Près de 7 heures de Bonus dans cette édition, qui devraient à coup sûr rassasier les fans, même si parfois certains reportages ressemblent un peu trop à du remplissage plutôt qu’autre chose.
Commençons donc par le premier et certainement le plus réjouissant :
« Tournage avec les Aventuriers de l’Arche Perdue », un reportage complet qui reprend autant la genèse que les difficultés du tournage, les choix opérés.
Ce qui est intéressant dans ce reportage c’est qu’il fut tourné pendant le tournage du premier volet de la trilogie. On y voit donc les ambitions affichées par Spielberg et Lucas, mais aussi les doutes plus ou moins assumés, notamment lorsque Spielberg dit : « Je ne sais pas si le film parlera au public, mais il correspond totalement à l’idée que je m’en faisais. » . Au final aucune interviews nostalgique, mais des entretiens « On set » (sur le lieu de tournage en 1981) avec toute la fraîcheur que cela implique.
Steven Spielberg est au travail et on découvre un réalisateur méticuleux, précis dans ses choix et bourré d’humour. L’ensemble est complété par des scènes coupées, des chutes et autres moments de tournage décalés. Un documentaire passionnant qui évite surtout les insupportables superlatifs : « C’est un génie », « L’équipe est la meilleure du monde », etc… Nous sommes au cœur du tournage et les interventions ne sont pas encore totalement contrôlées par un marketing envahissant. Un vrai bonheur !
Ensuite on passe à la série des making of, à commencer par un premier des « Aventuriers de l’Arche Perdue » qui fut tourné en 1981. En fait il s’agit d’une version plus courte, et commentée du documentaire précédent, avec toutefois plus d’interventions de George Lucas par exemple. Le making of s’intéresse beaucoup plus à la genèse avec les interventions de Franck Marshall qui revient sur son rôle dans la production du film et la manière dont leur collaboration a démarré. Nous sommes tout de même dans le schéma classique comme Disney le faisait beaucoup à l’époque pour donner envie aux gens de voir ses films. Mais malgré tout ce making of se visionne avec beaucoup de plaisir tant il offre des instants de tournages magiques comme celui où Harrison Ford tourne la scène d’ouverture (lorsqu'il s’empare de l’idole) avec Steven Spielberg à côté mimant les gestes de l’acteur.
Ensuite un deuxième making of, qui ouvre la section nostalgique de ce qui va suivre, avec les interviews de Lucas et Spielberg, associées à des images de story-board et de dessins préparatoires. Peut-être le making of de trop, car du coup il fait dans la redite et n’amène réellement rien de nouveau : George Lucas a eut l’idée, Indy était le nom de son chien, etc.… C’est du coup très bavard et pas forcément passionnant, idéal pour démarrer une sieste !
Le making of du « Temple Maudit » : On continue sur la lignée des docus nostalgiques avec les intervenants qui reviennent sur les choix délibérés de sortir de ce que les « Aventuriers de l’Arche Perdue » avaient utilisés. Spielberg expliquant que le premier volume comprenaient beaucoup de cascades, de courses poursuites et ainsi de suite, et qu’il voulaient donc faire un volet plus sombre, à l’image de « L’Empire contre-attaque » qui fut plus sombre que le premier volume.
Pour cela ils ont fait appel aux scénaristes d’American Graffiti pour transposer l’action en Inde et lui donner un relief différent. Idem pour le choix du personnage féminin et celui de ne pas reprendre le rôle de Marion. Un making of, encore un fois bavard puisqu’il est en majeure partie composé d’interviews et finalement très peu alimenté en essais et autres instants de tournage. Beaucoup plus court que les précédents documentaires sur « Les Aventuriers », il offre tout de même quelques instants amusants comme lorsque Spielberg parle de l’actrice Kate Capshaw (qui deviendra ensuite Mme Spielberg ) et de l’accord qu’ils passèrent face aux différentes bestioles qui parsèment le film. Les différentes anecdotes viennent sauver le making of d’un déroulement quelque peu ennuyeux. Heureusement !
Le Making Of « Indiana Jones et la dernière croisade », qui surfe sur le même schéma que le les autres avec beaucoup d’interviews, le tout entrecoupés d’extraits de tournage et fourni en anecdotes comme la rencontre entre Spielberg et Sean Connery ou encore le retour de Denholm Elliott et la scène finale qui annonçait la fin de la trilogie mais surtout, dans l’esprit du réalisateur, la fin des aventures d’Indiana Jones. Au risque, moi aussi de me répéter, ce documentaire suit la logique des deux premiers et s’avère au final très bavard et parfois soporifique.
Le making of « Indiana Jones et le royaume du crâne de cristal » est certainement le plus décevant parce que le dernier. Construit sur le même schéma que les premiers, il ne fait que survoler de manière très rapide les différentes étapes du tournage. Y compris l’arrivée des nouveaux personnages, comme celui de « Mutt » interprété par Shia La Beouf ou encore l’interprétation de Cate Blanchett.
Tout juste aurons nous l’explication du choix des méchants et de celui d’ancrer l’action dans les années 50, au beau milieu de la guerre froide et des angoisses que les gouvernements réciproques entretenaient dans l’esprit des gens, celle de la guerre nucléaire par exemple. Le documentaire fait dans l’expéditif et ne parvient pas réellement à nous passionner, comme si ce quatrième volet, était finalement non assumé. Dommage !
