A Better Tomorrow

Catégorie
Cinéma
Titre Original
Mujeokja
Genre
Pays
Corée
Date de sortie
04/07/2012
Réalisateur
Format
Blu-Ray
Boitier
Amaray
Producteurs
Park Hyung Jun
Scénaristes
Hyo-seok Kim ; Taek-gyeong Lee ; Geun-mo Choi ; Hae-gon Kim
Compositeur
Jae-jin Lee
Editeur
Edition
Standard
DureeFilm
123
Support
Critique de Simon Bitanga
Hyuk Kim fait du trafic d’armes avec son ami Young Chun à Busan en Corée du Sud.
Hyuk Kim a la conscience lourde due à son passé compliqué.
Hyuk Kim a décampé de sa natale Corée du Nord laissant maman et frérot derrière lui.
La maman de Hyuk Kim a indirectement trouvé la mort suite à sa fuite.
Le frère de Hyuk Kim, Chul Kim, est fraîchement arrivé sur le territoire sud-coréen.
Hyuk Kim n’a de cesse de retrouver son frère pour essayer de se faire pardonner.
Chul Kim n’a de cesse de retrouver son frère pour essayer de le tuer.


LES HEROS VERSENT DES LARMES. BEAUCOUP.


Si un bon pote asiatte (ou un gros cinéphile) sinon un tavernier de vidéoclub vous a proposé dans les années 90 du petit film de gunfight qui défrise, 1 chance sur 3 que c’était du John Woo. Si vous étiez tombé un(e) instruit(e) qui ne vous a pas tendu la VHS de - même si ce n’est pas sale – Black Jack ou Hard Target mais celle du (1e) Syndicat du Crime, vous devriez vous souvenir avec émotion de 3 choses : l’histoire de frères, amis et traîtres ; du style dans la mise en scène ; les fusillades aussi sanguinolentes qu’hypnotiques.
Après quelques suites, bisseries (symptomatique du succès du genre) et influences (il a enrichi à sa manière le monde de l’action et la vision de cinéastes sur une importante période), les coréens ressortent le mythe … 24 ans plus tard !  

Alors une fois n’est pas coutume, tout va dépendre si vous connaissez (et avez apprécié) une V.O. à laquelle il sera de toutes façons difficile à ce Mujeokja d’échapper à la comparaison dans la conservation des thématiques, la reprise de scènes cultes (qu’on sent arriver, exit le sentiment de surprise), les variations ou les grands absents (dont l’inoubliable thème !).

Vous retrouverez dans les grandes lignes le contenu et déroulement de l’Ancien dont les changements seront pour le fanboy le moment propice pour jouer au jeu des 7 différences
et croyez moi, ça peut se chiffrer à beaucoup plus :

Bande = Livre de Comptes
Trafic de faux billets = Trafic d’armes
Taiwan = Thaïlande
Kit (Leslie Cheung) = Chul (Kang-woo Kim)
Ho (Ti Lung) = Hyuk (Jin-mo Ju)
Mark (Chow Yun-Fat) = Young Chun (Seung-heon Song)
Shing (Waise Lee) = Tae Min Jung (Han Sun Jo)

Du coup, à la question «l’intérêt de cette adaptation ?» on peut d’emblée se dire que le but ne sera pas de proposer une équivalence des qualités du Better Tomorrow des 80’s transposé à nos jours mais plus d’en reprendre l’essence et le baigner dans la vogue réaliste contemporaine : les salves magiques de Woo deviennent ici plus crédibles, plus sèches, moins ralenties, moins nombreuses et moins violentes !
L’idée sera alors plus d’explorer le côté drame du relationnel : l’affaire est dure, concerne les hommes entre eux et aucune personne du sexe opposé ou autre contrepoids comique ne viendra se glisser dans leurs embrouilles. C’est tellement axé sur le fraternel (familialement, professionnellement ou amicalement parlant) usant les 3/4 du temps des verbes aimer, haïr ou trahir qu’on en est à se demander s’il était bien nécessaire d’en faire un gunfight movie ...  

«Et si je ne connais pas l’initial, je fais quoi, moi ?» …C’est quelque part tant mieux car il sera plus facile d’apprécier le disque à sa juste valeur.  

Comme les Frères de Sang (2004) et son contexte de guerre, ici le Syndicat (bizarrement hiérarchisé et composé d’une dizaine de mecs en costard qui ont tendance à se multiplier quand ça pétarade) et une filiation des Corées frontalièrement séparées seront des toiles de fond pour le traitement des premiers rôles, les 2 Kim en tête : en dépit de ses efforts, confessions et démonstrations, Hyuk recherchera désespérément le pardon d’un (petit) frère qu’il peut toujours attendre. Quelques scènes assez saisissantes, comme les retrouvailles dans la salle d’interrogatoire, traduisent bien la qualité d’interprétation qu’effectuent Kang-Woo Kim et Jin-Mo Ju pour donner corps et peines aux tiraillés apatrides. Après, comme ça prend BIEN SON TEMPS à pleurer, insulter, faire de l’aller-retour à l’hôpital à hurler excuse-moi ou je ne veux plus te revoir, il n’est pas certain que le rythme proposé fasse atteindre par 3 fois les cimes du plaisir à tout le monde.

Young Chun essaie de trouver une place particulière entre le collègue dévoué et le grand confident habité par une indéfectible amitié pour Hyuk. C’est généralement en retrait (en apparence), toujours assez nuancé … Seung-heon Song livre une composition plaisante et efficace.

Tae Min Jung le collègue-larbin (qui se fait maltraiter mais un truc de malade) est très certainement de par sa maladresse et surtout son ambiguïté le plus intéressant de tous les protagonistes.  

