Traumatisée par un accident qui a couté la vie à sa meilleure amie et causé d’irréparables lésions à son cheval, Grace MacLean, jeune fille de quatorze ans, vit repliée sur elle-même renonçant à lutter contre son infirmité. Sa mère, Annie, refuse de s’avouer vaincue. Fermement décidée à sauver sa fille et son cheval, dont les destins sont liés, elle se lance à la recherche d’un dompteur de cheval capable de guérir l’animal de ses peurs. Elle retrouve ainsi au cœur du Montana, la piste d’un légendaire « Horse Whisperer », spécialiste du dressage en douceur.
Robert Redford a toujours fait figure d’exception sur la planète Hollywoodienne, car en plus d’être un comédien de talent, il a su faire avancer le cinéma en créant le festival du film indépendant de Sundance qui reste une source permanente de jeune réalisateur de talent. Mais là où l’acteur de « L’arnaque » s’est encore le mieux illustré, c’est évidemment dans la réalisation. Car si ses talents de réalisateur avaient brillé dans « Et au milieu coule une rivière », ils acquirent leur lettres de noblesse dans « L’homme qui murmurait à l’oreille des chevaux ». En effet, porté par un scénario qui mêle habilement la satire sociale : celle d’une Amérique combattante et déterminée, qui oublie parfois de revenir à ses principaux fondements, et la comédie sentimentale, où les sentiment naissent au détour d’une victoire qui s’annonce en douceur, l’acteur laisse sa caméra se poser en douceur pour mieux se fondre dans son sujet.
Si « L’homme murmure à l’oreille des chevaux », le réalisateur, par une mise en scène simple et soignée, murmure à l’oreille du spectateur toute la beauté de son histoire. Il ne fait jamais dans le spectaculaire et laisse au contraire l’image le faire d’elle-même. Souple, presque envoutante, la réalisation de Robert Redford est minutieuse, mais jamais balourde. Elle enveloppe d’une lumière sobre qui met parfaitement en valeur les contours de paysage magnifique et magnifié par le travail du directeur de la photo Robert Richardson (Hugo Cabret).
Mais c’est dans sa direction d’acteur que le réalisateur est le plus brillant. S’il laisse une apparente liberté à Kristin Scott Thomas (Des saumons dans le désert) , qui se laisse ainsi à donner une composition, un peu caricaturale, pour mieux jouer sur l’émotion dans les dernières minutes du film, Redford découvre le charme ravageur et précoce de la superbe Scarlett Johansson (Avengers) qui explose littéralement à l’écran. La jeune fille, fait preuve d’un talent remarquable pour véhiculer des émotions qu’elles soient simples, comme lors de la scène d’ouverture ou plus complexes, comme lorsque son personnage découvre les ravages de son accident. Le réalisateur ne perd pas une miette de la composition de jeune fille et le spectateur se laisse facilement prendre au jeu pour mieux pénetrer dans l’histoire.
En conclusion, « L’homme qui murmurait à l’oreille des chevaux » est certainement la plus belle œuvre de Robert Redford en tant que réalisateur. En effet, ce dernier fait preuve de maitrise dans sa mise en scène qu’il a décidé souple mais minutieuse pour mieux mettre en valeur les méandres de son histoire. Lentement mais surement le réalisateur plonge le spectateur dans un film réussit où brille une distribution remarquable en tous les points.
Dans l’ensemble l’image est de bonne tenue avec des couleurs bien pesées et des contrastes qui donnent une véritable profondeur à l’ensemble. Le film bénéficie d’une remasterisation qui lui donne un nouvel eclat et nous permet de le découvrir sous un œil nouveau. Pourtant l’image ne parvient à effacer certaines petites taches de l’âge, que l’on a un peu de mal a excuser.
Une piste Master audio HD 5.1, totalement en accord avec le film et avec ses besoins. La répartition est minutieuse, et les voix ne sont pas trop en retrait par rapport aux effets sonores qui entourent le film. Les ambiances sont réparties avec beaucoup de justesse dans une mise en place minutieuse, malgré quelques chuintement notamment dans la scène de l'accident. Un véritable plaisir pour les oreilles.