L’HOMME AUX POINGS DE FER

Catégorie
Cinéma
Titre Original
The Man with the Iron Fists
Genre
Pays
USA
Date de sortie
24/05/2013
Réalisateur
Format
Blu-Ray
Boitier
BluRay Standard
Producteurs
Marc Abraham, Eric Newman, Eli Roth
Scénaristes
RZA, Eli Roth
Compositeur
The RZA, Howard Drossin
A propos du film
Film interdit aux moins de 12 ans
Editeur
Edition
Standard
DureeFilm
95
Support
Critique de Simon Bitanga

A l’attention de ses troupes postées au Nord du pays (ah, oui, nous sommes en Chine quelque part entre le XVIIIe et le XIXe siècle), le Gouverneur (Terence Yin) fait escorter une cassette comprenant 50 000 taels non-marqués par un duo de redoutables guerriers appelés les Gémeaux (Grace Huang & Andrew Lin). L’itinéraire prévoit une halte au Jungle Village, coin tristement théâtre d’incessantes guerres de Clans.

Zen-Yi dit X-Blade (Rick Yune), fils du roi du Clan du Lion, en apprenant comment papa Lion d’Or (Chan Kuan Tai) est mort, fonce presto au village pour régler ses comptes avec ses frères assassins Lion d’Argent (Byron Mann) et Lion de Bronze (Cung Le). Ces 2 derniers embauchent le mercenaire Brass Body (Dave Bautista) afin de le neutraliser et ainsi mener à bien la nouvelle orientation familiale : la suprématie sur tous les autres Clans et le coffre pleins de sous.  

Sur place, vient d’arriver Jack Knife (Russell Crowe), un énigmatique anglais éloquent qui entretiendra son addiction pour opium et femmes lors d’une halte au Lupanar du coin tenu par Madame Blossom (Lucy Liu).

Sur les lieux, se trouve Le Forgeron (RZA), un afro-américain qui doit, en un temps record, concevoir pour le compte du Clan des Loups ET le Clan des Lions de quoi crever la peau de l’autre. Il s’en serait volontiers tenu à l’écart mais n’accepte uniquement que pour banquer de quoi racheter à Madame Blosson le contrat de sa régulière Lady Soie (Jamie Chung) en vue de lui faire vivre la vie de château loin ailleurs.

Le temps que chacun choisisse sa cause et ses camarades d’infortune, la cargaison arrive au village. Va pas falloir tarder à sortir la serpillière.


CROIX DE BRAS, BRAS DE FER

Dans la continuité des déclarations d’amour aux grands classiques de l’action estampillés Shaw Brother / Golden Harvest avec du Quentin Tarantino sur la jaquette pour dire «c’est bon, mangez-en», l’Homme aux Poings de Fer est un sujet bien ennuyeux. Du moins il est ennuyeux d’aborder le quoi-penser d’une telle affaire qui a pourtant sur le papier tout pour combler l’amateur de cinéma déviant : aux commandes un musicos grisé par une expérience filmique atypique (RZA, figure majeure du Wu-Tang Clan) ; une casting séduisant incluant du caméo parfois surprenant ; une thématique de choc ; les meilleures intentions du monde ; … 

A la fois confus et simpliste, le scénario dépeint un monde violent compilant littéralement des samples de films de kung-fu, western, historico-moyenâgeux, chanbara et fictions de gangsta US - aux fonds communs finalement pas si éloignés - pour mieux exploser à la fin avec de l’animation japonaise (entre autres Brass Body qui peut rappeler Tessaï dans Ninja Scroll).

Mis en boite en Chine avec le budget d’une grosse prodde locale et employant pas mal de techniciens du coin parmi le staff, le résultat à de quoi diviser … Le premier réflexe et non le moindre est l’odieux jeu de comparaison avec des réalisations périphériques que le marketing situera plus proche d’un Kill Bill que d’un Royaume Interdit, option Grindhouse et réécriture décomplexée de l’Histoire. En somme : du Tonton Quentin.

D’un coté, lorsque le dernier Tarantino sort (des sentiers battus), à défaut de faire l’unanimité il suscite quasi-toujours l’intérêt d’une marée humaine de fans, curieux et critiques du fait que le bonhomme s’est singularisé du paysage cinématographique contemporain par une certaine idée de cinéphilie qu’une personnalité, un amour / connaissance encyclopédique évidents ne seraient rien sans ses talents en écriture de dialogues et de direction d’acteurs … Fatalement, l’audacieux qui souhaite emprunter un même chemin et qui ne se laisse pas décourager par la hauteur de la barre risque très gros s’il n’a pas au moins un argument solide pour se défendre face à un public parfois intraitable.

