Cendrillon

Catégorie
Cinéma
Genre
Pays
USA
Date de sortie
26/09/2012
Format
Blu-Ray
Boitier
Amaray
Producteurs
Walt Disney et Ben Sharpsteen
Scénaristes
Divers
Compositeur
Divers
Editeur
Edition
Standard
DureeFilm
75
Support
Critique de Emmanuel Galais
Cendrillon, servante de sa marâtre et de ses demi-sœurs reçoit un jour la visite de sa marraine fée qui la pare d'une robe de princesse à l'occasion d'une réception donnée par le prince. N'ayant que la permission de minuit, elle s'enfuit et perd une pantoufle de verre. Le prince tombé amoureux tentera de la retrouver grâce à cette pantoufle oubliée, trop petite pour un pied ordinaire.

Depuis « Bambi » en 1942, Walt Disney n’avait pas fait de véritable long métrage, et les différents programmes, constitués de plusieurs histoires animés ( "La boîte à musique" en 1946 et "Mélodie Cocktail" en 1948) rencontrèrent peu de succès. Suite à la deuxième guerre mondiale, le situation économique de Disney est au plus mal. Criblé de dettes, il sait qu’il lui faut un nouveau long métrage pour renouer avec le succès.

Alors qu’ « Alice aux pays des merveilles » et « Peter Pan » sont en préparation, Walt vit en «Cendrillon», le même potentiel que son premier long métrage « Blanche neige et les 7 nains » sorti en 1937. Et il ne se trompait pas. Par l’aspect intemporel de son sujet (l’asservissement d’individu) et l’espoir qui repose dans son traitement particulièrement d’actualité en cette sortie de conflit. Le monde a besoin d’espoir, les gens veulent réapprendre à rêver, et l’histoire de cette jeune fille que sa marâtre réduit à l’esclavage, mais à qui l’amour redonnera fierté et richesse, ne peut être qu’une réponse à cette demande. Pour cela Disney et son équipe mettent en œuvre tout leur savoir faire, afin d’offrir un spectacle grandiose teinté d’humour, de poésie, et avec une grande dose de magie.

En cela le film est une réussite totale, et son succès en salle en est la meilleure preuve (plus de 12 millions de spectateurs en France). Fidèle à sa réputation, le studio innova une fois encore, en utilisant de vrais comédiens pour incarner les personnages du dessin animé. Mais alors que dans « Blanche-neige et les Sept nains », les modèles jouaient seulement quelques scènes pour permettre aux dessinateurs d’étudier les gestes, dans « Cendrillon », ils interprètent la totalité des scènes faisant intervenir des personnages humains, afin de déterminer les angles de caméra et la mise en scène. De même, pour les séquences mettant en scène des animaux des petites maquettes furent utilisées pour suggérer des souris ou des oiseaux. L’effet est saisissant, et pour cela il suffit de voir la scène de petit déjeuner de la belle-mère pour en être convaincu. Les effets de lumières sur le visage de la marâtre sont un bijou d’animation. Le personnage de Cendrillon gagne aussi en crédibilité. En traitant l’histoire du point vu de la jeune fille, les auteurs font ressortir l’aspect psychologique de la situation. L’utilisation de la comédienne Hélène Stanley pour incarner la jeune fille, permit aux dessinateur de faire ressortir toutes les nuances de son visage, comme dans la scène où Cendrillon nettoie le sol du hall d’entrée. A l’instar de Blanche Neige, Cendrillon dégage un réalisme qui justifie à lui seul l’appellation de chef d’œuvre.

La narration est quand à elle renforcé par l’ajout des couleurs de Mary Blair, qui sème tout au long du programme des touches d’optimisme, de féerie, de joie ou encore de colère, sans jamais forcer les traits, comme dans la scène où Cendrillon se fait agresser par ses belles sœurs, la couleur de fond change progressivement pour arriver du bleu à un rouge sang donnant encore plus de relief à la violence de cette séquence. Mais la vraie force de ce dessin animé réside dans le traitement intemporel du sujet. En effet, alors que des dessins animés comme « Blanche Neige », « Pinocchio » ou encore « La Belle aux bois dormants » semblent avoir subit les épreuves du temps, avec des situations vieillottes, des personnages naïfs, et des couleurs délavées, « Cendrillon » conserve intacte la magie de ses couleurs, les personnages humains ou non sont traités au plus réaliste pour justement ne pas être naïf, quand aux situations, elles restent, malheureusement, toujours d’actualité. Face à la pauvreté qui nous entoure, aux sentiments de morosité ambiante, le monde garde ce besoin de rêve, d’espoir et d’exemple. Et « Cendrillon » malgré son âge, reste le meilleur remède et le plus bel exemple de combativité. Quelque soit l’âge, il y a toujours un petit quelque chose dans cette histoire qui nous touche. Au même titre que la musique de Mack David, Al Hoffman et Jerry Livingston dont chaque chanson reste inlassablement en tête après le visionnage. Le plus bel exemple étant la chanson de la marraine, « Bibidiba bidibou », qui à elle seule résume l’intégralité de l’œuvre du studio. Chaque partition renforce la narration, tantôt joyeuse, tantôt menaçante, chaque note a sa propre utilité dans cette symphonie d’image et de son.

