Augustine

Catégorie
Cinéma
Genre
Pays
France
Date de sortie
04/03/2013
Réalisateur
Format
Blu-Ray
Boitier
Amaray
Producteurs
Isabelle Madelaine, Emile Tisné, Laurent et Michel Pétin
Scénaristes
Alice Winocour
Compositeur
Jocelyn Pook
Editeur
Edition
Standard
DureeFilm
101
Support
Critique de Emmanuel Galais
Paris, hiver 1885. A l’hôpital de la Pitié Salpêtrière, le professeur Charcot étudie une maladie mystérieuse : l’hystérie. Augustine, 19 ans, devient son cobaye favori, la vedette de ses démonstrations d’hypnose. D’objet d’étude, elle deviendra peu à peu objet de désir.

Pour son premier long métrage en tant que réalisatrice, Alice Winocour, a décidé de s’intéresser de prêt aux relations que purent entretenir le professeur Jean-Martin Charcot, éminent Clinicien et neurologue français co-fondateur de la neurologie moderne, qui fut l’un des piliers de la Salpetrière pour son étude par l’hypnose de l’hystérie, et sa patiente Augustine.

Au-delà de l’aspect purement scientifique, ou du biopic de l’un des cliniciens les plus marquants de notre histoire, la réalisatrice montre un film puissant, à la narration sombre mais épurée de toutes complications médicales qui viendrait perdre le spectateur dans un flux d’informations techniques. Ici, la réalisatrice laisse les sentiments apparaitre de la manière la plus étrange qui soit, un peu comme si la maladie finissait par guider les lignes d’un scénario qui ne semble pas vouloir s’enfermer dans une banale biographie. En effet pour mieux maitriser son film, Alice Winocour en a aussi signer le scénario, afin de pouvoir en tenir chaque ligne, chaque rouage et de maitriser son film au plus prêt de ses personnages. Ici la maladie d’Augustine devient petit à petit au fil de son traitement et son étude une source de liberté qui finira par se transformer en passion. La réalisatrice, ne cherche d’ailleurs pas à plonger l’image dans un flot de lumière brillante ou dans une noirceur quasi maladive, non, elle préfère jouer sur les ambiances par des jeux de lumières soignés qui donnent ainsi aux regards et aux silences toutes la force nécessaire pour parfaire sa narration.

Deux êtres diamétralement opposés par leurs conditions sociales et culturelles se trouvent, par le biais de la maladie, physiquement attirés. Augustine, ne souhaite qu’une seule chose, guérir, même si pour cela elle doit accepter d’être présentée comme un cobaye de laboratoire. Et Charcot, se sent quand à lui totalement hypnotisé par le cas de sa patiente qui lui ouvre les portes de compréhension d’une maladie qu’il étudie depuis des années. Cette mutuelle obsession les entraine inlassablement vers une attirance physique qui dont l’apothéose annonce la guérison et la victoire.

Pour arriver à ses fins la réalisatrice Alice Winocour, joue sur les textures, insiste sur les silences et le bruit des tissus ou celui des instruments. Car elle a compris que la force d’une narration ne se trouve pas forcément dans les mots mais aussi dans les jeux d’acteurs, dans les regards, dans les gestes, qu’ils soient discrets ou au contraire spectaculaire. Pour cela elle a besoin de se reposer sur des comédiens suffisamment impliqués dans leurs compositions. Elle trouve alors dans la prestation de Vincent Lindon (Welcome) un allié de choix, car l’acteur s’approprie le rôle, il est réellement habité par son personnage, tout en retenue, avec une ambigüité permanente dans le regard. L’acteur n’est jamais aussi bon que lorsqu’il joue des silences, tout se passe dans son regard et nous touche en plein cœur. Mais la grande révélation provient certainement du jeu de l’actrice Stéphanie Sokolinski (A l'origine), plus connue sous le pseudo de « Soko ». La comédienne offre une composition remarquable de précision, y compris dans les crises d’hystéries. La jeune actrice, que l’on connaissait plus en tant que chanteuse parvient à donner le contrepoids de Vincent Lindon en imposant une grâce, une sensibilité remarquable avec un une ambigüité et une force dans le regard que peu d’actrices possèdent.

En conclusion, « Augustine » est un film sombre et lumineux en même temps, parfaitement ciselé dans ses dialogues autant que dans ses silences. La réalisatrice trouve les tonalités exactes pour faire naitre toute l’ambigüité des rapports entre le professeur Charcot et sa patiente Augustine. La composition des deux acteurs principaux est remarquable.
Définition
Couleurs
Compression
Format Vidéo
HD 1080p
Format Cinéma
2.35:1
Dans l’ensemble l’image est de bonne tenue avec des couleurs bien pesées et des contrastes qui donnent une véritable profondeur à l’ensemble. Le film baignant dans une atmosphère un peu sombre, l’accent a été mis sur une lumière volontairement en contraste. L'édition est à la hauteur de l'ensemble.
Sous Titres
Notes
Langues
Film
Bonus
Com
Spatial
Dyn
Surr
Français
Oui
Non
Non
Bonne
Bonne
Bonne
Une piste DTS HD Master audio 5.1, totalement en accord avec le film et avec ses besoins. La répartition est minutieuse, et les voix ne sont pas trop en retrait par rapport aux effets sonores qui entourent le film. La dynamique de l’ensemble permet une réelle mise en accord des sonorités, qu'elles soient douces ou plus agressives.
Supléments
Menus
Sérigraphie
Packaging
Durée Bonus : 30 min
Livret
Bande annonce
Biographies
Making of
Documentaire
Interviews
Com. audio
Scènes sup
Fin alternative
Galerie de photos
Story board
Multi-angle
Liens internet
Interface Rom
Jeux intéractifs
Filmographies
Clips vidéo
Bêtisier
Bonus Cachés
Court Metrage
Pour cette édition, l’éditeur a décidé de nous faire découvrir deux de ses courts métrages : « Kitchen » et « Magic Paris ». On y trouve tout ce qui fait le style apparent de son premier long métrage. Le travail minutieux des ambiances, un gout prononcé pour les lumières difficiles, les jeux d’ombres et de contre-jour, des intrigues simples où les rencontres se font en toute incongruité et une mise en scène naturelle, sans excès, en toute simplicité.