James Braddock (Chuck Norris) est un ancien soldat étant resté au Vietnam suffisamment longtemps pendant la Grande Période pour être perturbé à l’idée d’y retourner à la demande de l’Etat Major : la lutte armée est à présent terminé et une grosse partie des milliers de soldats US, considérés comme portés disparus, doivent très sûrement être prisonniers dans des camps … Le gouvernement local soutien que non, il n’y en a pas car ça n’existe plus.
Les enquêteurs américains voudront régler la chose sans heurs et Braddock, réputé pour sa grande … impudence, ne veut pas avaler les salades officielles. Heureusement le porte parole le Général Tran (James Hong) à tout prévu : afin de le ridiculiser, il le fera passer sous les houlettes médiatiques pour un mythomane qui plus est vulgaire criminel de guerre …
«Ah, ouais ? Des preuves ? Attendez, j’reviens, bougez pas.» doit promettre Braddock leur donnant rendez-vous avant le générique de fin. Ils ne vont pas être déçus. Le spectateur non plus.
IL A DU FAIRE TOUTES LES GUERRES POUR ÊTRE AUSSI FORT AUJOURD’HUI (ET L’AMOUR AUSSI)
?
Sujet sensible au USA pendant de nombreuses années, la Guerre du Vietnam n’a pas toujours été traité de manière frontale par le cinéma qui s’est, à un moment donné, penché sur la question de réinsertion d’anciens soldats revenus au Pays (Taxi Driver, Voyage au Bout de l’Enfer, Rambo, …). Constat nihiliste mais succès populaire aidant, dès lors, être un vétéran du Vietnam aux States était de plus en plus le statut d’usage de personnages pour développer du drame ou de la pure action attestant une aptitude au combat … Toujours est-il que jusqu’alors, le mot « traumatisme » n’était jamais bien loin.
Parmi les nombreux sous-Rambo 1 était scénarisé et mis en scène ce Porté Disparu en 84, à l’approche un rien différente : on ne peut refaire le passé, mais on peut composer avec le présent en se demandant comment au moins libérer les copains manquant à l’appel certainement torturés ou pire quelque part au Vietnam mais encore ramenables au bercail, même par principe ! Braddock sait de source sûre qu’il y a un camp à Dong Ha répondant à ces interrogations ... Laissé à ses doutes, qui plus est ouvertement conspué, mollement défendu par ses représentants en dépit de ses états de services (il a été détenu captif et torturé pendant son service quelques années avant de s’échapper), il va accomplir lui-même le sale travail et faire éclater la vérité au grand jour.
Son plan : filer à Bangkok retrouver un vieux compagnon de route Jack Turner (M. Emmet Walsh) dont les possibles connexions devraient lui permettre d’obtenir une puissance de feu nécessaire à prix cassés pour débarquer en plein territoire ennemi frire à vif tous ceux se mettant en tête de l’empêcher de retrouver ET ramener les otages … SEUL !!! Les conventions internationales violées ? Que nenni, rien à brûler (bras d’honneur # 1) !! Les retombées sous forme de menaces mises à exécution ? Que dalle, rien à foudre (bras d’honneur # 2) !!
L’heure n’est plus à la remise en question en ces temps réganiens. Radical dans son propos, ça sent fort la colère et la critique d’un ancien combattant contre la Guerre ; (un peu) une presse rarement objective ; les généraux cruels qui font morfler dans les camps ; les politiciens hypocrites, à côté de leurs pompes et à la frileuse diplomatie surtout concernant des supposés milliers d'enrôlés plus moins malgré eux, laissés livrés à leur triste considération administrative …
Message fort et clair mais à l’approche d’une habileté à peine esquissée qui ne rendra pas impossible d’autres interprétations (un arrière goût d’héroïsme de propagande doublée d’une justice sauvage perso à grande échelle que n’aurait pas renié un Charles Bronson dans sa période Justicier dans la Ville) dont quelques instants seront notamment chargés de démontrer la partialité de Braddock (le premier à regretter les pertes civiles locales, la scène de témoignage des villageois) et ainsi se protéger au passage d’accusations vietnamophobes ...
Truffé d'invraisemblances, de faux raccords et autres facilités symptomatiques du divertissement, allez acheter cette histoire de sauvetage au nez et la barbe vietnamienne … alors autant se la jouer décomplexé : Braddock est un mec qui en a, et pas qu’une … Inébranlable, inflexible, droit comme le triple décimètre scolaire, c’est LE véhicule-fantasme et alternative inédite d’une population qui veut jouer une autre partie et modifier à sa façon le score final de l‘Histoire, expliquant très sûrement son succès d’alors au box-office.
Niveau jeu, Chucky est égal à sa réputation, efficace quand il faut fesser l’adversaire, il faut par contre un peu plus faire gaffe pour dissocier quand il est fâché, très fâché, ému ou en mode lover (oui, oui). Un seul moment intense, à son réveil après un perturbant rêve, proposera un troublant parallèle entre le flash-info et un cartoon de Spiderman.
On ne parle pas trop des quelques protagonistes de proximité, essentiellement créés pour lui faciliter le travail (Jack Turner, donc), tenter de le calmer sans trop le considérer (le Sénateur Porter (David Tress)) ou simplement le faire mousser (Ministre des Affaires Etrangères Ann Fitzgerald (Lenore Kasdorf) assurant également le plan nibard).
