Pour contourner la malédiction qui anéantit tous les premiers mariages de sa famille, Isabelle a une stratégie pour épouser l'homme qu'elle aime : trouver un pigeon, le séduire, l’épouser et divorcer. Un plan parfait si la cible n’était l'infernal Jean-Yves Berthier, rédacteur pour un guide touristique, qu'elle va suivre du Kilimandjaro à Moscou. Un périple nuptial pour le meilleur et surtout pour le pire.
Pascal Chaumeil avait su apporter un souffle nouveau avec sa comédie « L’arnacoeur » portée par Vanessa Paradis et Romain DurIs. Une recette qui avait fonctionné par l’alchimie qui s’était formée entre les deux comédiens principaux, mais aussi par la force des seconds rôles tenus par Julie Ferrier et surtout François Damiens. Une émulsion qui manque terriblement à cette nouvelle comédie « Un plan parfait » qui suit les tribulations d’un couple improbable entre l’Afrique, la Russie et la France. Pourtant sur le papier, l’entreprise était réjouissante, puisqu’il s’agissait de réunir deux personnages que tout opposait, et de les obliger à cohabiter pendant un temps certains.
Le problème d’ « Un Plan parfait » réside étonnamment dans le manque d’ambition de certaines scènes, le réalisateur semble vouloir préserver son actrice principale en ne lui infligeant pas trop de scènes maladroites et c’est certainement ce qui manque. Car même les gags les plus téléphonés auraient fonctionné dans l’intrigue. On aimé voir Diane Krueger, tomber lors de son arrivée à l’aéroport de Nairobi, ou encore se prendre une porte, et ainsi de suite. Le scénario offrait une multitude de possibilités qui n’arrivent jamais à maturation. On attend ainsi un gag qui n’arrive pas et lorsqu’il arrive, il ne parvient plus à nous surprendre. Et même si on peut reconnaitre au scénario une véritable envie de renouveler le genre avec un mélange des genres remarquable, on peut tout de même s’amuser à relever quelques références assumées ou non à de grandes comédies françaises célèbres comme « Le sauvage » ou encore « Les aventures de Rabbi Jacob ».
Dans « Un plan parfait », le réalisateur soigne sa mise en scène, parait travailler de la même manière que Jean-Jacques Annaud qui n’hésitait pas à prendre des risques pour que ses plans soient aussi parfait qu’il le souhaitait. Ici, le réalisateur choisit de tourner dans les lieux visités par ses héros pour être au plus prêt de ses personnages, donne une couleur particulière à son film, le teinte d’une ambiance chaude, même lorsque l’action se situe en Russie. On le verra un peu plus tard, il ne prend pas des acteurs pour jouer des guerriers Massaïs, il va en chercher de vrais pour coller au plus juste de son sujet.
Mais voilà, dans l’ensemble, le film ne parvient pas à totalement convaincre majoritairement à cause de la distribution et Diane Krueger en tête, qui ose beaucoup de choses, se laisse aller dans beaucoup de situation, mais ne parvient pas à convaincre totalement, notamment lorsqu’il faut jouer la carte du burlesque pour mieux être proche de Danny Boon. Ce dernier se met en retrait pour laisser de la lumière sur l’actrice, mais le couple est, au final, trop effacé pour être cohérent.
En conclusion, « Un plan parfait » est une comédie, certes agréable à regarder, mais qui laisse un certain goût de trop retenue pour être totalement réussit. Les gags ne sont pas poussé assez loin, et l’on en attend certains qui n’arrivent pas et d’autres qui arrivent trop tard. Dommage car le projet était réjouissant sur le papier.
Dans l’ensemble l’image est de bonne tenue avec des couleurs bien pesées et des contrastes qui donnent une véritable profondeur à l’ensemble. Le film baignant dans une atmosphère de voyage, l’accent a été mis sur une lumière volontairement en contraste. Un partie pris qui sert merveilleusement le film.
Une piste DTS-HD Master audio 5.1, totalement en accord avec le film et avec ses besoins. La répartition est minutieuse, et les voix ne sont pas trop en retrait par rapport aux effets sonores qui entourent le film. La dynamique de l’ensemble est remarquable et en met plein les oreilles lorsque cela est nécessaire.