Ainsi, en 1950, Disney nous offrit une œuvre très personnel face à une histoire qui n’épargna personne. Mais ce qu’il ne savait certainement pas, c’était qu’il venait de créer un chef d’œuvre intemporel aux allures d’hymne à l’amour, que des générations d’enfants et de parents garderaient comme exemple dans un coin de son imagination. Et même si l’on peut regretter une mise en route particulièrement longue, l’ensemble est une parfaite réussite qui mérite définitivement la dénomination de CHEF D’ŒUVRE.
Définition
Couleurs
Compression
Format Vidéo
HD 1080p
Format Cinéma
1.85:1
On connaît le goût des studios Disney pour le Blu-Ray et la sortie de «Cendrillon» sur ce support, en est le plus bel exemple. Bénéficiant d’une restauration image par image, le dessin animé profite d’un lifting de très grande qualité. Nettoyé de toute taches dûes à l’usure du temps, le film semble tout juste sorti des studios, redonnant ainsi toute la magie des couleurs, pour lesquelles il fallut des mois de recherche aux chimistes de la firme afin de trouver les 1500 coloris et nuances, lors de sa sortie en dvd en 2005. Ici le dessin animé trouve un support à sa dimension.
Sous Titres
Notes
Langues
Film
Bonus
Com
Spatial
Dyn
Surr
Anglais
Oui
Oui
Non
Bonne
Bonne
Bonne
Français
Oui
Oui
Non
Bonne
Bonne
Bonne
Le son a bénéficié de la même attention que l’image. Et les Studios ont eu la l’heureuse idée de ne pas refaire les doublages, mais plutôt de nettoyer les bandes, des chuchotements et autres défauts occasionnés par le temps. En ressort donc une version entièrement restaurée avec un DTS-HD MAster Audio 5.1 de toute beauté,  avec une répartition minutieuse dans l'enesemble des canaux. la musique d'accompagnement est merveilleusement mise en valeur, sans toutefois prendre le pas des effets sonores.
Supléments
Menus
Sérigraphie
Packaging
Durée Bonus : 180 min
Livret
Bande annonce
Biographies
Making of
Documentaire
Interviews
Com. audio
Scènes sup
Fin alternative
Galerie de photos
Story board
Multi-angle
Liens internet
Interface Rom
Jeux intéractifs
Filmographies
Clips vidéo
Bêtisier
Bonus Cachés
Court Metrage
On connaît le sens du travail bienfait de cette éditeur, concernant ses grands classiques. Le ton en était donné avec les précedentes éditions de grands classiques. « Cendrillon » n’échappe pas à la règle.

On commence donc avec les bonus exclusifs à la version Blu-ray et notamment un document autour de la personne qui inspira le personnage de « Marraine la bonne fée » : Mary Alice O’Connor, la femme de Kendall O’connor Directeur Artistique et dessinateur chez Disney, qui fut entre autre responsable des décors sur « Cendrillon », Mary Alice était une personne qui faisait beaucoup de bénévolat, une qualité qui est particulièrement relatée dans ce documentaire qui veut en montrer finalement tous les points communs entre ce que Mary Alice faisait et les bienfaits de la bonne fée.

Puis, dans la série « Promo : On n’est jamais mieux servi que par soi-même », l’édition nous propose un reportage d’une dizaine de minutes sur la création du nouveau Fantasyland à Walt Disney World en Floride. Une plongée dans les travaux de ce qui sera l’évènement de fin d’année sur le plus grand parc américain, avec notamment des environnements autour de "La belle et la bête", ou encore "La petite Sirène". Le bonus suivant est amusant, car il s’agit d’un petit court métrage où l’on voit le créateur de chaussure Christian Louboutin, imaginer une pantoufle avec l’aide petits personnages animés. L’occasion de rappeler que le créateur a imaginé une pantoufle en rapport avec Disney qui fut tiré à 20 exemplaires seulement de par le monde.

