Résumé
Dans la nuit de la Saint-Sylvestre, une vague scélérate retourne le Poséidon. Un petit groupe de survivants décide de remonter le navire pour sortir par la coque.
Critique
L'Aventure du Poséidon a été produit par Irwin Allen. Film novateur, le studio (la Fox) a été très frileux pour le financer et Irwin Allen a dû assurer et garantir lui-même la moitié du financement à 2 semaines du début du tournage. Le film eut un budget somme toute raisonnable pour l'époque. Irwin Allen s'entoura donc de vedettes oscarisées, mais n'étant plus au sommet de leur gloire ce qui limita le budget "acteurs".
En tête d'affiche, nous retrouvons donc Gene Hackman, Ernest Borgnine (les 12 salopards, Supercopter), Red Buttons, Carol Lynley, Roddy McDowall (La Planète des singes), Stella Stevens ou Shelley Winters qui prit 25 kg pour camper dans le rôle d'une femme forte. On notera l'apparition de Leslie Nielsen dans le rôle du capitaine.
Une grande part des moyens sont mis dans les décors et des effets spéciaux. Effectivement, le scénario retourne intégralement le paquebot. Ainsi la salle de réception sera présentée une fois à l'endroit puis totalement retournée. Entre-temps, le sol sera incliné à 45° pour l'une des scènes les plus mémorables du film catastrophe. Le tournage a été épuisant pour les acteurs qui étaient constamment aspergés d'eau. Les acteurs firent eux même la plupart des cascades malgré la présence de 125 cascadeurs professionnels. Heureusement, personne ne fut blessé sur le tournage. À noter qu'une partie des scènes du début du film ont été filmées sur le Queen Mary (premier du nom).
Le film en lui-même est très bon. L'originalité du décor retourné, la course contre la montre face à l'eau qui monte, mais surtout une excellente gestion du timing du film : Les personnages sont bien introduits, la catastrophe, la mise en place de l'équipe et la course contre la montre. Il n'y a pas de temps mort et les liens entre les personnages sont complexes et tout ce petit monde doit faire front à une catastrophe. On trouve ainsi un prêtre, une ex-call-girl, un ex-flic, un couple de personnes âgées, etc...
L'aventure du Poséidon pose les bases d'un nouveau genre : le film catastrophe. Le film fut particulièrement bien accueilli et ouvrit la voie à une exploitation maximale du filon. La production suivante d'Irwin Allen fut la Tour Infernale avec le succès que l'on sait. Mais, chose comique, ce genre s'arrêta brutalement avec la suite du Poséidon : Le dernier secret du Poséidon cuisant échec à l'aube des années 80. Le public a été lassé en quelques années.
Le genre revient plus tard, mais dans le cadre de grandes productions dont Roland Elmerich fut l'un des artisans les plus connus.
Le film eu le droit à un remake réalisé par Wolgang Petersen à qui l'ont doit également "Das Boot". Il place le film dans une période plus proche de nous, mais aborde le film différemment. Il mise moins sur les sentiments que sur l'action, la peur de l'eau qui monte et les espaces qui se rétrécissent. Si la trame reste la même, le film est plus dynamique, mais les personnages offrent moins d'épaisseur.
Verdict
Excellent film qui représente parfaitement le genre "film catastrophe". Le film mêle intrigue, sentiments et peur sur fond du naufrage d'un navire.