En 1965, trois jeunes agents du Mossad
-Rachel Singer, David Peretz et Stephan Gold- orchestrent la traque et la
capture du tristement célèbre "chirurgien de Birkenau" dans le but de
le transférer en Israël où il sera jugé pour ses crimes passés. Mais le détenu
tente de s’enfuir et la mission s’achève avec la mort du criminel nazi dans les
rues de Berlin-Est. Les trois agents rentrent en Israël où ils sont accueillis
en héros.
Réalisateur du très surestimé « Shakespeare
in love », John Madden s’attaque cette fois-ci au remake de « The
Debt » d’Assaf Bernstein, un téléfilm israélien de 2007, qui voyait trois
agents du Mossad échouer dans leur mission de ramener en Israël un criminel
nazis surnommé « le chirurgien de Birkenau ». Mais l’échec leur étant
insupportable, ils s’enfermèrent dans un mensonge qui les rongea pendant de nombreuses
années. Une histoire factice, qui pose la question du mensonge, lorsqu’il
implique une blessure nationale, telle que celle des camps de concentration,
mais aussi celle de faire face à son passé, lorsque la vérité semble surgir au
coin de la rue.
A la fois film historiquement engagé,
thriller assumé et film d’espionnage, « L’affaire Rachel Singer »
n’atteint pourtant pas son objectif. Notamment à cause d’une narration,
volontairement ou non, complexe, où les flash-back se succèdent sans forcément de
cohérence très soutenue, bien au contraire. On passe du passé au présent, pour
tenter de comprendre ce qui a pu unir les protagonistes, puis on passe d’une
intrigue à une autre : l’arrestation de Vogel, puis la mort de David qui
semblait rongé par le remord, et ainsi de suite. Quand vient ensuite se
greffer une nouvelle intrigue dont on sent le mécanisme dès le départ de cette
troisième partie totalement inutile, pour finalement sombrer dans un final
pesant et cousu de fil blanc.
Côté distribution, malgré toute la sobriété
dont elle a su faire preuve dans ses rôles précédents, Helen Mirren (The Queen)
ne semble pas trouver le feu sacré qui puisse donner un peu de volume à son
personnage. Sa composition est assez fade et manque terriblement d’implication.
Même constat avec Tom Wilkinson (Mission Impossible : Protocole fantôme) qui nous ressort sa composition favorite de
personnage ambigu comme on les aime, mais qui, dans le cas de ce film, une fois
de plus survendu avec des superlatifs à tire l’arigot. On ne parvient jamais à
être totalement transporté par la distribution qui ne semble pas trouver de
repère suffisant dans la direction d’acteurs pour être à la hauteur de la
demande.
En conclusion « l’affaire Rachel Singer »
souffre d’une mise en scène inexistante et d’une réalisation hésitante qui
rend la narration un peu confuse. Le film se subit plus qu’il n’intéresse
réellement le spectateur, et la réflexion autour du mensonge devient du coup
totalement inintéressante.