Puis une ouverture alternative qui fut retrouvé dans les tiroirs des archives de Disney.

Ensuite, on continue dans les bonus exceptionnels avec le court métrage : « Le mariage de Raiponce » qui est un véritable petit bijou d’humour et de folie, comme on aime en voir chez Disney.

Deux  Chansons abandonnées : « Cendrillon au travail (The Cinderella work song)», une succession de dessins préparatoires qui avaient servi de support à la création de la séquence illustrée par la chanson, où Cendrillon se plaint de sa charge de travail qui ne cesse d’augmenter; Puis « Danser sur un nuage (Dancing on a cloud) », qui devait illustrer la séquence de bal entre Cendrillon et son prince, dansant sur un nuage. Elle fut remplacée par « C’est ça l’amour ».

Ensuite nous revenons sur les bonus classiques de l‘édition dvd Collector de 2005. Tout commence par 2 scènes coupées. Qui ne sont que la mise en bouche de tout ce qui nous attend. S’ensuit donc une démo originale de la chanson titre et un extrait très surprenant de l’émission de Perry Como, dans laquelle Ilene Woods, nous offre une belle gamelle digne de Star Academy. Par contre il est aussi très surprenant de voir un trio interpréter en direct la chanson des souris pratiquement identique à celle du dessin animé.

Puis les enregistrements originaux de 7 chansons inutilisées sans modification aucune. Ce qui explique parfois l’extrême mauvaise qualité de certains enregistrements. Mais en même temps si le tout avait été retravaillé, le charme n’aurait pas opéré.

3 Extraits d’émissions de radio (Gulf Oil présents, Village store et Scountig the stars) qui rappelle, si besoin en était, qu’à l’époque tout le monde n’avait pas la télé. Les indispensables jeux sont aux nombres de deux avec une leçon de danse pour apprendre à la façon de toutes les princesses de Disney, et une sorte de jeux, qui est en fait une sorte de reportage sur ce qu'il faut faire et savoir pour devenir princesse. Aussi ridicule qu’inutile, avec en bonus une nouveauté (New York est la Mecque de la mode).

Le making of de 28 minutes est en fait une douce mise en bouche de ce qui suivra. Pour une mise en bouche cela reste un met de choix, puisque l’on y voit réellement les enjeux, les techniques, les recherches et les buts à atteindre face aux choix de Walt Disney d’adapter Cendrillon au cinéma. S’ensuivent donc 3 documentaires exceptionnels dont : « le Cendrillon qui faillit voir le jour », un documentaire entièrement monté à partir des notes de Walt Disney lui-même. Un superbe hommage aux 9 vétérans des Studios (Milt Kahl, Franck Thomas, Ollie Johnston, Eric Larson, Les Clarck, Marck Davis, John Lounsbery, Woolie Reitherman et Ward Kimball) ainsi nommés en référence à l’épithète utilisé par Roosevelt pour désigner les très conservateurs juges de la cour Suprême), réunis les plus grands dessinateurs actuels des studios Disney et Pixar dont Brad Bird, créateur des Indestructibles, dans le pub où Disney réunissait ses collaborateurs, afin de regrouper leurs idées. Chacun y va de son expérience face à des personnages qui ont révolutionné l’univers de l’animation. C’est à la fois émouvant et très cultivant. A ne pas rater.

Et enfin un hommage mérité à une artiste longtemps ignoré des studios. A savoir Mary Blair, une magicienne des couleurs dont le travail prend tout son sens dans « Cendrillon ». Un documentaire essentiel tant le talent de Mary Blair se lie inévitablement à celui de l’équipe de Disney. S’ensuit une galerie d’images retraçant la recherche graphique, la création des costumes, les story-boards, les prises de vues de référence, la création des personnages et des décors, etc., les bandes annonces des différentes sorties, une comparaison film/story-board sur la séquence d’ouverture et deux curiosités que sont : la première version animé de « Cendrillon » datant de 1922 et portant le titre « Cendrillon Laugh-O-Grams ».

Et un extrait du Mickey Mouse Club du 24 Janvier 1956, dont l’invité d’honneur était Hélène Stanley, la femme qui fut le modèle pour créer le personnage de Cendrillon.

Une version Blu-ray très complète malgré quelques fautes de goût. A déguster sans aucune modération.