Mon tout se divise grossièrement en 3 parties, les 1e + 3e traitant principalement de problématiques, leurs résolutions, ce qu’il faut de combats aussi violents qu’acrobatiques et de clins d’œil old-school.

La 2e partie sera un peu plus calme. Pendant qu’un des Camps va gagner en puissance, on en apprendra un peu plus sur les origines du Forgeron jusqu’à la façon très instructive dont il prendra conscience des possibilités qu’offre le fantastique flot d’énergie qui traverse son corps ! Si seulement cette phase n’avait pas été survolée afin de très certainement respecter une question d’efficacité et de tempo, elle aurait achevé de le catapulter comme figure éminemment tragique, apportant par la même occasion une explication «vraisemblable» aux envolées parfois spectaculaires - qu’on estime plus ou moins acquis par tout autre combattant.

Là où le concurrent (in)direct Tarantino récupère les codes de ses pelloches favorites selon ses goûts pour proposer au final quelque chose de très différent, The Man with the Iron Fists est vendu comme un hommage basique et pas une révolution ... C’est assez intéressant qu’on insiste dessus car il ne propose finalement pas grand-chose de plus qu’un hommage !

Déférence au rythme contrarié donc, qui va essayer d’équilibrer d’autres aspects comme cette esthétique toc faussement fauchée qui cohabite avec la direction artistique d’un gros clip de rap et sa B.O. invitant de grands noms de la scène hip hop, rock alternatif, pop HK, … mais également traiter sur un même pied d’égalité les autres protagonistes !!

On peut avoir de l’affection pour les acteurs en eux-mêmes, ici tous beaux et stylés comme dans un comic-book (les surnoms qui tuent, les costumes clinquants, les postures de bon aloi) … mais la majorité de leurs performances, oscillant entre l’honnête compo de série B et le surjeu qui peut faire lever les yeux au ciel, ne rendra pas leurs personnages spécialement attachants : les voir souffrir, se faire mutiler, se sacrifier ou mourir arrache tout sauf des larmes.

Pour peu que ce qu’il offre à ce niveau suffise, RZA (American Gangster, Gi Joe 2) se file quand même le beau rôle du tranquille comme ça qui fait 2 fois plus fort que le Boxeur Manchot lorsque s’allient son qi, ses techniques de forge et une sacrée soif de carnage. Valeureux et droit dans ses bottes à défaut de briller dans l’archétype de charisme de héros tour à tour détaché du bazar ambiant avant de devenir une machine à tuer au passé traumatisant.

Comme la qualité des relations va varier en fonction de qui «vous trouvez qu’il joue bien» (notion totalement subjective), c’est généralement assez mou, surtout les moments entre RZA et la très appréciée Jamie Chung (Dragonball Evolution, Sucker Punch, Very Bad Trip 2 & 3). Surnagent tout de même quelques passages marrants comme les rencontres pleines de tension sexuelle entre Russell Crowe (American Gangster, Les Misérables, Man of Steel) et Lucy Liu (Charlie et ses Drôles de Dames 1 & 2, Kill Bill, Rise : Blood Hunter) ou éventuellement les séquences de Byron Mann (Street Fighter, Catwoman).

Vous ne vous arrêtez pas à ça ? Tant qu’il y a de la baston, y a de l’espoir ? Ici vous aurez de quoi caler votre buffet, ça se saute souvent dessus pour se faire mal avec dans les manches des armes toutes droit sorties d’un jeu d’arcade (ne me demandez pas comment se rétractent les lames de l’armure de X-Blade) et des chorégraphies de Corey Yuen généreusement tartinées d’effets sanguinolents (pas outrancière façon Ninja Assassin (2009) mais la production paie sa prothèse, sa tripaille, son vrai / faux sang). Vous en aurez certainement vues de plus inoubliables mais cela reste ici varié, sympa et - détail qui en vaut un autre - tout le monde se bat (vous verrez si le soi-disant sexe faible l’est vraiment) … Juste dommage que le montage ne les mette pas toujours bien en valeur …


CONCLUSION :

L’éponge passe toujours si les (1ers) essais de novices / inexpérimentés transpirent le bon esprit et la coolitude. Le métrage ne semble pas avoir été fait pour être avant tout cool mais surtout témoigner d’une affection et d’un respect d’influences, l’exposant de manière baroque, le parsemant d’ouvertes références qui parleront sans peine au connaisseur sans omettre d’exprimer un petit message spirituel.

