Conclusion
Tout comme Les chaussons rouges, Le narcisse noir est un film immanquable des réalisateurs Michael Powell et Emeric Pressburger, et c'est aussi une oeuvre incontournable du 7ème Art.

L'image est encodée en AVC sur un disque double couche de 50 GO, au format d'origine 1.33:1 respecté.

Une fois de plus Carlotta a su trouvé la meilleure source possible pour leur transfert Blu-Ray. Le master est sans aucun doute le même que celui utilisé par l'éditeur américain, Criterion, offrant une qualité d'image exceptionnelle.
Les couleurs du procédé Technicolor retrouvent toute leur richesse. La définition ainsi que les contrastes sont exemplaires. La compression est tout aussi réussie offrant une image précise, sans artéfacts, et conservant le grain cinéma d'origine.
Comme Les chaussons rouges édité par Carlotta quelques mois plus tôt, le transfert du Narcisse noir est une grande réussite.

L'éditeur propose du DTS HD Master audio mono aussi bien pour la piste anglaise que la piste française. Le mixage d'origine en mono est respecté, laissant les Surrounds et le caisson de basses au repos le temps du film. En revanche l'enceinte frontale offre une belle écoute des dialogues et de la musique composée par Brian Easdale.
La bande son, tout comme l'image, a été restaurée avec soin, sans qu'aucun problème sonore ne vienne perturber le spectacle. La note maximale est bien méritée.