Le cinéma coréen assume la noirceur de ses scripts et ici ça ne déviera pas de cette règle (à ce titre, il y a même une fin qui surprend) : on privilégie une histoire et ses répercussions psychologiques plutôt que singer des prouesses de ballets de balles, reléguées à un niveau secondaire. Soyez rassurés il y aura quelques échanges de plomb à grande vitesse, un peu au début mais c’est surtout lors des 20 dernières minutes qu’une partie du budget sera généreusement dépensé dans ce sens. On ne pourra remettre en cause leur soin et lisibilité qui font jeu égal avec cette indiscutable grosse qualité que sont le choix des plans et la direction artistique.  


CONCLUSION :  

Un remake est bon s’il survit à la comparaison de son modèle et surtout si ses apports personnels lui font tenir la distance : vices et clashs des personnages, façon de filmer, renfort de narration, … C’est devenu une tragédie familiale pas trop mal nappée de quelques moments où ça se tire dessus (c’est quand même une drôle d’idée de proposer un film de gendarmes et de voleurs qui parle de vente illégale de flingues et où il n’y a pas un seul coup de feu).  

Quels que soient les avantages et les prises de position de la réalisation, ce ne sera pas semblable à l’original, ce ne sera pas l’original. Au-delà de son traitement technique dans l’air du temps, son plus grand problème est la nécessité pour qui l’a vu de zapper une version HK auquel il est difficile de se substituer : bien qu’on ne se retrouve pas dans la même problématique de l’adaptation US, il aurait affiché plus de disparités dans son ambition de reraconter son encombrante paternité il y aurait eu plus d’indulgences (d'un côté, il se serait appelé 2 frères fâchés, 1 traître et 1 copain pour 100 millions de Won, cela n'aurait pas attiré l’attention pareillement).  

Considéré de manière isolée, il n’enflammera pas plus que ça mais reste une curiosité recommandable avec ses idées, sa forme visuelle, son contenu, son bon jeu d’acteurs et sa nervosité dont les seul(e)s qui regarderont la montre seront celles / ceux qui n’aiment pas quand les disputes traînent sur la longueur. Bien entendu si vous estimez que l’époque The Killer / Hard Boiled est intouchable et qu’on a pas fait mieux depuis, cette semi-copie carbone va un peu vous désespérer.   
Définition
Couleurs
Compression
Format Vidéo
HD 1080p
Format Cinéma
2.35:1
Du contraste, de la brillance, de la netteté, du détaillé on ne peu plus précis à pratiquement tous les niveaux : visuellement parlant c’est du grand spectacle qu’un léger grain vient épaissir avec plaisir. Chapeau bas !!
Sous Titres
Notes
Langues
Film
Bonus
Com
Spatial
Dyn
Surr
Coréen
Non
Non
Non
Bonne
Bonne
Moyenne
Français
Oui
Oui
Non
Bonne
Bonne
Moyenne
L’aspect sonore est assurément un des gros points forts : ça réveille et c’est spatialisé avec suffisamment de pertinence (dialogues, bruitages, environnements, musiques) pour que expérience vaille la peine d’être vécue. Veillez juste à bien vous planquer derrière le canapé quand les armes à feu pointent le bout de leurs canons.  

Les pistes proposées sont au nombre de 3 : la VO 5.1 DTS HD Master Audio (la meilleure), la VF 5.1 DTS HD Master Audio (qui, niveau interprétation, conserve le sens de son homologue coréen mais manque parfois de pêche pour les retranscrire - surtout dans les pas si évidents moments de drame) et une piste en VF Audio 3D (sympathique manière de profiter de tout ce fatras tout en conservant de bonnes relations avec votre entourage. Par contre il faut être équipé d’un bon casque). Il y a même des sous-titrages en français pour sourds et malentendants.
Supléments
Menus
Sérigraphie
Packaging
Durée Bonus : 10 min
Livret
Bande annonce
Biographies
Making of
Documentaire
Interviews
Com. audio
Scènes sup
Fin alternative
Galerie de photos
Story board
Multi-angle
Liens internet
Interface Rom
Jeux intéractifs
Filmographies
Clips vidéo
Bêtisier
Bonus Cachés
Court Metrage
Une fois le disque lancé - s’amorçant sur les bande annonces de Knockout - Ultimate Experience (VF) et Don't be Afraid of the Dark (VO) -, l’accès direct au film, chapitres et réglages sonores d’usage vont laisser le champ libre aux bonus plus-courts-que-ça-tu-meurs (à part les grasses félicitations et autres satisfactions, vous n’apprendrez pas grand chose de bien juteux).

Mujeokja - A Better Tomorrow : Making Of (VOSTF) : Présentation très courte du film où, sur une musique épique / survoltée et des images du tournage, le réalisateur parlera des difficultés de tournage en Thaïlande avant d’avancer le projet comme un remake plus porté sur le drame que l’action ; les acteurs investis donneront (mais alors vraiment) 2~3 mots ; quelques instants accordés aux effets sanguinolents lors de l'impact des balles ; …
Le tout sur une qualité d’écoute pas fameuse (piste son de fond + commentaire(s) des interviewés + bruits / cris sur le plateau) ... Merci les sous-titrages !!  

Le défi de l’Adaptation (VOSTF) : Song Hae-Sung parlera d’un remake adapté à la mentalité de son pays au niveau des thèmes (loyauté / fraternité) et parallèles (le Rétrocession de Hong-Kong par rapport aux conflits des 2 Corées) avant de vanter avec fierté la qualité / travail de ses acteurs.
John Woo apportera son soutien et complimentera le travail technique qu’il sera possible d’admirer via là aussi quelques extraits.  

4 Personnages, 4 Couleurs (VOSTF) : Un héros droit, un ami fidèle, un frère passionné et un ambitieux sous-fifre : c’est filmé en HD et c’est très short.