N’allant pas beaucoup plus loin que cette ambition, cumulant sur la durée des enjeux restreints, des imbrications d’éléments difficiles, des gros trous dans la narration, des persos peu passionnants, des affrontements bien saignants mais pas top, … Le drame avec ces Poings de Fer est d’être réduit en l’état à moins qu’une relecture (très) mal dégrossie d’Un seul Bras les tua Tous utilisant le copyright du Tarantino Style (dont vous attendrez son prochain méfait au ciné avec impatience, estimant que c’est plus proche du «vrai» cinéma que cette intention de moyenne facture).

Si vous êtes plus souples, ne faites pas constamment dans le rapprochement ou estimez que toutes ces digressions ne doivent pas prendre le pas sur le divertissement, vous apprécierez un minimum le voyage bien que pas dupes des faiblesses d’un projet qui, passé de mains en mains, laisse un sacré point d’interrogation sur l’intacte vision originelle de RZA. Peut-être aimerait-on croire que la base, ainsi qu’un traitement plus long, auraient eu plus de choses à offrir que juste proposer de passer un bon moment.

Si tel est le cas, il est à souhaiter qu’RZA poursuive ses efforts pour une prochaine tentative. Comme on dit, sans mauvais jeux de mots : c'est en forgeant qu'on devient forgeron.

Définition
Couleurs
Compression
Format Vidéo
HD 1080p
Format Cinéma
2.35:1

Mis à part quelques traces de compression lors des plus sombres scènes, la qualité d’image de cette HD est délectable ! Un rendu éblouissant qui dispose de couleurs vivifiantes (mention spéciale aux ambiances / lumières très accueillantes de l’établissement de Madame Blossom - encore heureux !), une définition au très bon niveau de précision, des contrastes particulièrement exquis … C’est propre et tout bouge bien sans laisser de vilaines traces. Le spectacle est assuré.

Sous Titres
Notes
Langues
Film
Bonus
Com
Spatial
Dyn
Surr
Anglais
Oui
Oui
Non
Bonne
Bonne
Bonne
Allemand
Oui
Oui
Non
Bonne
Bonne
Bonne
Espagnol
Oui
Oui
Non
Bonne
Bonne
Bonne
Français
Oui
Oui
Non
Bonne
Bonne
Bonne
Italien
Oui
Oui
Non
Bonne
Bonne
Bonne
Danois
Oui
Oui
Non
 
 
 
Finnois
Oui
Oui
Non
 
 
 
Néérlandais
Oui
Oui
Non
 
 
 
Norvégien
Oui
Oui
Non
 
 
 
Suédois
Oui
Oui
Non
 
 
 

Le Blu-ray propose 2 formats sonores : le DTS HD Audio 5.1 anglais et le DTS Digital Surround 5.1 pour les 4 autres langues restantes.

La piste originale envoie la cavalerie et charge sans jamais relâcher la pression, que ce soit les moments calmes avec sa petite ambiance posée ou les moments d’action qui bombardent. Toutes les enceintes sont utilisées, le caisson de basses est très sollicité … Malgré la profusion de bruitages bien appuyés couplés à quelques excentricités (les rugissements, des bruits de coups très seventies), la musique bien mise en valeur et des dialogues toujours clairs, l’ensemble n’est jamais cacophonique. 

Bien plus modestes mais ne dépareillant pas, les pistes allemande, espagnole, française, italienne vous attendent pour une démonstration en tout points satisfaisante, remarquable d’énergie et globalement convaincante dans sa spatialisation. 

Pour un film aussi mouvementé mis en scène par un rappeur, il aurait été triste que l’expérience sonore soit piteuse.

Supléments
Menus
Sérigraphie
Packaging
Durée Bonus : 34 min
Livret
Bande annonce
Biographies
Making of
Documentaire
Interviews
Com. audio
Scènes sup
Fin alternative
Galerie de photos
Story board
Multi-angle
Liens internet
Interface Rom
Jeux intéractifs
Filmographies
Clips vidéo
Bêtisier
Bonus Cachés
Court Metrage
Featurettes

Comme d’habitude avec nos amis d’Universal, le menu Blu-ray passera par les configurations d’usage du TOP MENU (menu d'accueil). On enchaîne sur le menu d'accueil animé où les personnages principaux font presque tous une démonstration de leurs coups spéciaux.