Les autres, c’est presque tous des ennemis, alors avec eux pas de compassion, pas de reddition, et surtout aucune réflexion ! Armé jusqu’aux delà des dents, Braddock se fraye un chemin avec un incroyable aplomb en mode Jamais Tué, Même pas Blessé - il charge son arme 1 fois, avance et arrose du belligérant viette qui, même la cible postée à 5 mètres, doit ignorer que tirer sur quelqu’un c’est pas viser à côté.
Les actes de violence, actions et cascades sont présentées dans des quantités assez généreuses pour cette époque, préfigurant presque du jeu de commando en arcade (établi avec le voyage de santé de John Matrix orchestré par Mark L. Lester et naturellement La Mission de Rambo) …
Rythme d’une autre ère (pour instaurer du suspense, certains plans (les séquences d’infiltration) pourront paraître interminables), photographié sans génie mais sans gênes, Joseph Zito s’assure que les images iconisent au mieux un personnage élevé au rang de superhéros des années MIDI/new wave (un fois que vous aurez (re)vu Braddock surgir au ralenti des eaux, la mitraillette à la main, telle une redite de la pub pour l’antirouille Frameto, rien ne sera plus comme avant), animé par une BO dont le thème principal appelle au combat …
Ceci étant, ils s’arrangent malgré tout pour qu’il y ait toujours quelque chose qui se passe de cohérent avec l’intrigue …
CONCLUSION :
La Guerre, même dans ces conditions revanchardes, ne se raconte plus mêmement. Pris au 1e degré, vous ne ferez pas forcement parti du cercle des Portés Disparus qui, en plus d’accuser un certain coup de vieux, n‘est pas aidé par ses manichéennes casseroles (et ses justifications soldées par 3 malheureuses phrases), lui jouant de choquants mauvais tours.
Si vu avant et pas aimé = pas mieux maintenant.
Un autre public peut se moquer de ce machin un peu cheap, ne pas calculer les scandalisés de la dénotation sous prétexte de ne pas se sentir trop concernés par les (sous)thèmes, ni même des scènes d’action semblant maintenant quelques peu ramollies.
Bien sûr, si :
- vous aimez les films bancals mais nanardo-cultes ;
- vous considérez ce genre de prodde toujours au-delà du 2e degré ;
- les actes de bravoures frelatés vous font au pire franchement sourire ;
- vous vous tamponnez de l’histoire (encore plus de ses pauvres dialogues) ;
- vous trouvez indécent de cracher sur celui-là plus que d’autres (bien que conscient de ses particularités) ;
- Chuck est votre ami (pour la vie) et ses «méthodes» ont plus ou moins votre approbation ;
- vous avez vaguement compris (ou pas envie de disserter) sur les motivations profondes du script ; …
… suivre ce voyage troublant où malgré le souk ambiant 1 homme à fond dedans et insoumis veut «juste» changer la donne ne sera pas forcément déplaisant. Il reste quand même intéressant de revoir ce genre d’étrangetés en ces temps où si il fallait le refaire, ce serait pas forcément pareil.
Ceci étant, si vous voulez repousser les limites de l’action sur-gratos, de l’interprétation sur-mal jouée et du contexte sur-pas croyable, l’outrancier Invasion USA minimise de façon spectaculaire les éventuels griefs à l’encontre de ce disque.
* NB : pour en savoir plus sur la tumultueuse vie de Jim Braddock, une suite narrera sa période de captivité et du coup pourquoi il a tant les glandes … Un 3e volet vous démontrera son humanité et sa grande amitié avec les (enfants) vietnamiens.
- DTS Master Audio HD Mono Anglais : piste soutenue, chargée quand il faut et mettant un soin particulier à mettre en avant les compositions de Jay Cattaway (à une époque où certaines musiques, au synthé, semblaient être composées avec 1 doigt) mais on ne promet à aucun moment que cela vous assure une qualité équivalente à des mixages puissants (Mono, pas de caisson ...) ...
Quand ça parle dans une autre langue que l'américain et qu'il est essentiel que le spectateur comprenne, le sous-titrage anglais d'origine est restée sur la vidéo.
- DTS Master Audio HD Mono Français / Allemand / Italien / Castillan : un peu moins bonne que la VO (puissance ou rendu général) mais cela reste quand même de facture largement au dessus du mono du DVD.
Petit constat sur la VF : hormis les différences de traduction, ce doublage un peu mou est très certainement ce qui gratine Porté Disparus d'une aura nanarde le rendant plus azimuté encore, là où la VO est sentencieuse et toute en douleur.
- Sous-titrages disponibles : anglais, espagnol, français, italien, castillan, néerlandais, portugais, allemand
Spécificité de cette édition ainsi que les autres titres HD feat’ Chuck Norris : le film démarre directement sans passer par un quelconque menu !
Les quelques réglages s’effectueront directement sur le film, où des rectangles optionnels permettront de :
- Lire ou faire une pause
- Configurer le son (DTS HD Master Audio (Anglais Mono ; Français Mono ; Italien Mono ; Allemand Mono ; Castillan Mono) et des sous titrages (Français, Italien, Allemand, Espagnol, Castillan, Néerlandais, Portugais ; Anglais pour sourds et malentendants).
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