Une fois passée la section des making of, l’édition nous propose différentes facturettes reprenant les étapes clés de la saga :
Les cascades d’Indiana Jones : Où l’on voit l’acteur exécuter ses propres cascades, mais certaines problématiques techniques comme la scène de la boule ou encore la course poursuite dans laquelle Indy doit passer sous un camion. Une expérience déjà vécue par le coordinateur des effets spéciaux qui le rend encore plus inquiet que les autres. Encore une fois le documentaire s’intéresse plus au premier volume qu’aux autres.
Le son d’Indiana Jones : Une occasion toujours passionnante de se rendre compte à quel point les effets sonores sont importants dans un film tel que ceux de la saga « Indiana Jones » et les ficelles utilisées sont parfois surprenantes comme l’explique Ben Burtt en parlant du puits des âmes et de ses milliers de serpents dont les sonorités proviennent du ragout de fromage de sa femme, de roues de Skate Board et ainsi de suite. Court mais toujours aussi passionnant.
La musique d’Indiana Jones : Le document inévitable sur la musique de John Williams quasiment indissociable de l’œuvre des deux réalisateurs. Toujours passionnant de voir comment le compositeur décide de donner du relief aux actions du film et la manière dont Steven Spielberg intervient pour que la musique ne soit pas seulement qu’un habillage, mais qu’elle soit au contraire un personnage complémentaire du film.
La lumière et la magie d’Indiana Jones : Où comment la scène finale des « Aventuriers de l’Arche perdue » fut construite par exemple. Avec l’intervention de Richard Edlund, qui explique les ficelles de cette scène, certes abordables, mais complexe pour l’époque. George Lucas revient sur les qualités de l’équipe d’ILM, qui, après avoir fait des merveilles sur « Star Wars » firent de brillantes choses, comme celui de faire fondre le visage de l’un des personnages ou encore les éclaires qui déciment l’armée nazis. Cette fois-ci on traverse l’ensemble de la saga, mais pour le coup on aurait bien voulu en savoir plus.
Les Aventuriers : Le visage qui fond : Et puisqu’on en parle, cette section qui est aussi disponible en option pop-up, pendant le visionnage, une explication technique sur la manière dont Chris Walas a travaillé sur le challenge de faire fondre le visage de l’acteur Ronnie Lacey, qui a du se faire faire un masque. Une opération délicate qui nécessita des heures de préparation de la part de l’acteur et des spécialiste des effets spéciaux. Une section passionnante !
Les aventuriers : Les vilaines bestioles : Evidemment lorsque l’on parle de la saga Indinan Jones, on ne peut s’empêcher de s’intéresser aux bestioles qui parsèment l’ensemble des films. Une section qui revient avec humour sur les difficultés de tournages et sur le plaisir presque coupable de Spielberg de torturer ses comédiennes avec des bestioles en tout genre. Des accessoires vivants qui nécessitèrent des aménagement pour certaines d’entre elles, comme Kate Capeshaw qui parvint à ne pas tourner avec des serpents en acceptant de tourner des scènes avec des insectes, au point de prendre des calmants pour y arriver.
En voyage avec Indiana Jones : Une section qui revient sur les différents lieux de tournages : La Tunisie qui fut aussi le lieu de tournage de Star wars, la France avec le port de La pallice à La rochelle etc. Une visite guidée par Robert Watts qui fut chargé de trouvé les différents lieux de tournages : en Inde, au Sri-Lanka, en Amérique du sud et du nord et ainsi de suite.
Les femmes d’Indiana Jones : Il s’agit d’une section qui propose un extrait de l’évènement qui avait précédé la sortie en dvd des films : L’American Film Institute avait réunit l’ensemble des actrices qui participèrent à la saga pour parler de leurs rôles et de l’expérience qu’elles vécurent sur le tournage. Ce n’est pas le meilleur bonus, car il est un solennel et du même coup un peu ennuyeux.
Les amis et Ennemis d’Indiana Jones : Retour sur les personnages marquants qu’ils soient gentils ou méchants; l’occasion de rendre hommage à chacun des personnages qui croisèrent la route de l’archéologue. Intéressant et un peu expéditif tout de même !
Les dernières sections ressemblent un peu plus à du remplissage, puisqu’il s’agit des accessoires d’Indy, une énième redite sur les effets spéciaux de la sage, mais cette fois-ci en HD, et pour finir en beauté une section qui revient enfin sur le montage en prenant en grande partie support sur le dernier volet de la saga, dont on entend finalement très peu parler tout au long de ces bonus. Une section qui revient sur l’aspect final qui se révèle être le montage et le mixage finale de l’ensemble des éléments du film pour arriver à la version définitive.
Près de 7 heures de bonus cela marque tout de même une véritable volonté de l’éditeur d’assouvir la soif d’informations des fans et des néophytes. Et même si parfois le résultat n’est pas toujours à la hauteur de l’attente, la section bonus est toutefois particulièrement complète. On regretteras tout de même que le quatrième volume, soit si peu développé tout au long de cette section. Car malgré tout ce que l’on peut en dire : « Indiana Jones et le royaume du crâne de cristal » s’il ne répondit pas totalement à l’attente des fans les plus radicaux, il n’en demeure pas moins à la hauteur des trois premiers, mais certainement moins décevant que l’horrible Episode 1 de Star Wars.