Il vous sera alors proposé 2 versions du film :

* PLAY THEATRICAL VERSION (voir la version cinéma)

* GO TO UNRATED EXTENDED VERSION (aller à la version longue non censurée) proposant 12 minutes de plus de la version ciné, plus jouissive sur bien des aspects sans rendre le résultat plus profond.

Pour le reste, il sera proposé : 

* SCENES (les chapitres) : 20 chapitres quelles que soient les versions

* SETUP (Configuration) :

   - Pistes audio : DTS HD Audio 5.1 Anglais, DTS Digital Surround 5.1 Allemand / Espagnol / Français / Italien (une petite encoche vous permet même d’activer / désactiver le son des sélections de boutons)

   - Sous-titres : Anglais, Français, Italien, Allemand, Espagnol, Néerlandais, Danois, Finnois, Norvégien, Suédois 

* MY SCENES (Mes Scènes) : vous permettant de faire votre propre compilation de scènes préférées 

* EXTRAS (Bonus) : 

   - Deleted scenes (Scènes coupées) VOST : étendant pour la plupart ce qui est présent sur les différents montages, leurs effets spéciaux-live sont visibles, leurs quelques incrustations non-finalisées et les éléments en image de synthèse absents. Vous pouvez les consulter indépendamment ou d’une traite.

* The Saga of Gold Lion (la Saga du Lion d'Or) : Lion d’Or s’en va voir le Gouverneur et, suite à un petit dialogue, parlent affaires. Il sera question de côtoyer le Clan des Hyènes qui les invitera à l’occasion d’un anniversaire. L’humour de leur chef (Ka Yan Leung) passera moyen auprès des Lions … 

* Jack Knife Journey Throught Wolf Mountain (Jack Knife traverse la Montagne du Loup) : avant de débarquer dans le village, Jack Knife traverse le territoire du Clan des Loups, l’occasion d’entrevoir leurs coutumes.

* Zen-Yi and Chan Make Camp (Zen-Yi et Chan établissent un camp) : X-Blade et son comparse Chan (MC Jin) font une halte suite à une longue cavalcade. Après une pensée pour sa future épouse, Zen-Yi décide qu’ils resteront ici pour la nuit. 

* Blacksmith Doctors Zen Yi (le forgeron soigne Zen Yi) : première rencontre entre X-Blade et le Forgeron.

* Mirror Maze (le labyrinthe des miroirs) : petit jeu de cache-cache dans un dédale aux murs réfléchissants qui peut dire merci à Opération Dragon.

   - A look Inside The Man with the Iron Fists (Dans les Coulisses du film The Man With the Iron Fists) VOST : featurette éclair ou RZA parlera de ses intentions ciné-musicales et sa passion pour les kung-fu movies avant de nous prier d’apprécier le résultat en salles le plus à plusieurs possible. 

   - A path to the East (en route vers l'Est) VOST : RZA expose brièvement sa volonté de tourner en terre sacrée et félicite les efforts des équipes en place. Le co-scénariste et les producteurs adresseront quelques mots. 

   - On the set with RZA (Sur le plateau avec RZA) en VOST : présentés par un RZA qui reste motivé malgré la fatigue, 5 modules d’un peu plus d’1 minute chacun aborderont divers points. On verra dans la cohue Marc Abraham & Eric Newman, Eli Roth, Quentin Tarantino et le reste du staff technique au travail. On peut les lire tous d’un coup ou séparément. 

* The Journey Begins (le voyage commence) : quelques impressions sur la 1e journée de tournage et le matériel vers les montagnes de Hengduan. 

* Casting legends (audition de légendes) : pour ce 3e jour de travail, on est au temple en compagnie de 2 figures importantes aux yeux du réalisateur - Gordon Liu et son sifu Shi Yan Ming. 

* Respect the classics (respecter les classiques) : passionné par le sujet depuis son plus jeune age, RZA parle avec intérêt du respect des modèles. 

* Visulizing the story (visualiser l'histoire) : l’importance d’une pré-production optimisée mais surtout du storyboard. 

* First person shooter (jeu de tir en vue subjective) : RZA découvre les joies de la caméra et expérimente des folies que lui déconseillent parfois ses collaborateurs.